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années ; des lignes droites tracées sur le plan des êtes de l’arche du milieu du pont Louis XVI avant son décintrement ; conséquences relatives à la résistance des ciments comprimés ; formules et tables pour le calcul des changements que le tassement fait éprouver à une voûte en arc de cercle. Ces trois articles ont été tirés à part.

Aux Annales des mines il a donné :

1e Examen de la manivelle à manège (1795, t. 1er) ;

2e Rapport sur un moyen de mesurer la vitesse initiale des projectiles lancés par des bouches à feu dans des directions tant horizontales qu’inclinées (1804, t. 16) ;

3e Expériences sur les machines à vapeur. Ces expériences, qui eurent lieu à propos d’une invitation que lui adressa la cour royale de Paris, l’amenèrent à découvrir un nouveau moyen de mesurer les effets de ces machines. La société d’encouragement de Mulhouse fut si charmée de ce résultat pratique qu’elle lui décerna une médaille d’or.

Dans les premiers volumes du Journal de l’école polytechnique son nom se retrouve à tout instant ; et, indépendamment de sa Mécanique philosophique qui en forme le 3e et le 7e cahier, on y trouve de lui :

1e Cours d’analyse appliquée à la mécanique, deux parties (1794, t. 1er) ;

2e Essai expérimental et analytique sur les lois de la dilatation des fluides élastiques et sur celle de la force expansive de la vapeur de l’eau et de la vapeur de l’alcool à différentes températures, Paris, 1797, in-4o (avec 2 tables et 9 planches) ;

3e Notice sur un cours élémentaire d’analyse fait par Lagrange (1794, t. 1er) ;

4e Cours de mécanique de l’an 5 (1795) ;

5e Eloge de Lamblardie (même année) ; on sait que c’est cet homme remarquable qui eut le premier l’idée de l’école polytechnique ;

6e Sur le principe des vitesses virtuelles et la décomposition des mouvements circulaires (1795) ;

7e Introduction au cours d’analyse pure et d’analyse appliquée à la mécanique (1795, t. 2) ;

8e Théorie des mouvements autour d’un axe libre de rotation d’un corps de figure invariable sollicite par des puissances quelconques, avec 2 planches (1795, t. 2) ;

9e Note sur l’application de la théorie des solutions particulières d’équations différentielles à des questions qui intéressent la pratique de l’art de l’ingénieur, avec 9 planches (1810. t.4) ;

10e Extrait des recherches de M. de Prony sur le système hydraulique de l’Italie, avec 9 planches (1818, t. 4) ;

11e Analyse détaillée des différentes questions qui se rapportent au mouvement d’un corps sollicité par des puissances quelconques, avec 2 planches (1810, t. 4) ;

12e Notice sur la nouvelle écluse de M. de Bétancourt, avec une planche (1809, t. 8).

On doit encore à Prony beaucoup d’articles, la plupart remarquables, dans la Biographie universelle, entre autres ceux de Rannequin, Riche, Sauveur, etc. Il a donné au Dictionnaire des eaux et forêts un article sur la cubature des bois, tiré ensuite à part sous le titre d’Instruction sur l’ouvrage de Sept-Fontaines et sur la cubature des bois en général (in-4°, sans lieu ni date). Enfin il a laissé placer son nom en tête du

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Manuel des logarithmes qui fait partie de la Bibliothèque populaire d’Ajasson de Grandsagne, Paris, 1836. Il avait traduit le traité des Aqueducs de la ville de Rome, par Frontin, mais l’annonce de la traduction de Rondelet lui fit garder son travail en portefeuille ; seulement nous avons vu qu’il s’en trouve un extrait dans le supplément de son Mémoire sur le module d’eau, lu à l’Institut en 1816.

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PROPERCE (Sextus-Aurelius Propertius),le moins connu, mais non le moins célèbre des élégiaques latins, était né, suivant l’opinion la plus commune, à Mevania, ville d’Ombrie, aujourd’hui Bevagna (duché de Spolète). Quelques critiques font remonter sa naissance à l’an de Rome 690 : M. Schœll en fixe l’époque avec plus de vraisemblance à l’an 702 (52 ans avant J.-C.). Son père, chevalier romain, proscrit avec les restes du parti d’Antoine, fut égorgé, dit-on, sur l’autel de Jules-César, et, s’il est vrai, comme l’ont cru tous les biographes, que cet ordre ait été donné par Octave, il est difficile de pardonner à Properce les louanges qu’il a prodiguées au vainqueur. L’héritage paternel avait été dévoré par les guerres civiles. Le jeune Properce vint à Rome, où l’appelaient les études et les exercices du barreau ; mais à peine a-t-il revêtu la robe virile qu’une passion impérieuse vient lui révéler qu’il est poète, et les vers brûlants que lui inspire la courtisane Hostia le désignent bientôt au patronage de Mécène et aux faveurs de son maître. Ces faveurs n’étaient point désintéressées. Cependant Properce refusa toujours d’abaisser l’épopée à ces adulations qu’il laissait tomber sans scrupule dans des élégies où le nom du triumvir qui fut heureux à Actium n’est presque jamais séparé de celui de Cynthie : c’est le nom sous lequel le poëte a immortalisé sa maîtresse. Cette femme ne nous est connue que par les vers de son amant, et, lorsqu’il vante en elle le talent de la poésie ou celui du chant, il est permis de ne pas le croire entièrement sur parole. Des liaisons plus honorables remplirent le reste d’une vie qui fut courte, comme toutes celles qu’on abandonne au plaisir. Tous les rivaux de Properce, Tibulle, Ovide, Gallus, le second Mécène de la cour d’Auguste, partagèrent, avec Bassus, Ponticus et d’autres poètes contemporains, l’amitié du chantre de Cynthie. Rien n’empêche de conjecturer que la confidence des premiers chants de l’Enéide ne lui fut pas refusée : la dernière élégie du deuxième livre est un magnifique hommage rendu à ce poème et au génie de Virgile. La date de la mort de Properce a divisé les critiques comme celle de sa naissance. La dixième élégie du quatrième livre des Tristes ne permet guère de douter qu’il n’ait survécu à Tibulle ; Ovide y parle en termes exprès de son intimité avec Properce, et se plaint que les destins lui aient envié celle de son rival, qu’il place formel-