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FOG giall coneoarnt s la publication des Classiques italiana. en fournissant tous les secours nécessaires pour la correction des fautes, et il enrichit les éditions de Dante, de Boccace, du Tasse, de l’.trloste et desN•••llisrs de Prrfacss pleines de goût et d’érudition. Membre des plus illustres académies de l’ttalie, il entretenait une correspondance suivie avec les plus célèbres bibliographes, llorelli, Vernana, Federici. Gamba, etc. Il dut s ses qualités bienfaisantes l’afl’ection de ses compatriotes et reçut dans plusieurs circonstances des marques de l’estrme publique. Ce savant modeste et généreux mourut le 3 mars t8tt à 6l ans, laissant un manuscrit de notes sur la Divine Cosmelia et des additions pour la Serie ds’mri di fingu. Il avaivpublié en 1813 Sous le titre de %e des textes de anges imprimés cités dans le lhrobuloirs de la Crrrsca (Serie de’ mri.... ), un catalogue curieux, formant deux volumes in-8o, et enrichi de fragments en vers et en prose restés inédits jusqu’alors. De 179t ri t798 il avait donné à Livourne, sous la rubrique de Londres, des éditions fort soignées de Bandello, de Grazzini, de Sacolecti et d’autres anciens noaeellirm italiens. Le tout forme 26 volumes in-8o. On trouve une Notice sur Gaëtan Poggiali, tirée du Diario de Livourne, dans le Magasin encyclopédique de Millin, 181t, t. t, p. 38t, et son épitaphe en style lapidaire, par le professeur Ciampi, 1815, t. 5, p. 179. W—s.

POGGIANI (Jules), littérateur, né en 1522 à Suna, diocèse de Novare, sur le lac Majeur, s’appliqua dès sa plus tendre jeunesse à l’étude et fit les progrès les plus rapides dans la langue grecque. A son arrivée à Rome, où sa réputation l’avait précédé, il fut chargé de l’éducation du jeune Robert de Nobili, que le pape Jules III, son oncle, fit cardinal à treize ans et qui mourut à dix-sept. Il fut ensuite attaché comme secrétaire à différents prélats et enfin au cardinal Ch. Borromée, dont il mérita la confiance. Poggiani remplit les fonctions de secrétaire de la congrégation nommée par le souverain pontife pour expliquer la doctrine du concile de Trente. Il suivit le cardinal Borromée à Milan et mourut et cette ville d’une fièvre ardente, le 5 novembre 1568, à l’âge de 46 ans, au moment où le pape Pie V venait de le rappeler pour le mettre à la tête du secrétariat des brefs. Poggiani revit et corrigea le texte du Catéchisme, appelé communément ad Parochos, rédigé par plusieurs savant théologiens du concile de Trente (1). [1] C’est à lui qu’on doit l’édition du Bréviaire publié sous le nom du pape Pie V, Rome, 1568, in-fol., rare. Il a mis en latin les Actes du premier concile de Milan. Outre la traduction, plus élégante que fidèle, du traité de St-Chrysostome, De virginitate, Rome, P. Manuce, 1562, il a laissé celle

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d’une Harangue et de quatre Lettres d’Eschine, restées inédite. Le savant évêque d’Amelia, Graziani, avait rassemblé les lettres et les harangues de Poggiani. Cette collection, attendue avec impatience par tous les amateurs de la bonne latinité, fut enfin publiée par le P. Lagomarsini (Epistolae et Orationes olim a Gratiano collectae), Rome, 1756-1762, 4 vol. in-4o, avec un grand nombre de notes (voy. LAGOMARSINI). L’éditeur a fait précéder le premier volume d’une lettre de Graziani au cardinal Commendon, qui contient des détails sur la vie de Poggiani. Parmi ses discours, tous remarquables par l’élégance et la pureté du style, on distingue l’Oraison funèbre du pape Marcel II, celle de François, duc de Guise, tué par Poltrot devant Orléans, et une Harangue prononcée par Poggiani devant les cardinaux assemblée après la mort de Pie IV pour l’élection de son successeur.

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POGGIO BRACCIOLINI, connu en France sous le nom du Pogge, naquit en 1380 près de-Florence, dans la petite ville de Terranuova. On lui a donné divers prénoms : Charles, Jacques, Jean-François, Jean-Baptiste, etc. Il paraît qu’il n’en eut point d’autres que Poggio, nom d un saint évêque de Florence, Samar Podiua, qui vivait au lf• siècle. Guccio Bracciolini, père du Pogge, était notaire, et jouissait d’une honnête fortune. Il essaya des malheurs, et, à demi ruiné, ut obligé de prendre la fuite. Poggio étudiait alors à Florence, où Jean de Ravenne enseignait la langue latine, et Emmanuel Chrysoloras les lettres grecques. La célébrité de ces deux maîtres se répandit sur leurs élèves, à tel point que, lorsque Poggio, âgé de vingt-deux ans, quitta Florence et vint à Rome, on l’y accueillit comme un homme de lettres déjà distingué. À ce titre, il ne tarda pas d’obtenir de Boniface IX un emploi de secrétaire apostolique, qu’il continua de remplir sous sept autres papes. Il eut assez de crédit pour faire appeler à une fonction du y même genre, peu après l’installation d’Innocent VII, Leonardo Bruni d’Arezzo, avec lequel il avait contracté des l’enfance une amitié gui est restée inaltérable. Le schisme d’Occident déchirait l’Église depuis 1378. Grégoire XII, successeur d’Innocent VII, et Benoit XIII, qui remplaçait Clément VII, ayant refusé d’accomplir la promesse qu’ils avaient faite d’abdiquer· en même temps le pontificat, le concile de Pise les déposa tous les deux, et créa un troisième pape qui prit le nom d’Alexandre V. Au sein de ces discordes, la plupart des olllciers de Reine, ne sachant à quel maître ils appartenaient, se retirèrent, et Poggio revint à Forence, où l’attendait un de ses meilleurs amis, Nicolo Niccoli, savant laborieux u lui inspira le goût de la recherche des chefs-d’œuvre de l’antiquité. En1414, le Pogge suivit au concile de Constance, en qualité de secrétaire intime, le successeur d’Alexandre V, Jean XXIII, qui bientôt, pressé

  1. On a, sans aucune preuve, attribué quelquefois à Paul Manuce la belle latinité et la correction du style de ce catéchisme : il n’y eut aucune part.