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des relations commerciales veut intervenir. On lui notifie que sa visite même au domicile des deux suspects est irrégulière, et que leur domicile doit être, dès ce moment, réputé prison autrichienne et par cela même est fermé au commissaire français. Celui-ci ne se tint pas pour battu, et ne pouvant avoir raison de Bissingen (c’était le nom du chef de la police), il s’adressa au général en chef, de Bellegarde, qui, trouvant ridicules cette violence et ces soupçons, leva les arrêts. Mais déjà, pendant ce temps, la nouvelle de l’accident étant venue à Paris, Napoléon, sans attendre un moment, avait fait arrêter un conseiller aulique de Vienne qui se trouvait là par hasard, et il ne le relâcha que quand on sut la délivrance de Prony. On trouve dans un article du Moniteur (10 thermidor an XIII, ou 29 juillet 1805) tous les détails de ces faits. Prony, pendant son dernier voyage en Italie, poussa très-loin ses études sur la question qui lui avait été soumise et recueillit une infinité de documents, tant sur l’historique des tentatives faites pour dessécher les marais que sur les éléments du problème. Il se fit même dès lors un système sur les mesures qu’il eût été utile d’adopter pour mettre un terme à l’état des choses dont Pie VI avait en vain voulu débarrasser le patrimoine de Saint Pierre et qu’il n’avait pu qu’atténuer. Mais les événements politiques de plus en plus graves en face desquels le gouvernement impérial se trouva depuis 1812, ne permirent pas d’entamer l’exécution de ces plans, et probablement les idées de Prony, sur la dessication du territoire qu’il s’agissait de rendre en même temps à la culture et à la salubrité, auraient été perdues s’il n’eût jugé à propos, quand la chute de Napoléon eut remis à bien loin la réalisation de son projet comme de mille autres, de consigner dans un écrit spécial le résultat de ses observations et de ses recherches. Les événements de 1814, en tant qu’ils ôtaient le pouvoir à Bonaparte et ramenaient les Bourbons, n’avaient pas profondément affligé Prony, sensible pourtant aux prospérités de sa patrie, et bien moins encore sa femme. La restauration d’ailleurs le fit officier de la Légion d’honneur (5 août 1814) et chevalier de Saint-Michel (1816), et il garda la direction de l’école des ponts et chaussées. Il cessa, il est vrai, de professer à l’école polytechnique ; mais son âge commençait à lui défendre les fatigues du professorat, et d’ailleurs il devint examinateur permanent des candidats pour cette école. Parmi diverses missions qu’il eut à remplir pendant les seize ans du gouvernement de la branche aînée, on doit remarquer surtout le voyage qu’il fit en 1827 dans le département du Rhône, pour aviser au moyen de sauver des ravages du fleuve la contrée qu’il parcourt. Il n’avait été que trop familiarisé, dès l’enfance, avec les tableaux de désolation qui se reproduisent si fréquemment dans ces parages. Il ne réussit pas

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mieux pourtant que les autres à en rendre le retour impossible, ou plutôt il n’y vit de remèdes que moyennant des dépenss si fortes que le département, le gouvernement et les villes reculaient devant ces gros chiffres. Peu de temps après son retour, Prony fut créé baron (25 juin 1828). Le gouvernement de juillet le nomma, en 1835, pair de France. On comprend que la sphère d’activité de Prony au Luxembourg dut être fort restreinte. En 1837, cependant, c’est lui qui fut le rapporteur de la commission chargée de l’examen du projet de loi relatif à la reconstruction des sept ponts. Il survécut encore deux ans à cette époque de sa vie : mais dès le commencement de 1839 sa santé donna de graves inquiétudes. Seule sa vigueur d’esprit lui resta fidèle. Jusqu’à ses derniers moments, il prit part aux délibérations du conseil des ponts et chaussées. Il demeurait en dernier lieu à l’hôtel de Carnavalet ; c’est dans ce séjour qu’il combina ses dernières équations, et c’est aussi là qu’il a composé plusieurs articles de cette Biographe Universelle. Il mourut le 29 juillet 1839. Trois discours furent prononcés à ses obsèques (3 août) par MM. Arago, Fontaine et Tarbé de Vauxclair. Prony était depuis 1833 membre du bureau des longitudes en qualité de géomètre et commandeur de la Légion d’honneur. Il faisait partie aussi de la plupart des grandes académies d’Europe. Ce n’était point pourtant un esprit du premier ordre, et à peine même pourrait-on dire du second ; mais c’était dans toute la force du terme une spécialité. Il savait bien ses mathématiques, sa mécanique, son hydraulique, passablement sa physique ; il était pratique surtout ; il ne reculait devant aucun travail, et s’il semblait parfois labourer son sillon, du moins le sillon était profond, était droit et bien tracé. Mais une fois tiré de ses triangulations, de ses ponts et chaussées, vous vous aperceviez aisément de ses limites. Le nombre de ses ouvrages est très-grand ; quoique de fort inégale importance, la plupart ont quelque chose qui se recommande aux yeux des hommes du métier. Nous les indiquerons donc presque tous, n’omettant que des bagatelles absolument insignifiantes, et conformément à un ordre méthodique qui, partant des mathématiques pures et après l’indication d’un seul travail astronomique et de quelques petits travaux géodésiques, nous amènera par la mécanique à l’hydraulique et aux constructions de terre ferme. Seulement nous réserverons pour les donner en bloc et hors rang plusieurs opuscules, notices ou rapports sur des objets divers, et l’indication des articles fournis à plusieurs recueils :

1e Exposition d’un méthode pour construire les équations déterminées qui se rapportent aux sections coniques, à l’usage des ponts et chaussées, Paris, 1790, gr. in-4o, 2 vol. ;

2e Nouvelle méthode trigonométrique, Paris, 1823, in-4o. La méthode qu’expose ici Prony et qui