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d’Abraham Bosse des Remarques sur le Poussin, sur les proportions, le caractère et le costume qu’il a observés. M. Gaul en a donné un fragment intéressant. — Parmi les ouvrages plus modernes des écrivains, soit étrangers, soit français, qui ont publié des observations générales ou particulières et des éloges ou des notices plus ou moins historiques, nous citerons : Storia pittorica della Italia, par Lanzi, Bassano, 1796. Le Poussin, qui, par son long séjour en Italie et par les sites et les fabriques de ses paysages, était, en quelque sorte, naturalisé italien, est apgrécié dans cet ouvrage comme un parfait modèle à suivre pour les études à Rome. — Lectures ou Leçons de Fuesli, 4e et 5e, concernant le Moïse exposé sur les eaux, la Peste des Philistins, le Testament d’Eudamidos et le Coriolan. — Œuvres de Reynolds, traduites de l’anglais, Paris, 1806, in-8o. Son cinquième discours caractérise le génie de l’antique chez le Poussin et l’esprit de ses compositions historiques et mythologiques. — Mémoires sur la vie du Poussin, par Maria Graham, traduits de l’anglais, Paris, 1821, in-8o. On trouve recueillis dans ces mémoires ou mélanges, sans beaucoup d’ordre, plusieurs anecdotes de Passeri, plusieurs lettres du Poussin que ne donne point Félibien, des indications de tableaux peu connus, des observations extraites de divers auteurs et mêlées de vérité et de partialité : les Dialogues sur les deux tableaux déjà cités y sont reproduits. — Histoire abrégée des peintres espagnols, comprenant les œuvres des étrangers qui se trouvent en Espagne, traduite de Palomino Velasco, Paris, 1749, in-12. L’article du Poussin est fait avec concision pour la partie biographique, mais non sans prévention pour ce qui concerne la peinture. On y indique à Notre-Dame del Pilar de Saragosse une Vierge apparaissant à St-Jacques, que don Antonio de Ponz n’y a point vue. L’auteur a peut-être pris le lieu de l’apparition de la Vierge pour le lieu du tableau, dont un seul est connu au musée de Paris. — Abrégé de la vie de quelques peintres célèbres, par d’Argenville, 1745, in-4o ; 1762, in-8o. Les jugements de de Piles paraissent avoir influé sur ceux de l’auteur comme l’école de le Moine sur son goût, dans ce qu’il dit des maîtres et du chef principal de l’école française ancienne. — Extraits d’ouvrages publiés sur la vie des peintres (par Papillon de la Ferté), avec l’épigraphe tumulaire, ci-devant rapportée, de Bellori, Paris, 1776, in-8o. L’extrait relatif au Poussin est judicieux et impartial. Il désigne quarante-trois tableaux de ce maître que possédait alors le cabinet du roi : c’est dix de plus qu’aujourd’hui ; mais huit grands paysages entre autres, qu’on y comptait, en ont disparu. — Essai sur la vie et les tableaux du Poussin, Rome (Paris), 1783 ; 2e édit., an 7, avec le nom de l’auteur, Cambry, et suivie de notes. Cet essai contient un historique succinct et des descriptions rapides, mais où l’enthousiasme n’exclut pas la réflexion, ni même la discussion. — Éloge de Nicolas Poussin, qui a remporté le prix de l’académie de Rouen, par Nicolas Guibal, Paris, de l’imprimerie royale, 1783, in-8o. L’auteur y loue, ou plutôt célèbre d’un style animé le peintre poète et philosophe dans le Poussin, quoique son ami Mengs eût été préconisé sous le dernier de ces titres. L’éloge est suivi de quelques notes biographiques et littéraires. — Éloge de Nicolas Poussin, par Nicolas Ruault, qui a remporté le prix de la société des sciences et arts d’Évreux, Paris, 1809, in-8o. Dans cet éloge historique, accompagné de notes, plusieurs tableaux du musée du Louvre et d’autres compositions sont sagement appréciés par l’auteur. La similitude du nom lui a ait confondre M. de Chanteloup, le correspondant intime du Poussin, avec son frère Chambrai de Chanteloup. En parlant des peintres qui ont pris le Poussin pour modèle et ramené ainsi la peinture à l’étude de l’antique, si négligée en France depuis plus d’un demi-siècle par les successeurs de le Moine, il nomme Taillasson comme le seul des peintres vivants qui ait suivi la manière du Poussin ; il oublie Peyron, qui vivait alors (voy. ce nom) et qui a enfin ouvert les yeux à David, quoique celui-ci eût pu voir les anciennes gravures si multipliées du Poussin. — Manuel du Muséum français (par F.-E. de Toulongeon), Paris, Treuttel et Würtz, an 10 (1802). Le no 1, le seul qui ait paru, contient une analyse raisonnée et sentie des beautés qui tiennent surtout à l’expression et à la pensée dans l’œuvre du Poussin, dont il décrit dix-neuf tableaux. — Observations sur quelques grands peintres, Paris, 1807, par Taillasson, qui, dans ses Remarques sur les tableaux d’histoire et les paysages historiques du Poussin, dit que les premiers, fussent-ils détruits, les seconds suffiraient pour placer leur auteur au rang des plus grands peintres. — Vie du Poussin, considéré comme chef de l’école française, suivie de notes sur sa vie et ses ouvrages, de mesures sur la statue d’Antinoüs, etc., Paris, Didot l’ainé, 1806, grand in-8o, par M. Gault de St-Germain, avec dix-neuf gravures de sujets la plupart du musée. Ces notes ont plus le caractère historique que la vie elle-même, écrite dans un style souvent oratoire et même poétique. Elles contiennent quelques extraits curieux, entre autres un fragment alors inédit d’un manuscrit de Claude Nivelon, concernant les relations d’amitié et d’estime du Poussin et de Lebrun, qui ne cessa de témoigner l’obligation qu’il avait au premier d’avoir affermi ses pas dans la carrière de la peinture. — Vie du Poussin, en tête de son Œuvre, par H. Castellan, 1811. Dans cette vie, écrite avec réflexion et sentiment, l’auteur suit en partie l’historique de Bellori pour ce qui conceme la vie du Poussin à Rome ; et il fait des remarques et des notes judicieuses sur ses tableaux, ses dessins et ses lettres. Il a consigné dans une de