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corde fatale, et il fut lancé dans l’éternité. Depuis, sa mémoire a été réhabilitée par ses partisans, et l’Hymne de Riégo, composé par lui dans la ville d’Algésiras, est devenu, dit-on, une espèce de chant national. Sa jeune femme, réfugiée à Londres, fit, dès qu’elle eut connaissance de l’arrestation de son mari, les plus actives démarches près du prince de Polignac, ambassadeur de France, à l’effet d’obtenir l’intervention du gouvernement français auprès du gouvernement de Madrid ; mais ce fut sans succès. Un an après l’exécution du général Riégo, elle mourut de douleur. On a publié plusieurs écrits sur la vie de Riégo : 1° Procès du général Raphaël del Ríégo, précédé d’une notice biographique, sans nom d’auteur. Paris, 1823, in-8° ; 2° Memoirs of the life of Riego, and his family, etc., Londres, 1824, par le chanoine don Michel Riégo, son frère. Le journal français le Droit contient, dans ses numéros des 4 et 5 février 1845, une notice sur Riégo et sur son procès que nous avons dû consulter. On consultera aussi avec fruit, outre les divers écrits mentionnés dans le cours de cette notice, les Essais historiques et critiquez pour servir à l’histoire d’Espagne de 1820 à 1823, publiés en 1834 par le marquis de Mirallores, et traduits en français par M. Couturier de Vienne, Paris, 1836, 2 vol. in-8°.


RIEM (Jean), agronome allemand, né en 1739 à Frankenthal, sur le Rhin, où son père était recteur, montra dès sa première jeunesse beaucoup de goût pour l’économie rurale ; il étudia, on outre, la pharmacie et pratiqua cet art jusqu’en 1774 à Manheim et dans d’autres villes. Ayant obtenu, en 1768, le prix de l’académie des sciences de Manheim pour une dissertation Sur l’éducation des abeilles dans le Palatinat, 3° édit., 1795. in-8°, il s’occupa de fonder une société d’axiologie. Cette institution, établie d’abord à Kaiserslautern, agrandit ensuite son plan et devint une société physico-économique ; transférée à Heidelberg, elle y tint une école d’économie publique et fit imprimer un recueil de mémoires. En sa qualité de directeur, Riem essaya tant de tracasseries qu’il finit par quitter sa patrie et se rendit en Prusse. Ayant été nommé d’abord commissaire d’économie, il fut envoyé, l’an 1776, en Silésie pour inspecter les ruchers de ce pays, et y obtint de nouveau un prix par un mémoire sur l’exploitation des ruches dans cette province, nouv. édit., Dresde, 1786, in-8°. La société économique de St-Pétersbourg lui décerna encore un prix, en 1783, pour un Traité sur les fourrages des vaches et des veaux, 2e édit., 1788, in-8°. Après avoir administré deux bailliages en Silésie, Riem fut appelé à Dresde, en 1785, pour se charger du secrétariat de la société économique. On lui confia aussi plusieurs missions dans les domaines électoraux ; et, en 1788, on le nomma conseiller de mission. Riem publia à Dresde une Bibliothèque ancienne des abeilles ; il y mourut le 18 décembre 1807. L’éducation des abeilles doit beaucoup aux soins de cet agronome, dont les autres écrits contiennent aussi un grand nombre de vues utiles ; en voici l’indication : 1° l’Art d’épargner le bois, Manheim, 1773 ; 2° Encyclopédie mensuelle pratico-économique, Leipsick, 1785 et années suivantes ; 3° Mélanges de traités d’économie, Dresde, 1786, in-8° ; 4° Recueil choisi d’écrits économiques, 1790 et années Suivantes ; 5° Système ayricole d’/Irndl et de Riem, Leípsick, 1792 ; 6° Traité général des tourbières, Dresde, 1794, in-8° ; 7° l’Ensemble de la culture des grains, Hof, 1800, in-8° ; 8° Cahiers économiques et vétérinaires, Leipsick, 1797, 8 livraisons. Il a traduit, avec des notes, beaucoup de traités d’économie rurale, publiés en langues étrangères, et il a inséré des dissertations et articles dans plusieurs ouvrages périodiques.

— Le Magasin encyclopédique de mars 1808 (t. 2, p. 165) annonce une Nouvelle Écriture universelle par André Riem. Ce livre parut, l’année suivante, sous ce titre : Ueber Schriftsprache und Pasigraphik, 1re partie, Manheim, Schwan, 1809, in-4°. L’auteur était né en 1749.


RIEMER (Frédéric-Guillaume), littérateur allemand. né à Glatz en Silésie le 19 avril 1774, se livra d’abord à l’étude de la théologie, mais un penchant décidé le porta vers les recherches relatives à l’antiquité. Après avoir suivi les leçons du célèbre philologue Wolff, il entra comme précepteur dans la famille de Guillaume de Humboldt, et il l’accompagna en 1803 en Italie. De retour en Allemagne, il fit la connaissance de Gœthe, et le grand poëte le choisit pour l’instituteur de son fils. À la suite de quelques années employées de la sorte, Riemer obtint la place de professeur au gymnase de Weimar, et il fut nommé second bibliothécaire de cette ville ; en 1820, il devint bibliothécaire en chef, et il en remplit les fonctions jusqu’à sa mort, survenue le 19 décembre 1845. Le plus important de ses ouvrages est un Dictionnaire manuel grec-allemand, Iéna, 1802-1804, 2 vol. ; une 4e édition a vu le jour en 1824 ; ce travail offre des mérites réels, mais on lui a reproché des étymologies trop téméraires. Riemer avait contracté auprès de Gœthe un goût très-vif pour la poésie ; après avoir publié, en 1816 et 1819, sous le titre de Feuilles et fleurs, deux volumes de vers signés du pseudonyme Sylvio Romano, il fit paraître sous son nom deux volumes de Poésies (Leipsick, 1826). Ce ne sont guère que des pièces de circonstance, et bien que la versification soit harmonieuse, ces quatre volumes sont oubliés. Riemer avait voué un culte véritable à la mémoire de Gœthe ; il donna des soins assidus à des éditions des œuvres de l’auteur de Faust ; il publia en 1833 la Correspondance entre Gœthe et Zelter ; elle ne forme pas moins de six volumes ; et, même en Allemagne, on trouva que c’était un peu trop. Un recueil moins étendu de Lettres écrites par Gœthe ou à lui adressées avait