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randis locorun particularium intervallis, etc., íbid., 1551, in-8° ; 4° Propositiones de origine et causis succini prussiaci, ibid., 1555, in-8° ; 5° De Henrici IV regis christianissimi periculis, et notata quœdam ad Sfondrati pontificis romani litteras monitoriales, Francfort, 1591, in-8° ;

Historia carcerum et liberationis divinæ Casper Peuceri, Zurich, 1605, in-8°. Cet ouvrage rare et curieux a été publié par Christophe Pezel ; outre l’histoire de la captivité de Peucer, racontée par lui-même, on y trouve son portrait sous le titre d’Aulieus, son testament, sa profession de foi, et diverses pièces qu’il avait composées dans sa prison. Voyez la Vie de Peucer par J.-G. Leupold, en allemand, Bautzen. 1745, in-4°.

W-s.


PEUCHET (Jacques), l’un des écrivains politiques les plus féconds et les plus variés de notre époque, né in Paris le 6 mars 1758, fit d’excellentes études et fut reçu maître ès arts en l’université, il étudia ensuite la médecine, qu’il abandonna pour suivre les cours de droit et se fit recevoir avocat. Jusqu’en 1785, il resta étranger aux affaires publiques. S’étant lié alors avec l’abbé Morellet, il s’occupa pour la première fois d’économie politique et travailla aux Mémoires contre la nouvelle compagnie des Indes, dont Calonne venait de faire rétablir le privilège. Morellet l’admit aussi à la rédaction d’un Dictionnaire universel de commerce, qui lui était confiée par le roi, et Peuchet reçut le quart des quatre mille francs par an alloués pour cet objet. Mais le ton de supériorité qu’affecta à son égard l’abbé philosophe ne permit pas à Peuchet de travailler longtemps avec lui ; il se retira de la société pour coopérer à l’Encyclopédíe méthodique. Pendant les deux assemblées des notables en 1787 et 1786, il fut chargé de travaux administratifs par Calonne et ensuite par le cardinal-archevêque de Sens, Loménie de Brienne, chefs du conseil des finances ; mais ayant manifesté de l’opposition aux opinions de ce dernier sur l’alaire du parlement, il cessa d’être employé. Lors de la convocation des états généraux, Peuchet, que ses connaissances positives avaient fait remarquer, entra dans les fonctions publiques et fut successivement nommé électeur, représentant de la commune de Paris et l’un des membres de l’administration municipale au département de police, qu’il géra depuis le mois de septembre 1789 jusqu’au mois d’août de l’année suivante. Après les événements des 5 et 6 octobre 1789, il se rapproche de la cour et surtout du comte de Montmorin, ministre des affaires étrangères, dont il obtint, avec agrément du roi, la rédaction de la Gazette officielle de France. Vers la fin de 1790, Mallet-Dupan ayant reçu de Louis XVI une mission auprès des princes en Allemagne, Peuchet fut chargé de la rédaction politique du Mercure de France, alors recherché pour la vigueur avec laquelle on y défendait la personne du roi et les principes de la monarchie. La révolution du 10 août 1792, qui renverse son existence politique et littéraire, pensa lui coûter la vie. Arrêté, puis rendu in a liberté, il se retira à Écouen, où il trompa facilement les habitants sur ses véritables opinions et devint administrateur du district de Gonesse sous le règne de la terreur. Réduit ainsi à dissimuler pour sauver sa tête, il a dit depuis que « hurler avec les loups et faire assaut de voix avec eux n’emporte pas l’obligation de partager leurs crimes ». Après le 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), il réclama à la tête d’une députation le maintien de la loi du 17 nivôse, source de toutes celles qui furent rendues sur l’égalité de partage des biens dans les successions. Quand la constitution de l’an 3 eut été mise in exécution, Peuchet, appelé au ministère de la police, y eut la direction du bureau des lois et des matières contentieuses sur les émigrés, les prêtres et les conspirateurs. La modération et l’indulgence qu’il apporta dans ces fonctions le firent beaucoup regretter lorsque les prescriptions l’atteignirent lui-même à la suite du 18 fructidor an 5 (septembre 1797). Échappé à la déportation quoique rédacteur d’un journal prescrit, il contribua longtemps à la partie politique de la Clef du cabinet des souverains, journal auquel concouraient Garat, Gérard de Rayneval et ’autres littérateurs ou diplomates, mais dont le gouvernement consulaire ne toléra pas l’existence. Cependant il s’occupait dans sa retraite d’Écouen de compléter son grand travail sur la Géopraphie commerçante, pour laquelle Morellet lui avait fourni différents matériaux : toutefois il ne le livra à l’impression qu’en 1800. C’est à cette production, qui annonçait des connaissances aussi variées qu’étendes en économie politique et en matière de commerce, qu’il dut d’être nommé, par le ministre de l’intérieur Chaptal, membre du conseil du commerce et des arts. Une nouvelle organisation de ce conseil ayant eu lieu sous les ministres qui lui succédèrent, Peuchet cessa d’en faire partie. Français de Nantes, directeur des droits réunis, lui donna en 1805 l’emploi d’archiviste de cette administration ; ce qui était une très-bonne sinécure, où il vécut heureux pendant toute la durée du gouvernement impérial, faisant en même temps des livres et des articles sur tous les sujets et toutes les matières, que l’on trouve il chaque page du Moniteur avec sa signature. Dans la première année de la restauration, il remplit les fonctions de censeur des journaux et il occupa après les cent-jours, jusqu’en 1825, celle d’archiviste à la préfecture de police. En outre, il était souvent chargé de rapports sur les sociétés de commerce et consulté sur les autres sujets de cette nature. Néanmoins, ses observations contre l’arbitraire, quoique très-mesurées, avaient déplu. Une basse intrigue lui imputant à crime les Mémoires sur Mirabeau qu’il venait de publier sans nom d’auteur et dans lesquels il montra quelques penchants pour les opi-