Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 36.djvu/410

Cette page n’a pas encore été corrigée


ROI · tionner leur talent à’ Bonn, où Beethoven recevait encore des leçons. Après la suppression de la chapelle de l’électeur, par suite des guerres dela révolution, Itomberg le père, avec son lits et son neveu, fut engagé à Vorchestre du théâtre de Hambourg, tandis que Gerhard-Henri, père d’André, retourna dans le pays de Munster, leur patrie. En 1795, les deux cousins. Bernard-Henri et André, commencèrent leurs tournées musicales. dont il a· été parlé dans l’article récédent. On les prit généralement pour les deux ileies : ils vivaient en el’l’et dans une intimité fraternelle. Au bout de deux ans, ils revinrent à l’orchestre du théâtre de Hambourg ; mais Bernard- !-Ienri. qui n’avait pas des goûts sédentaires. repartit bientôt pour parcourir l’Europe et se faire entendre dans es principales villes. Il sembla quelque temps se plaire à Paris, y appela son cousin et accepta en 1801 une place de professeur au conservatoire de musique ; mais son cousin étant retourné à Hambourg. Bernard-Henri abandonna ses fonctions pour suivre son cher compagnon. En 1805, il fut attaché comme premier violoncelle à la chapelle de Berlin. Son sort parut alors lixé ; mais peu d’années après il quitta la chapelle du roi de Prusse comme il avait quitté le conservatoire de Paris et redommença ses tournées, qui étaient très-lucratives pour lui. Partout on admira son jeu et ses compositions ; partout on le proclama un des plus grands violoncellistes que l’on eût entendus. Son jeu pur et classique, exempt de toute alïélerie, de tout charlatanisme, dédaignant tous les moyens de séduire les oreilles de la multitude aux dépens du bon goût, tut généralement apprécié, et il recueillit des sut’frages sans mélange de critiques : ses concertos, quatuors et duos eurent une vogue qui n’a pas encore cessé. Romberg composa quelques opéras pour le théâtre allemand. savoir : la Fidélité rlietaleresque, L’lysse et Circé, la Statue rerrimrsée et le Naufrage ; mais le genre lyrique ne convenait pas à son génie : ces essais eurent peu de succès et sont maintenant oubliés. Le nombre de ses œuvres se monte à plus de soixante-douze ; il travailla dans les dernières années de sa vie à une Méthode de violoncelle, qui devait couronner sa carrière musicale, Après la mort de son cousin André. il emmena avec lui le fils de cet ancien compagnon de ses voyages artistiques ; il le laissa à St-Pétersbourg, où le jeune homme trouva une place dans la musique de la chambre impériale. Ayant rempli ainsi ses devoirs envers son cousin chéri. Bernard-Henri revint à Berlin, où il s’était presque lixé ; ’à la fin de sa vie pourtant, il retourna à Hambourg. et il y mourut le 13 août 1841. Voyez le Dictionnaire hinartguc et biographique des musiciens (en allemand), par Gerber, volume 3. D—o.

ROMBOUIS (Tnrîonoiu :), peintre, naquit à Anvers en 1597, et fut élève de Janssens. Il sut très-bîe¤ profiter des leçons de cet habile artiste ;

ROM 605 mais il en emprunta aussi son envie et sa prévention contre Rubens, qu’il s’imagina follement pouvoir égaler. Il possédait déjà un talent réel, lorsqu’en 1617 il se rendit en Italie pour y étudier les chefs-d’œuvre de l’art. Arrivé à Rome, quelques ouvrages le firent connaître, et un seigneur lui commanda pour sa galerie une suite de douze sujets tirés de’l’Ancieu Testament. Ces nouvelles productions achevèrent d’é· tablir sa réputation ; il pouvait.à peine suffire aux travaux qui lui étaient commandés. Le grand-duc de Toscane, l’ayant appelé à Florence, lui confia Vexécution de plusieurs grandes compositions historiques qu’il lui paya généreusement, et y ajouta, ce qui est plus précieux pour beaucoup d’artistes, des marques honorables d’estime et d’amitié. Malgré le succès qu’il obtenait-en Italie, il voulut retoumer en Flandre et vint habiter Anvers. C’est alors qu’il lit éclater librement la jalousie dont il était animé contre Rubens. Il ne laissait échapper aucune occasion de rabaisser le mérite de son rival et de manifester la prétention qu’il avait d’aller de pair avec lui. Si ce vil sentiment fait tort à son caractère, il augmenta du moins son talent. Jamais ses ouvrages n’étaient plus soignés que lorsque son animosité contre Rubens guidait ses pinceaux. C’est à cette disposition de son âme que l’on doit les admirables tableaux qu’il peignit à cette ’ époque et qui représentent St-Françoü rccemnr les uigmalex ; le sacryïcc d’/lbralmm et Thémis avec m attributs. Ce dernier, qui décore la salle de justice à Gand, frappa d’étonnement Rubens lui-même, et quelques personnes n’ont pas craint d’avancer que, dans plusieurs parties de cette belle composition, Rombouts avait surpassé ce grand peintre. Parmi ses autres productions. on cite encore avec les plus grands éloges la Desemte de croix, que l’on voit dans l’ég|ise de St-Bavon à Gand : composition. exécution, tout y décèle la manière d’un grand maître. Plusieurs autres églises de Flandre sont ornées de ses tableaux. Les qualités qui distinguent les productions de cet artiste sont la correction du dessin. la force et la beauté de l’expression, la chaleur et la fierté du coloris. la largeur et la facilité de la touche. Il ne se borna pas à vouloir égaler Rubens comme peintre, il voulut l’imiter dans sa magnificence. N’ayant négligé aucun moyen de gagner de l’argent en peignant soit des décorations de théâtre, soit des Srëncs de labagie, de cabarets, de charlatans, grandes comme nature, et qui servaient de teinture d’appartements, il avait amasse une fortune considérable. Il résolut de construire un palais et il en jeta les fondements ; mais cet édifice était à peine élevé à moitié, qu’il s’aperçut qu’il avait mal calculé ses moyens et qu’il ne pouvait aller plus avant. La guerre qui survint ne lui permit plus de se faire une ressource de ses talents. Il feigîritalors que le grand-duc de Toscane le rappelait aimrèsg