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tiné à protéger la neutralité du comté de Bourgogne. Ce corps ayant été licencié la même

année, Pfiiïer revint à Lucerne, et dpeu après il succéda à son père dans la place sénateur. Nommé en 1555 baillí d’Entlibuch, il leva dans son district une compagnie, et rejoignit l’armée française en Piémont, où il se signala aux siéges de Volpiano et de Monte-Cavallo ; il fut ensuite envoyé en Picardie, où les Espagnols obtenaient de grands avantages, et il servit contre eux jusqu’à la paix de Cateaå-Cambrésis. Le capitaine Plilïer fut rappelé en ance à l’époque où éclatèrent les premiers troubles religieux : son colonel ayant été tué à la bataille de Dreux, ll fut désigné pour le remplacer, sur la présentation des autres officiers, et assista aux sléges d’Orléans et du Havre de Grâce. Il commandait en 1567 un corps de 6,000 Suisses. informé que le jeune roi Charles IX était à Meaux, menacé par les protestants qui avaient le projet de s’emparer de sa personne, il se rendit à marche orcée devant cette ville, entra au conseil, y parla avec beaucoup d’énergie, et fit adopter l’avis de confier le monarque à ses fidèles alliés. Sa fermeté et ses bonnes dispositions assurèrent la retraite de Charles IX, qui rentra dans Paris sans accident, et répéta souvent que ¢ sans ses bons compères les Suisses, sa vie et sa liberté étaient en grand branle s (eoy. Cannes IX). Pfiller se trouva encore à la bataille de Jarnac, au siége de Châtellerault, et en 1569 à la bataille de Moncontour, où il se couvrit de gloire. Le roi le créa chevalier de ses ordres, et lui permit de porter trois fleurs de lis dans son écusson. À la paix, Pfilïer se retira dans sa ville natale, dont il ut nommé avoyer en 1570. Il fut dé uté en 1578, par la confédération, à la diète de Bade, et envoyé à Turin pour renouveler l’alliance des cantons avec le duc de Savoie. Quatre ans après, une semblable mission le conduisit en France ; et il eut l’honneur de haranguer le roi au nom de la députation helvétique. Le duc de Guise lui ayant persuadé que la Ligue n’avait d’autre but que le maintien de la religion catholique, Pfiffer en devint dès 1585 l’un des lus fermes appuis, et détermina plusieurs fois les cantons catholiques à fournir des troupes. Son crédit dans les assemblées générales était si grand, qu’il leur faisait adopter toutes ses propositions ; ce qui lui avait valu le surnom de Roi des Suisses. Pfitïer mourut à Lucerne le 16 mars 1591, emportant l’estime générale. On trouvera des détails sur ce brave capitaine dans l’Histoíre des qfiïeiers suisses par l’abbé Girard, t. 2, p. 195-208. W—s.


PFIFFER (François-Louis DE), seigneur de Wyher, etc., de la même famille que le précédent, naquit à Lucerne en 1716, fut amené en France à l'âge de dix ans par son père, capitaine dans un régiment suisse de la garde royale, et lui succéda. Il fit avec distinction, à la tète de sa compagnie, les campagnes de Flandre et d’Allemagne depuis 1734, et se signala particulièrement aux siéges de Menin, Ypres et Fribourg, ainsi que dans les journées de Rocoux et de Laufeld, si glorieuses pour la France. Le grade de maréchal de camp fut la récompense de sa belle conduite. En 1763 il fut autorisé à lever un régiment de son nom, qui ne tarda pas d’être licencié. Il devint peu après lieutenant général ; et, en 1776, il fut nommé commandeur de St-Louis. Une figure agréable, de l’esprit, de talents, auraient pu lui procurer à la cour le succès de Besenval (voy. ce nom). Mais Pfiffer n’était pas né courtisan ; et il n’aspirait qu’au moment de se retirer dans sa ville natale, où il allait presque chaque année passer les instants qu’il dérobait a ses devoirs. Enfin, après soixante ans de services, il goûta le plaisir de venir s’établir à Lucerne, et il y occupe au petit conseil la place due a sa naissance ; ce fut alors qu'il consacra tous ses loisirs au Plan-relief de la Suisse, chef-d’œuvre de patience et d’exactitude, dont l’exécution lui coûta plus de dix années de travail, et qui a suffi pour étendre au loin sa réputation (1). Dans la guerre a laquelle la Suisse fut en proie dans les dernières années du 18e siècle, peu s’en fallut que ce monument ne fût emporté à Paris. L’auteur fit des démarches actives auprès du directoire, qui défendit toute violence. L'affabilité et la politesse de Pfiffer lui ont mérité la reconnaissance de tous les étrangers qui parcouraient la Suisse. Il leur faisait les honneurs de Lucerne, et en particulier de son cabinet avec beaucoup d’empressement et de grâce. Ce fut lui qui surveilla la confection de l’obélisque qu’il plut à Raynal, voyageant en Suisse, d'ériger à ses frais, en l’honneur de Guillaume Tell et de ses compagnons dans une petite de du golfe de Kussnacht, qui fait partie du lac de Lucerne. Il conserva jusque dans un âge avancé son activité et sa mémoire, qui lui fournissait un grand’nombre d’anecdotes intéressantes. Pfiffer mourut en 1802, à l’âge de 86 ans, jouissant encore avec ivresse de ses montagnes de carton, et de la gloire d’avoir créé un bel ouvrage. Il a publié, dans le Journal helvétique de 1757, une Promenade au mont Pilat, traduite en allemand dans les Hannoverischen Nutzlichen. L-P-E et W-s.


PFINTZING (Mancmoa), poète allemand, était (1) Ce qui a été terminé de ce plan comprend les cantons d’Underwalden, Schwitz et Url, et une partie de ceux de Lucerne, Zug et Berne. Le lac de Lucerne en occupe le centre, et tout autour s’élèvent @immenses chaînes de montagnes, dont Ptltfet avait mesuré Isa hauteurs avec une précision admirable. Les détails sont d’une exactitude telle qu’au travers d’immenses forêts le voyageur retrouve sensepoine le chalet isolé ou la bouquet d’arbres qui l’avait frappé ans sa route. Les forêts de pins s’y distinguent par un vert plus foncé. Les rivières sont figurees par de la chenille, les routes par des côtes, los lacs par des morceau : de glace taillés, etc. Ce p an, qui a vingt-deux pieds et demi de long sur douze de largeur, se compose de cent trente-ci : ptecas qu’on peut séseaqer švolonté. Il a été gravé dans los Tableau :

".

pi orssques a muc. Le burin de Méchel l’a. reproduit en 1788 avec plus d’e×actItude. et Pfllfer l’a tait graver en 1190, par Clausner. À Zug, dans la forme d’une certe géographique, avec Ptndtcation de la hauteur de toutes les sorpmitéo.