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l’objet de ses études. Il fut un des premiers écrivains qui s’efforcèrent de donner l’histoire pour base à l’économie politique et à montrer que, sans l’étude de ce qui tient à la richesse, à industrie, au commerce, à la population, l’histoire d’un pays est tout à fait incomplète. Le système qui a prévalu si longtemps, de ne chercher dans les annales d’un peuple que des récits de batailles et des intrigues de cour, se trouve ainsi réduit à sa juste valeur. C’est la situation économique et vraie de la contrée aux diverses époques qui se succèdent qu’il faut envisager, en la dégageant des faits divers sous lesquels on l’a comme ensevelie. Les idées de Roscher à cet égard avaient été indiquées dès 1838 dans la dissertation qu’il présenta pour être nommé docteur : De historiœ doctrine apud sophistas majores vestigiis. Quatre ans plus tard, il fit paraître un travail qui attestait une étude approfondie de l’une des portions les plus intéressantes de l’histoire des Hellènes : la Vie, les œuvres et l’époque de Thucydide. Dans Son Précis d’un cours d’économie politique, il envisagea l’ensemble de la science ; il en traita quelques points spéciaux dans des ouvrages particuliers, tels que l’Histoire de économie nationale anglaise au 16e et ou 17e siècle (Leipsick, 1851) et l’écrit intitulé Sur le commerce des grains et sur la politique de la charte (t847 ; 3’ édition, 1852). Fidèle aux laborieuses habitudes de l’Allemagne, Roscher déposa un grand nombre de mémoires dans divers écrits périodiques, tels que leS Archives de économie politique de Rau, le Journal du science : historiques, le Journal allemand trinmuùl. On distingue parmi ces travaux les mémoires : ar le luxe (1842), sur le socialisme et le communisme (1845) ; les Idée : gr la politique et la statistique des systèmes agricoles (1845-1846) ; les Recherches sur le système colonial (1845-1848). Roscher s’était occupé de réunir, de classer les résultats de ses vastes recherches dans un travail important qu’il intitula Système d’économie politique ; la 1" édition parut en 1854 à Leipsick ; elle fut, deux ans plus tard, suivie d’une seconde, revue et améliorée. Cet ouvrage a été traduit en français par M. Wolowski, qui y a ajouté des notes intéressantes et une préface relative à l’application de la méthode historique à l’économie politique (Paris, Guillaumin, 1857, 2 vol. in-8°). Ou avait le droit d’attendre de l’érudition et de l’activité de Roscher d’autres travaux du plus grand mérite : malheureusement une mort prématurée vint l’enlever à la science en 1860. Z.


ROSCHER (Albert), voyageur allemand, né à Hambourg en 1836, mort près de Hisanguny, dans l’Afrique orientale, le 19 ou 20 mars 1860. Le gouvernement anglais avait depuis longtemps proposé un prix pour le voyageur ou ceux qui parviendraient à passer d’une côte de l’Afrique intertropicale à l’autre. Livingstone exécute ce programme dans ses divers voyages de 1819 à 1857. Il avait trouvé un lac, Ngami, sous le vingtième parallèle sud, dans lequel se déchargent diverses rivières de l’intérieur, tandis qu’il en sort d’autres. Burton et Speke, deux voyageurs anglais, trouvèrent, en 1857 et 1858, un deuxième lac de ce genre (entre le premier parallèle nord et le premier parallèle sud), appelé Oukéréwé, et un autre, Ujisi, sous le sixième et septième latitude sud. Roscher se chargea, pour compléter l’ensemble, de trouver un troisième lac, qui, selon les inductions, devait se relier aux autres. Sans autres secours que les avances de quelques maisons de banque de Hambourg, le courageux voyageur arriva, à la fin de 1858, à Zanzibar. Le sultan de ce pays, homme assez éclairé et puissant, connu aussi en France, lui promit sa protection. Le 6 février 1859, Roscher quitta Zanzibar et alla à pied le long de la côte jusqu’à Quiloa. Il devait remonter ensuite le fleuve Lufidji, mais en route il eut à essuyer deux tentatives d’assassinat de la part des indigènes. Cependant dans ces contrées riveraines, il échappa encore en rappelant la protection du sultan. Enfin. après avoir pu explorer cette rivière jusqu’alors inconnue, il revint, attaqué d’une lièvre paludéenne, à Zanzibar, en avril 1859. À la fin de juin, il se remit en route, et suivant une caravane, il atteignit, en octobre de cette amiée, le lac Nyaua ou Nyamlja, où il trouva un grand marché d’ivoire et autres marchandises de l’intérieur. Après avoir exploré ses bords et les environs à l’ouest, Roscher alla remonter, en décembre 1859, vers le nord, le long des montagnes neigeuses de Kilimandjaro et de Kenia, pour trouver enfin les sources du Nil, qui, selon la plupart des voyageurs, sort également d’un de ces lacs intérieurs. peut-être d’un autre Nyandja. Il y aurait ainsi, et le problème est près d’être résolu, une communication fluviale intérieure entre la Méditerranée et l’océan indien à travers l’Afrique. Mais ce ne fut qu’après de longues incertitudes sur son sort, qu’on apprit son assassinat par deux principicules maures des bords du Nyandja, à Hisanguny. Néanmoins, Roscher s’est acquitté de sa tâche, et ses successeurs ont quelques données de plus dans la poursuite de leurs découvertes. R-I.-N.


ROSCHMANN (Antoine), savant et laborieux historien, né, vers 1710, dans le Tyrol, se consacra tout entier à la recherche des antiquités de sa patrie. Après avoir terminé ses études, il prit sa licence en droit et fut nommé secrétaire de l’université d’Inspruck. Devenu historiographe des États du Tyrol, il joignit à ce titre, en 1724, celui de bibliothécaire et de surintendant des archives de cette province. On connaît de lui : 1° Regnum animale, vegetabile et minerale medicum Tyrolense dissertatione a code mica per synopsis recitata propositum, Inspruck, 1738, in-L’. On y trouve la description des glaciers, des montagnes, des plantes médicales et des mines du Tyrol.