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t G. FFB lüdlonotlou de son fils, dont les brillantes dispositions promettaient une troisième génération de jurisconsultes du même nom, digne des deux premières. La révolution en disposa autrement. Fortement attaché aux doctrines du régime monarchique, et voyant que la révolution menaçait de renverser le trone de Louis XVI, Pfeffel avait offert, des 1790, sa démission à M. de Montmorin, puis à M. de Lessart. Tous deux l’avaient refusé : et l’avaient même chargé d’aller à Deux-Ponts pour y traiter des indemnités que le duc et les autres princes possession nés en Alsace avaient droit de réclamer. C’est au milieu des travaux de cette négociation qu’il reçut la nouvelle de sa réforme, en avril 1792. Ainsi rendu à l’indépendance, il en profita pour rentrer avec le titre de conseiller intime d’État au service du duc de Deux-Ponts, et cette démarche était d’autant plus naturelle n’en 1787 le duc lui avait accordé un fief et des lettres de naturalité. Malgré ces circonstances, Pfeffel fut porté sur la liste des émigrés, et ses biens situés en Alsace éurent confisqués et vendus. Il continua de diriger les principales affaires du duc Charles de Deux-Ponts jusqu’à la mort de ce prince, arrivée en 1795, après laquelle son successeur, le duc Maximilien-Joseph (depuis électeur et roi de Bavière), ayant cessé de l’employer sans cesser de l’estimer, Pfeflel se retira à Nuremberg. À la fin de 1800. il obéit à la voix de ses amis qui le rappelaient en France pour qu’il y obtint quelque dédommagement des pertes de toute espèce dont la révolution l’avait frappé. Son patrimoine ne lui fut, pas rendu ; mais le ministre des relations extérieures de cette époque (M. de Talleyrand) répandit sur les derniers jours de ce vieux serviteur de la monarchie toutes les consolations qui étaient en son pouvoir. Pfeffel dut à ce patronage la faveur d’être compris dans la promotion originaire de la Légion d’honneur, et nommé membre de la commission mixte de l’octroi du Rhin, place qu’il occupait encore au moment de sa mort, arrivée le 19 mars 1807. Pfeffel a pour principaux titres littéraires, son Abrégé chronologique de l’histoire et du droit public d’Allemagne, qui a eu quatre éditions, et de nombreux Discours et Dissertations, publiés dans la collection des travaux historiques de l’académie de Munich. connue sous le titre de Monumenta Boire. tl avait été le fondateur de cette entreprise littéraire en 1763, lorsqu’il était directeur de l’académie : elle contient les chartes, actes et diplômes concernant l’histoire de Bavière, tirés des archives des abbayes et des couvents du pays. L'âbrégé chronologique. qui acquit dès sa naissance une grande réputation, obtint surtout les éloges des protestants. Robertson le cite souvent comme autorité dans l’histoire de Charles-Quint, et il a fréquemment servi de guide aux auteurs de l’Art de vérifier les dates : cet ouvrage plaça Pfeffel dans une rivalité involontaire avec l'auteur des Annales le l’Empire, et les sycophantes de Voltaire s’en sont emparés pour faire gouter a Pfeffel les douceurs de la tolérance philosophique. L’article publié dans la correspondance de Grimm, à l’occasion de la troisiéme édition de l'Abregé chronologique, est un tissu de faussetés et de calomnies dont la meilleure réfutation est l’estime générale dont Pfeffel n’a cessé de jouir. On’a encore de lui : l• des Recherches historiques concernant les droits du pape sur la ville et l’ État d'Avignon, avec pièces justificatives, Paris, l768, ln·8°, ouvrage ordonné par le ministère pour justifier l’occupation du comtat par les troupes françaises. Un publiciste italien en ayant fait la réfutation, Pfeffel la fit imprimer en l’accompagnant de la Defense des Recherches historiques, etc., Paris, 1769, in-8°. 2° État de la Pologne, cree un abrégé de son droit public et les nouvelles constitutions, etc., Paris, 1770, l vol. in-l 2. On cite encore de lui des Dissertation : historique : sur les limites de la Bavière dans les 10e et 11e siècles ; — Sur l’origine et l’antiquité des fiefs de la Bavière ; — Sur les sceaux des anciens ducs de Bavière et l’origine de leurs armoiries ; -«- l’Histoire des anciens margraves du Nordgau ou du haut Palatinat ; — l’Illustration du droit public de l’Allemagne par celui de la Pologne, etc. Enfin, le dépôt des affaires étrangères conserve une quantité de Mémoires et autres manuscrits qui attestent l’activité et les talents de ce publiciste. Lié avec les hommes les plus distingués de son temps, initié pendant un demi-siècle aux affaires les plus importantes, doué d’une mémoire très-heureuse, il savait une foule d’anecdotes, et nul n’aurait été plus en état que lui de laisser des Mémoires sur l’histoire contemporaine (tj. On l’en a souvent pressé ; mais il résista toujours aux instances de ses amis, convaincu, disait-il, 3u’un homme plublic ne peut, sans s’exposer à e justes reproc es, révéler les particularités que ses fonctions et la confiance du gouvernement l’ont mis à même d’apprendre. Cette délicatesse de Pfeflel était une suite de la probité la plus sévère, poussée jusqu’à la susceptibilité, qui formait la base de son caractère. G—au.


PFEFFEL Cl’mior-mLç-Cosmo), poëte et littérateur allemand. frère cadet du précédent, naquit à Colmar en 1136. Privé de très-bonne heure de son père, il eut dans sa mère un guide éclairé, et fréquenta le gymnase de Colmar jusqu’à l’âge de quatorze ans. Un de ses parents le prit alors chez lui pour le préparer aux études d’université. Il lui mit entre les ains les modèles de la littérature allemande, Haïer, Hagedorn, Gellert ; et à seize ans, le jeune fetlel se rendit à Halle pour y étudier la jurisprudence ; mais sa vue, naturellement faible, eut beaucoup à souffrir de l’ardeur avec la uelle.il suivit ses études et surtout du travail ge nuit. Obligé de renoncer à ses ti) M. de Vergennes le nommait, om archives oiecssau.