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in-4°, avec une planche représentant la pyramide que le roi fit élever pour perpétuer le souvenir de cet événement et qu’il fit ensuite abattre. Les faits sont rapportés dans cet ouvrage avec beaucoup d’exactitude ; mais la narration manque de vie et de mouvement. 8° Poésies françoises, italiennes, latines et espagnoles, ibid., 1707-1708, 2 vol. in-12. Les Poésies françaises ont été réimprimées, La Haye, 1716, 2 vol. in-12, précédées des Mémoires de Regnier sur sa vie, qu’il avait rédigés pour satisfaire à la demande de l’académie de la Crusca. On assure que les Italiens et les Espagnols font beaucoup de cas des vers que Regnier a composés dans leur langue ; mais ses vers français sont très-médiocres ; on y distingue cependant quelques pièces écrites d’un style naturel[1] et la traduction d’une fameuse scène du Pastor fido (voy. Guarini). Le succès qu’obtint ce morceau dans la nouveauté nuisit, dit-on, aux vues d’avancement que Regnier avait formées, et il eût obtenu les honneurs de l’épiscopat sans les scrupules que cette traduction donna au roi. 9° Les deux livres de la Divination de Cicéron traduits en français, ibid., 1720, in-12 ; cette traduction est fidèle, et les remarques en augmentent le prix. L’abbé d’Olivet a relevé quelques erreurs échappées à Regnier dans une lettre à Fraguier, imprimée dans l’Album franc-comtois (novembre, 1823). 10° Entretiens de Cicéron sur les vrais biens et sur les vrais maux (De finibus bonorum et malorum), ibid., 1721, in-12. On trouve a la fin la traduction d’une partie de l’oraison pour Murœna. De tous les académiciens, Regnier était celui qui s’était opposé avec le plus de force à toute espèce de changement dans Vorthographe ; mais les innovations nécessaires obtinrent malgré lui la sanction de l’usage[2] ; et lorsque, huit ans après sa mort, on voulut donner au public sa dernière traduction, l’éditeur prévint que, pour s’accommoder à la pratique de l’imprimeur, on avait été forcé de suivre la nouvelle orthographe, sans quoi l’on n’eût fini (voy. la fin de l’avertissement). Regnier a laissé en manuscrit une traduction en vers italiens des quatrains de Pibrac, dont il envoya la copie à la grande-duchesse de Toscane, et un poëme en quatre chants sur le règne de Louis XIV[3]. Il avait recueilli ses lettres à Magalotti et à ses amis d’Italie, en 2 volumes in-folio. Outre les Mémoires de sa vie, dont on a déjà parlé, et qui furent imprimés pour la première ois dans les Mémoires de littérature par Salangre, tome 1er, on peut consulter Niceron, t. 5, et son éloge par d’Alembert, dans l’Histoire des membres de l’Académiefrançaise, t. 3, p. 201-299.

W—s.


REGNIER D’ESTOURBET (Hippolyte), : littérateur, né à Langres en 1804 et mort à Paris le 23 septembre 1832, ne vécut ainsi que vingt-huit ans, et en si peu de temps composa une infinité d’ouvrages dans tous les genres et de toutes les couleurs. 1° Histoire du clergé de France pendant la révolution, par M. R...., auteur de plusieurs ouvrages politiques et religieux, Paris, 1828-1829, 3 vol. in-12 ; 2° Histoire de tout le monde, publiée sous le pseudonyme d’Eugène de Dalman, 1829, 3 vol. in-12 ; 3° les Septembriseurs, scènes historiques, Paris, 1829, in-8°. Ce volume contient dix drames dont les titres indiquent suffisamment le sujet : la Mairie, l’Abbaye, les Carmes, la Salpétrière, Bicêtre, Un Souper chez Vénua, la Mort de Marat, la Mort de Danton, la Mort de Robespierre. 4° Louisa, ou les Douleurs d’une fille de joie. 1830, 2 vol. in-12 et in-18, publiés sous le (pseudonyme de l’abbé Tiberge, nom de l’ami du chevalier des Grieux dans le roman de Manon Lescaut ; 5° Mémoires de la marquise de Pompadour, Paris, 1830, 2 vol. in-8° (revus par M. Amédée Pichot) ; 6° (avec M. Dupeuty) Napoléon, ou Schœbrunn et Ste-Hélène, drame historique joué au théâtre de la Porte St-Martin, 7° Charles II, ou l’Amant espagnol, Paris, 1831, 4 vol. in-12 ; 8° Charlotte Corday, drame en cinq actes et en prose, Paris. 1831, in-8° ; 9° Manuel populaire de la méthode Jacotot, ou Application simple et facile de cette méthode à la lecture, l’écriture, l’orthographe, les langues, etc., dédié aux pères de famille, 1831, in-8°, publié sous le pseudonyme du docteur Retter de Brigton ; 10° Un bal chez Louis-Philippe, 1831, publié sous le pseudonyme de l’abbé Tiberge ; 11°la Mort des Girondins, scènes historiques, 1832 ; in-8°.

Z.


REGNIER. Voyez Reynier.


REGOLOTTI (Dominique), littérateur italien, né à Rome vers 1675, mort à Turin le 31 janvier 1735, a publié : 1° Teocrito volgarizzato da Dominica Regolotti. Romano, professore di poesia e lingua greca nella R. Universita di Torino (Turin, 1729, 1 vol. in-8°). Cette traduction est en vers libres, mais au lieu de refléter les beautés de l’original, on peut dire qu’elle ne fait que le défigurer, tant le style de Regolotti est incorrect, dur et trivial. 2° Oratio de die natali Caroli-Emmanuelis, Sardiniæ regis, habita in archi-gymnasio Taurinensi, V Kal. Majas, Turin, 1733, in-8° ; 3° De Poeseos utilitate, discours prononcé par Regolotti le jour de l’ouverture de son cours. Il ne fut imprimé qu’après la mort de l’auteur.

  1. Cependant on ne doit point lui attribuer le joli quatrain sur la violette, qui est de Desmarets de St Sorlin (voy. Desmarets).
  2. On doit avouer néanmoins que, en reconnaissant lui-même ue l’usage était le maître de tout en matière de langue (p. 126 de sa Grammaire, édition de 1706. in-121, il convenait qu’il serait peut-être difficile de condamner la suppression de l’s dans beaucoup de mots ou cette lettre ne se prononce pas ; et ce fut en effet la plus grande réforme qui s’introduisit à cette époque dans l’orthographe, et qui devint bientôt générale. G—ce.
  3. Le roi, ne voulant pas que cet ouvrage parût à cause des endroits désobligeants qui s’y trouvent pour les nations avec lesquelles il était en paix, le fit enlever incontinent après la mort de l’auteur. Le portefeuille où était cet ouvrage, avec plusieurs autres plus courts qui ont eu le même sort, fut remis, par ordre de Sa Majesté, entre les mains de M. le duc de Noailles. Avertissement des poésies françaises, de Regnier-Desmarais, édition de 1716, p. V.