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dl ! PBT avec le romancier lokal. lals bientôt, quittant la plume pour saisir l’épée, il joignit’armée hongroise.et le général Item lechoisitpourun de ses aàies de camp. Une querelle, que son peu de respect pour la discipline lui suscita avec le général Ieaaros, le décida bientôt t renoncer à son grade. Peu de temps après, la Russie vint au secours de l’Autriche, hors d’état de réduire elle-même les Hongrois ; Petœli fut indigné de ce qu’il regardait comme un crime de lèse-nation ; il voulut combattre de toutes ses forces l’invasion des hommes du Nord ; il courut derechef se replacer auprès de hem, et il prit une part active à la campagne de ce général dans Transylvanie. À la suite d’un des combats les plus acharnés ui ait eu lieu dans cette lutte, il disparut, et, que son corps n’ait pas été reconnu, on ne saurait douter que le poëte n’ait trouvé sur le champ de bataille la mort qu’il appelait de ses vœux. Dans un de ses derniers écrits. tracé quelques jours auparavant, il exprimait lhorreur la plus vive pour l’idée d’expirer dans son lit, et l’espoir de rendre le dernier soupir les armes à la main. Il faut reléguer au rang des fables le bruit qui s’était répandu’ parmi les réfugiés hongrois que Petœli vivait encore, caché dans une retraite rpàrlonde. Depuis dix ans, on n’a plus entendu pa de lui, et il y a longtemps que sa veuve s’est IBIHIIÉ. — Les écrits de Petœti antérieurs i 18 ont eu deux éditions à Pesth ; dz : autres volumes, contenant en grande rtie uctions inspirées par la crise hongroise, onréotg mis à l’iade : par la police autrichienne. Les meilleurs vers de ce poëte ont été insérés dans un volume publié à Leipsick en 185t, sous le titre de Chars lu pauailen aétédonnéahrunswickentüii zne traduction allernandâ°((.’hn¢: serions.: des agen), accompagnée notes intéressantes. I. C.—L. Chasssn a tait paraitre à Bruxelles, in-18, un volume intitulé Paso}. le poëra le la résolution hnydu. Uélégance de la langue magyare constitue rmdesprincipanxcharmesdes compositions de Petœti, et cet attrait disparaît dans une traduction ; mais la grlce des pensées, la vivacité de l’allure subsistent encore et justi-Bent la renommée du poëte parmi ses compatr-ioles. Moins heureux comme prosateur, il ne hisse en ce genre que quelques courtes nouvelles dignes d’être signalées. Bien qu’il aüecttt de se donner comme l’éléve de la nature, il avait (ait, ses œuvres l’attestent, une étude sérieuse de quelques écrivains étrangers, surtout de Shakspcarc. de Byron et de tréranger, qu’il mettait au-dessus de tous les autres poëtes. Z—a.

PÉTRARQUE (François), L’un des grands poètes dont s’enorgueillit l’Italie, naquit à Arezzo, le 20 juillet 1304. Les factions environnèrent son berceau. Son père, ami du Dante, et comme lui du parti gibelin, avait été banni de Florence, où il exerçait un modeste emploi que lui avait confié

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la république. Réfugié à Pise, il abandonna les premières études de son fils, alors dans sa septième année, à un vieux grammairien de cette ville, nommé Convennole da Prato. Deux ans après, la mort de l’empereur Henri VII ayant enlevé toute espérance aux Gibelins, le père de Pétrarque emmena sa famille dans le comtat d’Avignon, où Clément V avait transféré la cour pontificale ; et son fils reprit ses études à Carpentras, sous son premier maître. C’est alors que le jeune élève de Convennole visita pour la première fois la fontaine de Vaucluse ; et les beautés agrestes de ce lieu laissèrent dans son âme une impression ineffaçable. L’étude du droit était à peu près la seule voie qui, dans ce siècle, menât à la fortune. Pétrarque alla passer quatre ans à l’université de Montpellier, où il se hâtait d’oublier la ténébreuse érudition de l’école, pour ses auteurs chéris, Cicéron et Virgile. Il se familiarisait en même temps avec les compositions de nos troubadours ; et, si l’on en croit un écrivain (1) [1], il retouchait le roman de Pierre de Provence et de la belle Maguelone, écrit, en 1178, par le chanoine Bernard de Triviés. Malheureusement il fut troublé dans ces jouissances par l’arrivée de son père, qui, voulant le punir dans les livres qui l’avaient séduit, livra aux flammes sa petite bibliothèque, et rendit à peine à ses cris Cicéron et Virgile à demi brûlés. Envoyé à l’université de Bologne pour recevoir les leçons de Jean d’Andréa, le plus savant canoniste de ce siècle, Pétrarque s’y lia bientôt avec Cino da Pistoia, Florentin comme lui, que Bartole citait comme son maître dans la science du droit, et qui méritait de devenir en poésie celui de Pétrarque et de Boccace (voy. CINO). Si le jeune légiste ne retint pas longtemps les leçons du jurisconsulte, il se souvint de celles du poète ; et plus tard il ne dédaigna pas de consacrer à la mémoire de Laure plusieurs vers empruntés au chantre de Selvaggia. Orphelin à vingt ans, ruiné par des tuteurs infidèles, il revint habiter Avignon, parut avec succès dans les sociétés les plus brillantes, et put s’abandonner librement à des études de son choix. Les mathématiques, encore dans l’enfance, l’histoire et les antiquités, la philosophie et ses systèmes innombrables, surtout les systèmes qui tiennent à la philosophie morale, occupaient tour à tour cet esprit avide de connaître. La langue latine, qui avait eu les premiers vers du Dante, obtint aussi les premiers essais poétiques de Pétrarque ; et bientôt sa muse osa se confier à la langue vulgaire, la seule qui fût entendue des femmes. Il venait de retrouver l’un de ses compagnons d’études, Jacques Colonne, le dernier fils d’Etienne (voy. ce nom). Par l’élévation de son âme et par sa passion pour les lettres, ce jeune Romain était digne de devenir l’ami de Pétrarque : il le fut jusqu’à sa mort. Le

  1. (1) Gariel, Idée de Montpellier.