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informé d’un complot formé contre sa vie, qu’il connaissait tous les coupables, mais qu’il leur pardonnerait si, à l’instant même, ils faisaient aveu de leur crime. Les quatre prélats complices de Petrucci se jetèrent à ses genoux, et furent réellement graciés, moyennant une forte somme d’argent qu’ils eurent à payer ; Riario fut en outre banni de Rome. Petrucci et Vercelli furent mis à la question et étranglés dans la prison (1517). Le corps de ce dernier fut trainé sur la claie, pendu et tiré à quatre chevaux. Nino subit aussi la peine capitale (voy. Léon X).

M—d j.


PETTENKOFER (François-Xavier), chimiste allemand, né le 3 décembre 1783 à Poberhausen sur l’Ilm, en Bavière, mort à Munich le 12 mars 1850. En 1800, âgé de dix-sept ans, il entra dans la pharmacie de la cour de Bavière à Munich, où il trouva un bon protecteur dans son chef Brentano de Moreto. Après quelques études faites à l’université de Wurzbourg, il subit l’examen de pharmacien devant le collège médical de l’université de Salzbourg, en 1804. À la suite d’un séjour à Braunau chez le pomologue Liegel, il servit dans divers hôpitaux civils et militaires de Salzbourg, jusqu’en 1807. Dans cette année, il alla étudier la botanique sous Jacquin et Scherer, à l’université de Vienne, dont il fréquenta en même temps l’école vétérinaire. Avant même d’avoir obtenu ses grades, il fut chargé d’y remplacer le professeur de chimie pendant sa maladie. Reçu docteur en médecine, en art vétérinaire et en philosophie dans la même année de 1809, Pettenkofer devint professeur à l’école usuelle de Nuremberg, sous le célèbre philosophe et naturaliste Henri Schubert, de 1809 à 1811. Pendant quatre ans, de 1811 à 1815, nous le trouvons comme pharmacien militaire à la suite de l’armée bavaroise en Russie, en Suisse, en France. Nommé, à la fin de la guerre, pharmacien général militaire de Bavière, il devint en 1822 assesseur du collège médical général à Munich, et en 1823 pharmacien supérieur de la cour. Dans cette qualité, il organisa cette pharmacie sur un pied moderne. En 1817, il avait contribué à la fondation de l’Association pharmaceutique de Bavière, suivie bientôt de celle d’autres institutions similaires dans l’Allemagne septentrionale, et en Bade (en 1822), puis dans le Palatinat, en 1837, année dans laquelle les statuts de l’association de Munich servirent de modèle lors de la constitution de la société d’histoire naturelle d’Athènes. Deux fois marié, il n’a pas laissé d’enfants, mais il a adopté deux neveux, dont l’un, Maximilien, professeur et académicien de Munich, a retrouvé l’aventurine, ancienne préparation secrète d’une espèce de verre, fabriquée par les Vénitiens. Quant à notre Pettenkofer, depuis 1818 chevalier de l’ordre du Mérite civil, il avait été, en 1829 et dans les années suivantes, un des rédacteurs de la Pharmacopœa bavarica. Dans le Répertoire de pharmacie, il a publié, en outre, des mémoires sur le carbonate de fer oxydulé ; — sur la picrotoxine ; — sur la strychnine ; — sur la morphine ; — sur la distillation de la pétrole ; — sur la décomposition du calomel par des sels ; — sur la préparation des emplâtres sans l’emploi du plomb ;

sur le savon d’opodeldoc, etc.

R-l-n.


PETTROCH (François), sculpteur allemand, naquit en 1714 à Trebnitz, en Bohème, où son père était menuisier. Il étudia à Dresde, et sa réputation grandit assez vite pour qu’en 1795 il fût nommé sculpteur de la cour ; il devint ensuite membre de l’académie des beaux-arts, professeur à cette même académie, et il mourut en 1844. Il a produit un grand nombre de bustes, de bas-reliefs, de statues, de monuments épars dans la Silésie, la Saxe et la Bohème. On peut signaler parmi ses productions les plus importantes un grand bas-relief à l’école d’équitation de Dresde (représentant une course de chars attelés de deux chevaux), et le tombeau du général Christiani, à Dresde. Il règne dans les œuvres de cet artiste une expression puissante, et il a su donner des formes nobles et imposantes aux figures écloses sous son ciseau.

Z.


PETTY (Guillaume), mécanicien et économiste anglais, fils d’un drapier à Rumsey, dans le Hampshire, naquit en 1623. Ayant perdu son père, qui ne lui avait rien laissé, et voulant achever ses études à l’université de Caen, il se munit d’une petite pacotille et s’embarqua pour la France, âgé seulement de quinze ans : ce fut avec le bénéfice de la vente qu’il pourvut à son entretien pendant trois ans. Revenu en Angleterre, il entra dans la marine et y trouva moyen d’économiser soixante livres sterling : avec cette somme, il alla étudier la médecine en Hollande et à Paris. Son petit fonds s’épuisa dans cette ville, et il y fut réduit à ne vivre que de noix. On dit même qu’il fut arrêté, peut-être pour dettes. Cependant son industrie lui suggéra quelques ressources ; sa situation s’améliora : il fut en mesure de faire venir son frère et de pourvoir à son entretien, et lorsqu’il revint en Angleterre, il lui restait encore dix livres sterling. Il se fit connaître par l’invention d’une machine à copier des lettres, pour laquelle il obtint un brevet : ce polygraphe avait des inconvénients ; mais au moyen de certains perfectionnements. il devint d’un usage assez général chez quelques artistes. Petty se rendit ensuite à Oxford, où il donna des leçons particulières d’anatomie, et devint le suppléant d’un des professeurs, puis docteur et membre du collège de médecine. Ce fut alors qu’il eut le bonheur de rappeler à la vie une femme qui venait d’être pendue, et qui vécut paisiblement encore plusieurs années. En 1651, Petty fut nommé professeur au collège de Gresham, à Londres ; enfin médecin de l’armée d’Irlande. Ayant remarqué dans ce pays que les terres confisquées. pour les soldats de l’armée