fables anciennes que des allégories sous le voile desquelles les alchimistes ont caché leurs admirables découvertes, et les poèmes d’Homère ne renferment rien qui n’ait trait au grand œuvre. 3° Dictionnaire mythe-hermétique, ibid., 1758, in-8° ; 4° Lettre à l’abbé Villain sur l’Histoire critique de Nicolas Flamel (Aimée littéraire, 1762, tome 1er). Pernety lui reproche d’avoir voulu priver Flamel du titre de philosophe hermétique. 5° Histoire d’un voyage aux îles Malouines, fait en 1763 et 1764 ; 2e édition refondue et augmentée de remarques sur l’histoire naturelle, Paris, 1770, 9 vol. in-8° avec 16 planches[1] : ce voyage a été traduit en anglais sur la première édition, Londres, 1770. in- 4°, et sur la seconde, ibid., 1794, même format. Cet ouvrage est intéressant, quoique écrit d’un style diffus et prolixe. 6° Dissertation sur l’Amérique et les Américains, Berlin, 1770, in-12. L’auteur l’avait communiquée à l’académie de Berlin ; il se propose de prouver, contre le sentiment de Pauw, que l’Amérique n’a pas plus été disgraciée de la nature que les autres parties du monde, et que les indigènes ont autant de bravoure que les Européens, et sont également propres à réussir dans es sciences et dans les arts. De Pauw répondit à Pernety[2] par un écrit intitulé Défense des Recherches sur l’Amérique, etc., où l’on trouva plus d’érudition, de logique et de style, que dans e livre du bénédictin (voy. Pauw). 7° Examen des Recherches philosophiques sur l’Amëríque et les Américains, et de la Défense de cet ouvrage, ib., 1771, 2 vol. in-12. C’est une nouvelle édition de l’ouvrage précédent, avec une réplique aux dernières Observations de Pauw, qui ne jugea pas à propos de prolonger cette querelle. 8° La Connaissance de l’homme moral par celle de l’homme physique, íbid., 1776, 3 tomes, 2 vol. in-8°. 9’ Les vertus, le pouvoir, la clémence et la gloire de Marie, mère de Dieu. Paris, 1790, in-8°.
PERNETY (Joseph-Marie, vicomte de), général
français, né à Lyon le 19 mai 1766, mort en 1856 à Paris. Après avoir été élevé à l’école d’artillerie de Metz, il en sortit avec le grade de lieutenant au régiment Lafère. Ayant pris une part glorieuse aux sanglants combats de Rivoli et de Marengo, il devint colonel de son arme en 1802. Général de brigade depuis 1804, il se distingua surtout dans la campagne de 1807, où il amena la reddition des forteresses de Breslau et de Neiss, trop mollement défendues, il est vrai, par des généraux qui avaient perdu la tête. Général de division des 1807, il contribua, sous les ordres de Masséna, dont il commandait l’artillerie, au gain de la bataille de Wagram en 1809. Trois ans après, il décida, pour la part principale, du sort de a bataille de la llosltowa par l’habile direction de son feu sur les redoutes russes placées à la suite des kourgans, ou tertres naturels, et que défendait vaillamment le général Ostermann-Tolstoï. Il se signala enfin en dernier lieu encore dans les combats de l’année suivante, en 1813, à Lutzen, Bautzen, Dresde, et à Hanau. Créé baron par Napoléon Ier, Pernety resta étranger à la campagne de 1816. Nommé vicomte par Louis XVIII, et appelé au conseil d’Btat, il eut en outre, sous le nouveau gouvernement, la présidence du comité consultatif d’artillerie. Admis à la retraite en 1821, après cinquante ans de services, il vécut retiré des affaires jusqu’en 1853, où l’empereur Napoléon III l’appela au sénat. Depuis le 4 décembre 1849 le vicomte Pernety était grand-croix de la Légion d’honneur.
PEROLA (Jean et François), peintres, sculpteurs et architectes espagnols, natifs d’Almagre, florissaient en 1600. Ils étaient frères et ne travaillèrent jamais que conjointement, ce qui est cause que les éloges qu’on leur donne et les ouvrages qu’on leur attribue leur sont toujours
communs. Ils reçurent les premières leçons de
Michel-Ange, et achevèrent de se former sous le
Bergamasco et le Becerra. Le marquis de Santa-
Cruz employa leurs talents dans le palais qu’il fit
élever au Viso, près de la Sierra-Florena. Peinture, sculpture, architecture, tout leur fut confié, et les travaux qu’ils exécutèrent dans ce palais sont innombrables. Comme peintres, ils se distinguèrent par le nombre, l’abondance de leurs
compositions ; et ils y firent preuve de talents
dans tous les genres de peinture. Histoire, batailles, marines, paysages, portraits, tout est de leur ressort ; partout brillent une grande facilité, un dessin large, des caractères pleins de noblesse et de majesté, une connaissance profonde de tous les secrets de l’art. C’est à ces deux artistes que l’on attribue les bustes qui décorent ce palais, et le mausolée du marquis de Santa-Crus
qui est dans l’église des franciscains de Vico. On
leur doit aussi les tableaux du maître-autel de
la même église. Comme la plupart des artistes de
cette époque, les deux frères cultivèrent avec un
égal succès l’architecture, et les travaux qu’ils
firent exécuter dans la paroisse de Villeneuve
des infants sont une preuve irrécusable de leur
talent en ce genre, de même que les tableaux et
les sculptures dont ils embellirent aussi cette
église attestent leur supériorité comme peintres
- ↑ La 1re édition, intitulée Journal historique d'un voyage fait aux îles Malouines, etc., Berlin. 1709, 2 vol. in-8°, est tort rare, et avait été précédée d’une Relation de la reconnaissance des îles Malouines, etc., Paris, 176b. On conjecture que c’est à Delisle de Sales qu’on est redevable de la 2° édition, augmentée d’une préface et de notes, dans lesquelles on croit reconnaître le style emphatique de l’auteur de la Philosophie de la nature.
- ↑ On ne peut pas concevoir comment Thiébault a ignoré que Pauw avait réplique à Pernety. La réfutation de Pernety, dit-il, était ennuyeuse par le style, mais use : solide pour que l’abbé de Pauw, qui ne doutait de rien, n’ait pu y répondre. La réfutation forme, avec la défense de Pauw, le 8e volume des Recherches philosophiques sur les Américains. On croit que Pernety est aussi l’nuteur du livre intitulé De l’Amérique et des Américains, ou Observations curieuses du philosophe la Douceur, qui a parcouru cet hémisphère pendant la dernière guerre, en faisant la noble métier de tuer les hommes sans les manger, Berlin, Pitra, 1771. in-8°, ouvrage attribué mal a propos à M. Bonneville, qui n’avait que onze ans à cette époque.