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25 nivôse an 7, publiée la même année in-8o (1)[1]. N. Dumersan a donné, sur le théâtre des Variétés, le 29 juin 1813, Gargantua, ou Rabelais en voyage, comédie, imprimée la même année. Rabelais est un des personnages du Clément Marot, vaudeville de MM. A. Gouffé et G. Duval, joué sur le théâtre des Troubadours le 19 floréal an 7 (1799). R. M. Lesuire, sous le titre de Confessions de Rabelais, 1797, in-18, n’a publié qu’un roman. Un vaudeville, qui mettait en scène Rabelais, fut joué en 1831 au théâtre du Palais-Royal ; il est fort oublié aujourd’hui. Bayle, à qui Rabelais ne plaisait guère, ne lui a pas donné d’article dans son Dictionnaire. Il n’en parle que deux ou trois fois en passant. La plupart des éditions des œuvres de Rabelais contiennent une notice plus ou moins étendue sur sa vie. Niceron lui a consacré un article dans le tome 32 de ses Mémoires, et Chaufepié dans son Dictionnaire. Tous ces morceaux laissent beaucoup à désirer. La Vie de Rabelais, qui devait être placée en tête du premier volume de l’édition de MM. Esmangart et Eloi Johanneau, n’a point paru. Nous avons signalé celles qui sont en tête des éditions de M. Rathery et de M. Paul Lacroix. Celle-ci a été publiée à part avec quelques additions, sous le titre de Rabelais, sa vie et ses ouvrages, 1858, in-18, 232 pages. On rencontre des renseignements curieux dans la Notice historique, bibliographique et critique sur Rabelais, composée par M. Kuhnholtz (Montpellier, 1835). Le Floretum philosophicum d’Antoine Leroy (Paris, 1649), sorte de glossaire latin que l’auteur prétend avoir composé à Meudon dans le cabinet même de Rabelais, renferme une longue préface destinée à faire l’éloge de maître François ; Leroy est revenu avec plus de détails sur ce sujet dans un manuscrit qu’il a intitulé Rabelaesiana elogia, et qui est conservé à la bibliothèque impériale. (loir les Notice, et extraits des manuscrits, tome 5.) On y trouve des renseignements utiles. La Bibliothèque historique de la France mentionne huit portraits gravés de Rabelais ; depuis on en a gravé plusieurs il y en a deux, l’un en buste, l’autre en pied, dans l’édition de MM. Esmangart et Eloi Johanneau. Il s’en trouve un dans la traduction anglaise, édition de Bohn. L’article sur Rabelais, fourni par M. Auger à la Galerie française, est accompagné d’un beau portrait. Nous ne croyons pas qu’on ait gravé le plus authentique de tous, celui qui appartient à la faculté de Montpellier, et dont W. Kuhnholtz a placé une reproduction lithographiée en tête de la Notice que nous avons déjà citée. Dans cette peinture, faite sans doute lorsque Rabelais était à Montpellier, les traits sont prononcés et indiquent un homme de qua

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rante ans ; la face est longue, bilieuse ; la barbe est longue et rousse. Une médaille de Rabelais se trouve dans la galerie métallique des Français célèbres, frappée en 1818. Peu d’auteurs semblent, autant que Rabelais, se refuser aux efforts de la traduction, et cependant on a réussi avec succès à le faire passer dans deux langues différentes. La traduction anglaise de Th. Urquhardt a paru pour la première fois en 1653 ; elle est fort estimée dans la Grande-Bretagne ; les excentricités du style pantagruélique y sont rendues avec un rare bonheur ; mais elle ne comprend que les deux premiers livres, complétés par un littérateur français retiré à Londres (Motteux), et accompagnée de notes (qui d’ailleurs ne renferment rien de bien important). Ce travail a, depuis 1694, été réimprimé une douzaine de fois. L’édition la plus récente est celle de 1849, donnée par le libraire Bohrt, et reproduite en 1859. Elle est faite avec soin. Une édition, donnée en 1838, avec une introduction et une vie de l’auteur de Gargantua par Th. Martin, est un livre de luxe dont il n’a été tiré que cent exemplaires de format in-4o. Un Allemand du 16e siècle, Jean Fischart, personnage doué d’un genre d’esprit assez analogue à relui du curé de Meudon, a donné en 1575 une traduction ou plutôt une paraphrase fort étendue du premier livre de Rabelais avec beaucoup de succès ; elle a été réimprimée plusieurs fois. Son mérite exige, pour être compris, une connaissance approfondie de l’ancien idiome germanique. Le travail de M. Régis (Leipsick, 1832-1841), deux volumes formant trois parties, est d’une autre espèce. Il offre une traduction exacte et fort bien faite du texte, une introduction bibliographique de 231 pages, qui réunit tout ce qu’on savait alors sur cet objet, un commentaire d un millier de pages qui reproduit en très-grande partie les notes des commentateurs précédents, accompagnées d’observations nouvelles dues à l’éditeur, des relevés de variantes, des tables, la réunion de ce que bien des auteurs ont écrit à l’égard de Rabelais ; voilà ce qui complète cette espèce d’encyclopédie rabelaisienne un peu prolixe, mais qui restera comme le témoignage d’un enthousiasme éclairé et infatigable. On y trouve en français les lettres à l’évêque de Maillezais, la Sciomachie n’y a pas été admise.


RABENER (Théophile-Guillaume), moraliste allemand, auteur de satyres estimées, naquit le 17 septembre 1714, à Wachau, près Leipzig, terre noble, appartenant à son père , qui était avocat au tribunal supérieur du cercle de Leipzig. En 1728,il fut envoyé au collège de Meissen, dont son aïeul avait été recteur, et il s’y lia d’amitié avec Gartner et Gellert (Voy. leurs articles ). Six ans après, il se rendit à l’université de Leipzig , où il soutint , à la fin de son cours de droit , en 1737 , une thèse De mitiganda furti pœna ob restitutionem rei ablatœ. Les sciences

  1. (1) Ces mots, le quart d’heure de Rabelais, sont devenus proverbe pour exprimer le moment de compter avec son hôte, et par allusion à l’embarras où l’on prétend que Rabelais se trouva à Lyon. A. B-T.