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il obtint en-t739 le poste d’envoyé extraordinaire près la cour de Londres et en 1715 celui de. plénipotentiaire médiateur à Vienne pour l’arrsr igement du différend qui s’était élevé entre le pape Benoit XIV et l’impératrice Marie-Thérèse relativement au patriarcat d’Aquilée. Ce fut dans le cours de cette mission que ; devenu veuf de Thérèse de Noronha-Almada, sa première femme ; Carvalho épousa en deuxièmes noces une comtesse de Dsun, nièce du célèbre maréchal autrichien de ce nom. Ce mariage eut une heureuse influence sur sa fortune politique ; à la mort de Jean V (juillet 1750), sa veuve, la reine Marie-Anne-Joséphine, fille de Léopold, qui était fort attachée à l’épouse de Carvalho, le proposa à son fils pour suppléer le premier ministre malade ; et Joseph l•’le lit secrétaire d’État des al’l’aires étrangères (lj. Dès lors le premier soin de Carvalho fut de rendre de la vigueur aux diverses branches de Fadininistratiori civile, économique et commerciale, qui s’étaient prodigieusement affaiblies vers la fin du règne de Jean V ; et il s’attacha plus particulièrement, dès son début dans le ministère, à connaître les rapports du Portugal avec les autres États de l’Europe et les moyens les plus capables d’accroître la richessecla gloire et la sùreté de ce royaume. Son attention se porta donc d’abord sur deux objets importants z e premier, l’extraction d’une énormé quantité d’or que les Anglais faisaient chaque année sortir - du Portugal ; le deuxième, le célèbre traité du 13 janvier 1750 et la convention de 1753 avec l’Espagne concernant le Paraguay et la cession de la colonie du St-Sacrement. L’édit qu’il lit rendre pour défendre aux Anglais l’extraction de l’or donna lieu à des négociations avec la cour de-Londres et finit par être éludé d’une part et abandonné de l’autre ; mais cet édit servit à constater le désir qu’avait Carvalho d’afl’ranchir son pays de la domination commerciale de la Grande-Bretagne. Uexécution du traité de cession de la colonie du St-Sacr<-ment contre le Paraguay éprouva de la part des naturels une résistance et des difficultés dont on imputa le tort aux jésuites, créateurs des célèbres missions de l’Uraguay, et ce fut la première source de la disgrâce de cette société auprès de Joseph Ier et de son ministre On prétend que celui-ci, dans pegvues contre ces religieux, fit envoyer son frère, Frant, ¤>is-Xavier de Mendoza (2), en qualité de capitlu Les amis deajésuites, et notamment les auteurs des Àléusorres du marquis la Poasbal, assurent que Carvalho, À son retour de Vienne à Lisbonne, tomba dans la disgraœ ; que, pour vaincre les préventions de Jean ’. il fit une cour assidue au P. Gaspar, récollet, au P. Carboni et aux autres jésuites qui étaient dans les bonnes grâces du roi ; et qu’enfin ces religieux. aidés du P. Moreira. confesseur de Joseph l•’, lui tlrent ouvrir les avenues du ministère. Cette assertion, si elle était vrnle, ne rendrait que plus odieuse la conduite du marquis de Pombal envers la aociété ; cependant, comme ses accusateurs ne nient pas la démarche de la reine mère auprès de Joseph en faveur de Carvalho, il est blen permis de croire que la protection de cette cprtnecsse, 10lICl’|l€ fut ll liltlkâ ld€¢ QIJO CE IIɧ0€l(¢ll’lflll Ohlltt de son habileté dans ses missions, suffit pour le lalre arriver au ministère. (2) Souvent en Portugal les Ils cadets et les llles prennent la

POI 5 taine général et de gouverneur du Itaragnon avec des instructions secrètes pour oter aux’é· suites l’e gouvernement des missions et pour ies perdre par ses rapports dans l’esprit de son maitre. Quoi qu’il en soit, pendant que Mendoza allait soumettre les Indiens du Paraguay, son frère donnait ses soins à Fadministration publique de la métropole, ranimait le commerce et les manufactures, protégeait la navigation et encourageait l’agricu ture. De semblables commencements promettaient au Portugal un état de grandeur et de prospérité qui l’eùt fait aller de pair avec des États beaucoup plus considérables : Le tremblement de terre du l•novembre 1755 et la disette qui s’ensuivit arrêtèrent ce développement industriel. Toutefois cette catastrophe ou rnit à Carvalho l’occasion de développer- toutes les ressources de son génie pour l’administration. Mille désordres à prévenir ou à réparer, une population nombreuse à nourrir, une grande ville à reconstruire, la fureur’des éléments et des passions humaines à combattre, soit au milieu, soit à la suite de ce bouleversement : telle fut la tâche immensc de Carvalho, qui parut en ce moment au peuple portugais comme une autre Providence. Toute sa conduite, ·à l’époque dont il. s’agit, marquait sa place au premier rang ; aussi Joseph, lui confia le poste de principal ministre de son royaume. Dès qu’il eut la direction suprême des affaires, il imprima à la marejie du gouvernement toute la force et jusqu’à la violence de son caractère. Une sévère police devenait nécessaire pour contenir le brigandage dans la capitale ; il en étendit la rigueur jusqu’aux·· membres des hautes classes de la société, et donna même, dit-on. À ses haines particulières le voile de la justice. Comme ses mesures excitaient la satire, il fit publier un édit contre ses ennemis, désignés sous le nom de détracteurs du gouvernement. La terrible sévérité qu’il déploya lors du soulèvement causé à Porto par l’étab|issement de la compagnie des vins : la disgrâce de Diégo de Mendoza Corte-Real, ministre de la marine, celle de dom Joseph Galvam de La Cerda, ambassadeur en France, et, de dom Juan et dom Louis de Souza Calliaris, enfin celle de dom Juan de Bragance, du marquis de Marialva et de beaucoup d’autres personnages éminents ; le renvoi de la cour du P. Moreira et des autres jésuites confesseurs du roi ; tout cela augmenta les plaintes et Fanimadversion des grands contre le pre- mier ministre. Il les brava en faisant donner à ses parents les emplois les plus importants et en amenant le roi à mettre sa signature au bas d’une ordonnance qui déclarait criminel de lèse-majesté quiconque résisterait aux ordres du monarque ; ordonnance dont il étendit depuis les nom de leur mère. La mère de Pombnl était de la famille Mendoza. Par suite du même usage, la plnajeune des illes de Pombal mariée au comte d’oliveyra, duppelalz donn Maria Arnalia de bain, du nom de au mère.