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52 · RA ?. près de l’ancien¤e porte de Brandebourg, et contient cent vingt-deux numéros, parmi lesquels on remarque une copie, faite par lui-même, des Ioùaoaneuri de Léopold Robert, la Bataille des Hua de Kaulbacb, des Rubens, des Teniers, des Salvator Rosa, etc. Le comte Athanase a publié un frat|¢is : l’Hialoire de Fort inoderne en Alleaiagac, Paris, 1836-ISH, 3 vol. ; traduite en allemand par Vander Hagen, Berlin, 1836-l8L2. De l’original français on a publié à part aussi le Dictionnaire des anima. avec des sommaires, ibid., I vol in-8°. 2’ Les Art : au Portugal gen français), Paris, ISBG ; 3° Dictionnaire historique et artistique du Portugal, Paris, 18&7 (ces deux derniers ouvrages sont uniques dans leur genre). R—i.—: v.

RADAGAISE, l’un des chefs des Germains, n’est connu que par l’irruption qu’il fit en italie, au commencement du 6e siècle. Il avait sous ses ordres une multitude de Suèves, de ’andales et de Bourguignons. Les Alains lui fournirent un corps formidable de cavalerie légère, et les Goths demandèrent à l’accompagner en si grand nombre que les historiens lui ont donné le titre de roi des Goths. L’armée de Radagaise, forte de deux cent mille combattants, était suivie d’un nombre égal de femmes et d’enfants : elle s’avança des bords de la mer Baltique, traversa le Danube sans obstacle et pénétra dans la haute Italie ; mais alors la division se mit parmi les barbares, dont une grande partie refusa de passer les Alpes. Stilicon, général d’Honorius, ne pouvait opposer à Radagaise que trente à quarante mille hommes : il achetatplar des sacrifices le secours des Huns ; et-les Go s, conduits par Huldin et Sarus, leurs princes légitimes, le joignirent comme auxiliaires. Trop faible encore pour s’exposer au hasard d’un combat, il établit son quartier à Ticmuin (Pavie) et laissa s’a·ancer Radagaise, qui prit et pilla plusieurs villes, et vint enfin assiéger Florence, dont les habitants arrêtèrent Vimpétuosité des barbares. Stilicon, s’avançant alors, enferma Radagaise dans une circonvallation, et laissa son armée se détruire par la disette et par les maladies. Radagaise, qui ne pouvait compter sur la clémence du vainqueur, tenta de s’échapper ; mais il fut fait prisonnier et eut la tète tranchée. l’an tOi ou L06. Ceux des Germains qu’épargna la fureur des auxiliaires, furent vendus comme esclaves, au prix d’une pièce d’or par tête ; mais la différence du climat et de la nourriture les fit tous périr dans l’année. Le succès inespéré de Stilicon ut attribué par les historiens contemporains à une protection spéciale du ciel ; c’était la seconde fois qu’il méritait le titre de libérateur de l’Italie, dont il acheva d’éloigner les barbares, par son adresse et son activité (voy. Sriucos) ; mais il négligea d’assurer la tranquillité des autres provinces de l’empire, et les restes de l’armée de lladagaise exécutèrent, deux ans après, l’inva RLD. sion de la Gaule, projetée par Alaric (voy. Tillemont, Hùt. du cnpar., et Gibbon, Hist. de la dércd. de l’eaipir¢ minis, chap. 30). W—s.

RADAMA-MANZAKA ou MANJAKA, roi de Madagascar, s’est acquis dans notre siècle une célébrité que n’avait encore obtenue aucun des autres souverains de cette lle si importante par salllxxsition, ses ports et sa population, Du reste, l’histoiœ•de Madagascar est peu connue et ne mérite guère de l’étre. Des peuples barbares, des princes assassins ou assassinés, ins irent peu d’intérêt. Il est cependant nécessaire là dire que les Français, à diverses reprises et notamment en 1612, sous le ministère de Richelieu, formèrent, sur la côte orientale, des établissements dont le succès fut contrarié par des épidémies, par des luttes continuelles et sanglantes contre des peuplades féroces. Radama, né en l79t et créole originaire d’Espagne, fut d’abord soldat et devint chef de la tribu des Hovas ou Ovas, sur la côte orientale, l’une des plus puissantes, des plus guerrières. et à Iaquelle, il parvint à donner la domination sur plusieurs autres en faisant la conquête d’une grande partie de l’lle. Mais, loin d’imiter la barbarie de ses prédécesseurs, il eut la louable ambition de civiliser ses peuples. Vingt jeunes llovas, envoyés par lui en Angleterre, y reçurent, durant quelques années, Véducation des écoles et rapportèrent à Madagascar, quoique un peu superficiellement, une partie des institutions britanniques, surtout du régime militaire. Ils furent répartis dans les-forts sur la côte. que leur bravoure et leur tactique ont su défendre contre toutes les attaques. ltadama parvint ài organiser 3,000 Hovas en troupes régulières, disciplinées et habillées à l’anglaise. Depuis 1810. les Français possédaientjur la côte orientale de l’lle trois places importantes, Tamatave, Foul-Pointe et Tintingue, qui leur avaient été cédées Ear deux chefs madécasses ; mais après la nial» eureuse affaire qui, en 18tt, coùla la vie ii l’intrépide capitaine Roquebert, et enfin après la honteuse cession aux Anglais de l’ile de France ou Maurice par la paix de IBM, ceux-ci, qui avaient souvent tenté d’acquérir une prépondérance dominatrice sur Madagascar, voyant le commerce et la puissance des Français affaiblis dans l’océan Indien. revendiquèrent cette île en t818 par une fausse interprétation : du traité et y exercèrent depuis une grande influence. Le 12 juillet 182t, Radama lit la guerre à ltamitra. roi desSaclaves, plus au centre de l’lle et à l’ouest des Hovas. Cette expédition, qui fut terminée le 30 août, se boma à des dévastations, des enlèvements de bestiaux, à 200 ennemis tués et quelques prisonniers. Radama n’avait perdu que 60 hommes. La relation de cette campagne, écrite par son secrétaire Robin, sergent français que les hasards de la guerre avaient transplanté a Madagascar, a été analysée dans la 3711vraison de l’.·llbum en 1822. Elle exagère les forces mili