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(collection de l’éditeur Valpy, surchargée de notes recueillies sans goût et reproduisant maladroitement l’interpretatio insérée dans l’édition ad usum). On estime fort l’édition revue par M. Naudet et qui fait partie de la Bibliothèque latine de M. Lemaire, 1830-1832, 4 vol. in-8o ; le dernier tome renferme la table. L’édition donnée par C.-H. Weisse, Quedlimbourg, 1847-49, 2 vol. in-8o, renferme d’utiles secours pour l’intelligence du texte. Des fragments inédits de Plaute qui paraissent se rapporter à une comédie aujourd’hui perdue (la Vidularia) ont été découverts à Milan dans la bibliothèque Ambrosienne par Maï et publiés en 1815 ; Osann les a reproduits à Berlin en 1816. Quelques bonnes éditions critiques de pièces séparées ont vu le jour ; Schneider a fait paraître le Rudens, à Breslau en 1824 ; Goeller (en 1825) et Richter (en 1833) se sont occupés de l’Aulularia. Lindemann a donné des soins au Miles gloriosus, 1827, et aux Captivi, 1830 ; l’Amphitryo et l’Asinaria ont appelé l’attention de Richter (Leipsick, 1833). On compterait plus de cent littérateurs modernes qui ont travaillé à éclaircir ou l’ensemble, ou certains passages des œuvres de Plaute : à ceux que nous avons déjà nommés, nous devons joindre surtout Erasme, les deux Scaliger, Muret, Barth, Isaac Casaubon, les deux Heinsius, Meursius et Ernesti. On doit à J.-Phil. Paré un Lexicon Plautinum, Francfort, 1614, in-8o ; des Electa Plautina, ibid., 1619, in-8o ; et une dissertation : De metris comicia proecipue Plautinis, ibid., 1638, in-8o ; à Franc. Florido et à Benedetto Floreto, des apologies de Plaute ; à Gaspar Sagittarius, une vie de ce poète, jointe à celles de Térence et de Cicéron, Altembourg, 1671, in-8o. Plaute a été traduit dans toutes les langues modernes. Il parait cependant que les Espagnols n’ont que des versions particulières de plusieurs de ses comédies, et que son théâtre complet n’a point encore passé dans leur langue. En 1517, Villalobos traduisit l’Amphitryon, et ce travail, où il y a d’ailleurs quelques omissions volontaires, est estimé. Nous ne connaissons qu’un premier volume de la version allemande de Lessing, publié en 1784, non plus que de celle de A.-L. Borheck, en 1803 ; mais on a publié depuis en cette langue plusieurs traductions complètes de Plaute, l’une en prose, par G.-G.-S. Kœpke, Berlin, 1809-1820, 2 vol. in-8o ; l’autre, métrique, par C. Kuffner, Vienne, 1806, 5 vol. in-8o ; celle de J.-T.-L. Danz, Leipsick, 1806-1809, 3 gros vol. in-8o, est accompagnée du texte latin. Chez les Anglais, Bonnel Thornton, George Colman et Richard Warner ont traduit tout le théâtre de Plaute en vers blanc ; (Londres, 1769-1774, 5 vol. in-8o).Cette version accompagnée de notes choisies dans les meilleurs commentateurs, est estimée. M. H.-T. Riley en a publié en 1852 une autre (2 vol. in-8o) avec des notes nombreuses. La version italienne de Nic. Eug. Argelio est pareillement complète ; elle a été mise au jour, accompagnée du texte, à Naples en 1783, 10 vol. in-8o. Dès 1658, l’abbé de Marolles traduisit en français les vingt comédies : trois seulement, l’Amphitryon, l’Epidicus et le Rudens ont occupé mademoiselle Lefebvre, depuis madame Dacier ; elle les publia, en 1683, en français et en latin, avec de savantes remarques. La version des Captifs par Coste fut imprimée en 1713 et en 1716 ; mais en l’année 1719 parurent à la fois en Hollande deux traductions françaises de toutes les œuvres de Plaute, chacune en 10 volumes in-12, l’une par Gueudeville, en style libre, est-il dit, naturel, naïf, avec des réflexions enjouées de critique, d’antiquités, de morale et de politique ; l’autre, plus lisible, par de Limiers, qui employa sans y rien changer le travail de madame Dacier sur trois de ces comédies, et qui avait profité aussi de celui de Coste sur les Captifs. Depuis 1719 il ne fut publié aucune version française de Plaute jusqu’en 1803, où celle de la Mostellaria fut donnée par Dotteville. Cet essai, quoique très-heureux, laisse encore voir combien il est difficile de rendre en prose française un auteur qui a contribué à créer la langue poétique des Romains. On dit que l’abbé Lemonnier, connu par son excellente traduction de Térence, s’était occupé de celle de Plaute ; il est fort à regretter qu’on n’ait rien retrouvé de ce travail. La version de la Mostellaria par Dolteville a été insérée, sauf de légers changements, dans le Théâtre complet des Latins, publié en 1820. Les huit premiers volumes de cet estimable recueil contiennent, avec le texte de Plaute, une traduction complète, mais peu estimée, qui est due à M. Levée, et des observations littéraires par MM. Amaury et Alexandre Duval. La traduction de M. Naudet (Paris, Panckoucke, 1831-1837, 9 vol. in-8o) est accompagnée de notes ; elle a été réimprimée en 1845, 4 vol. grand in-18. C’est un travail tris-bien fait et qui a obtenu d’unanimes suffrages. Une autre traduction de Plaute, due à M. A. François, fait partie de la collection des auteurs latins publiée par M. Nisard, grand in-8o. Ainsi, depuis le renouvellement des lettres jusqu’à nos jours, on n’a jamais cessé d’étudier, d’imiter, d’expliquer, de traduire celui des anciens poètes comiques dont il nous reste le plus d’ouvrages, et qui, à notre avis, était le plus digne en effet d’exercer par ses exemples quelque influence sur la comédie moderne. M. Lemercier a mis en scène Plaute lui-même, dans une pièce en trois actes et en vers, où sont retracés, avec certaines circonstances de sa vie, les principaux caractères de son talent.

D―N―U.


PLAUTIEN (Fulvius-Plautianus), favori de l’empereur Sévère, était né dans l’Afrique de parents obscurs. Dans sa jeunesse, il embrassa la profession des armes, qui menait alors à la fortune : mais la violence de son caractère l’arréta dans une carrière qu'il aurait pu parcourir hono-