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instances du frère de M. de Chambrai que la France doit le Portrait original, où ce grand artiste s’est peint lui-même et où il paraît revivre au musée comme dans ses lettres et dans ses principaux ouvrages. Ce portrait, qu’il offrit comme une marque de dévouement à son ami avec des emblèmes symboliques, fut répété par lui avec des accessoires différents pour son autre ami de France, M. Pointel, « afin de ne pas faire, dit-il, de jaloux ». On croit qu’il fit un troisième portrait pour un ami de Rome et qui était conservé dans la famille des Rospigliosi. Le premier, où il s’est représenté méditant avant de peindre, a été gravé dans plusieurs dimensions par J. Pesne, l’artiste dont on a le plus de gravures de ce maître et qui a rendu le mieux l’esprit de ses compositions dans celles où une exécution agréable convient moins qu’un style sévère. Un portrait où le Poussin est retracé le crayon à la main a été lithographié par Vigneron en 1821, et un autre par Langlumé en 1822. Le principal mérite du Poussin consistant dans la composition et l’expression, ses tableaux sont ceux qui perdent le moins à la gravure : aussi ont-ils été reproduits le plus souvent et avec succès par ceux des artistes qui ont réuni une pointe ferme ou un burin pur à la précision du dessin : tels ont été, entre autres, Jean Dughet, Claudine Stella, les Audran, les Poilli, les Picart, Gantrel, Baudet ; et tels sont, de nos jours, Bartolozzi, Strange, Volpato et Morghen, les Laurent, Blot et Desnoyers. Les premiers surtout sont, après Pesne, ceux qui ont gravé le plus de pièces du Poussin. Voyez, en particulier et pour les détails, le Manuel des amateurs, par Huber et Rost ; et l’Œuvre de ce maître, par Landon, 1811, 4 vol. in-4o, contenant (indépendamment de la gravure au trait de 239 pièces qu’il donne d’après le cabinet du roi et quelques cabinets particuliers ou étrangers), l’indication de celles qui avaient été gravées par un ou plusieurs artistes ou qui étaient restées inédites. Depuis 1811, où a été publiée cette Œuvre dite complète, mais qui n’a pu l’être que relativement aux gravures, plusieurs tableaux ont été gravés de nouveau ou pour la première fois avec un nom connu. D’autres tableaux que l’on ne connaissait pas ont été annoncés et même avec gravures ; d’autres ont paru au musée et ailleurs où ils n’existaient pas ; d’autres enfin ont subi de nouveaux déplacements et passé dans des pays étrangers. Nous allons désigner les lieux principaux où les tableaux du Poussin, en plus grand nombre, se trouvent réunis ou ont été transportés par suite de la révolution française. Nous indiquerons ensuite les descriptions et les écrits les plus remarquables qui ont contribué, avec la reproduction des gravures, à faire connaître de plus en plus le caractère et l’esprit de ses ouvrages et à préparer ainsi la nouvelle renaissance de l’art, ramené, par une raison plus développée, à l’étude du grand et du beau moral dans les compositions du Poussin. 1. En France. À Paris. Depuis l’exportation des tableaux de l’ancienne galerie d’Orléans et la dispersion de ceux de l’hôtel de Toulouse, des cabinets de Crozat, de Blondel de Gagny, de Dufourny, etc., la collection principale et presque la seule est celle du musée du Louvre, dont la notice mentionne trente-trois tableaux, la plupart de l’histoire sainte et du premier ordre, notamment le Déluge ; ils ont été caractérisés dans le courant de cet article. Les dessins sont au nombre de vingt-deux et offrent, entre autres, de premières pensées de sujets tirés de la Bible. Au musée du Luxembourg était, en 1803, une Adoration des mages, celle qui a été gravée par Morghen pour le Musée français. Au cabinet de M. Renouard, libraire et amateur, les dessins accompagnant la copie ancienne du Traité de peinture de Léonard de Vinci, qui paraît avoir été écrite par le Guaspre (voy. le Catalogue de la bibliothèque d’un amateur, t. 1, p. 320). — À Versailles, dans la galerie, était Mars et Rhéa. — À Évreux est le Coriolan, que Walckenaer témoigne avoir vu à la préfecture et qui provenait du cabinet du marquis d’Hauterive. — À Vaux-le-Vicomte, dans la maison de plaisance de Fouquet, étaient conservées des figures de Termes, modelées par le Poussin. — En Italie. À Rome. Au Vatican : le Martyre de St-Érasme, d’abord au palais de Monte-Cavallo, puis transporté au musée de Paris, ensuite rendu en 1815. Une copie de la Noce aldobrandine, la même peut-être que celle qui se voyait chez M. Sage à Paris en 1808. Au palais Barberini, la Mort de Germanicus ; un Triomphe de Bacchus et d’Ariane, non terminé. Au Capitole, un Triomphe ou Empire de Flore. Au palais Colonna, l’Ange dictant l’Évangile à St-Matthieu ; un Apollon et Daphné changée en laurier ; plusieurs paysages peints à fresque. Au palais Corsini, le Sacrifice de Noé, dont la première pensée est au musée de Paris. Au palais Doria, une copie de la Noce aldobrandine et la Naissance d’Adonis. Au palais Rospigliosi était le Ballet de la vie humaine, qui fit ensuite partie de la collection du cardinal Fesch ; un Portrait du Poussin. Au cabinet Albani, le dessin d’une Minerve, se couvrant la tête de son égide pour ne pas voir le meurtre des enfants de Médée. À la bibliothèque du cardinal Massimi, les dessins originaux du poème d’Adonis. Au palais Justiniani étaient un Repos en Égypte et le Massacre des Innocents, plus tard dans la collection de Lucien Bonaparte. — À Naples, au palais Torre, une Ste-Famille avec des anges, gravée au lavis par St-Non. — À Venise, au palais Manfredini, le

    p. 320 ; les dessins joints à ce manuscrit étaient beaux, toutefois il pouvait y avoir quelques doutes sur leur authenticité ; aussi, mis aux enchères en 1864, le volume n’a pas dépassé trois cents francs. Un libraire de Bruxelles, M. Heussner, avait trouvé un autre manuscrit semblable ; les dessins sont souvent des calques adroitement exécutés. Consulter les Recherches sur les artistes provinciaux, par M. de Chennevières, t. 8, p. 166.