tique a adopté beaucoup de traditions populaires. Son histoire n’est que le résidu des archives de Ténériffe, habillé d’opinions insoutenables et d’anachronismes, qu’on prétend qu’il reconnut par la suite et corrigea en marge de quelques exemplaires de son ouvrage ; mais ces corrections, toutes louables qu’elles peuvent être, ne sont pas plus sûres que le fond. »
(Essais sur les îles Fortunées, 8.)
PENCHAUD (Michel-Robert), célèbre architecte,
né à Poitiers, le 24 décembre 1772, reçut
sous les yeux de son père, architecte distingué,
une éducation très-soignée. Dès sa première jeunesse,
il se fit remarquer par une conception facile
et une tendance vers le beau dans les lettres
et dans les arts. Il conserva toute sa vie une connaissance
exacte des auteurs grecs et latins, ce
qui lui donna le talent d’écrire avec une facilité
et une élégance remarquables. De bonne heure,
il dessinait avec une pureté et un goût exquis ;
il s’occupait aussi de mathématiques et spécialement
de mécanique. Déjà il secondait son père
dans la construction du château de Verrière, appartenant
au duc de Mortemart, et du château de
Dissais, que faisait élever M. de St-Aulaire, évêque
de Poitiers. Il adopta les principes de la révolution
avec la modération inhérente à son caractère
doux et bienveillant. Compris dans la
levée des 300,000 hommes, et forcé de marcher
contre les Vendéens, il fut fait prisonnier dans
une des premières affaires, et ne recouvra la
liberté que par Lescure, qui connaissait et estimait
sa famille. Revenu chez lui, il n’y trouva
plus son père, détenu comme suspect, et il lui
fallut se hâter de fuir. S’étant rendu à la Rochelle,
il s’y fit admettre dans le génie militaire. Peu de
temps après, il obtint sa réforme et se réfugia à
Paris, où il vécut obscurément. Ce temps de retraite
ne fut point perdu ; il s’occupa d’archéologie,
de numismatique, surtout d’architecture,
et fut un des premiers élèves de Percier et Fontaine.
Enfin, il devint l’ami et l’émule de tous les
architectes qui, depuis le commencement du
19e siècle, ont acquis quelque renom. En 1799,
il obtint la place de dessinateur au conseil des
bâtiments civils. En 1803, il fut nommé architecte
directeur des travaux publics de la ville de
Marseille. Peu de temps après, il joignit à cette
place celle d’architecte de l’administration du
lazaret, de la chambre de commerce, et enfin du
département des Bouches-du-Rhône. Il provoqua
de nombreux embellissements dans la ville de
Marseille. On lui doit l’immense et bel hôpital
pour les pestiférés, construit dans l’Île de Ratonneau,
où il plaça sur le bord de la mer une petite
chapelle qui est admirée de tous les artistes.
Enfin il construisit, à l’entrée de la ville, un arc
de triomphe aussi remarquable par sa grandeur
que par ses proportions. C’est sur ses dessins que
David d’Angers et Ramey fils l’ont orné de
bas-reliefs, de statues et de sculptures ornementales.
Ces travaux si nombreux ne l’empêchèrent
pas d’en exécuter beaucoup d’autres dans divers
lieux, à Aix, à St-Remy, à Draguignan, etc. En
même temps, il trouvait encore le loisir de s’occuper
de l’histoire des arts et de fournir à l’Académie
des inscriptions, dont il était membre correspondant,
des mémoires dans lesquels il se montrait aussi érudit n’habile artiste. L’Institut lui décerna une médaille d’or pour un mémoire
sur les antiquités du Midi, dont il fut nommé
conservateur. Il avait présenté un projet de restauration
pour les arènes de Nîmes, que le ministre
de l’intérieur accepta. Il allait commencer
la construction à Marseille d’un hôpital pour les
insensés, conçu sur une grande échelle, et qui
avait reçu l’approbation de l’illustre docteur Esguirol,
lorsque la révolution de 1830 vint mettre
fin à ses travaux. Il revint à Paris, où il est mort
le 22 décembre 1832. F.
PENCHIENATI (Jean-Antoine), chirurgien piémontais, né à Contes, près de Nice, en 1728, fut élève de Bertrandi et lui succéda dans la chaire de chirurgie optative près de l’université de Turin. Il fut aussi membre de l’académie royale des sciences de cette ville, où il mourut le 12 octobre 1803. En 1786, il avait été chargé avec le docteur Brugnone de publier une édition complète des œuvres manuscrites et imprimées de Bertrandi, avec des notes et des additions. Cette édition parut de 1786 à 1799, 1/1 vol. in-8°. Penchienati revit la partie clinique, et Brugnone la partie historique et d’érudition. Ce médecin est encore auteur de plusieurs dissertations qu’on trouve dans les Mémoires de l’académie roïale des sciences de Turin. Les principaux sont relatifs aux anévrismes, aux effets de l’eau de laurier-cerise, aux divers cas de monstruosité,
etc.
PENHOEN (Auguste-Théodore-Hilaire Barchou de) naquit en 1801 à Morlaix ; il embrassa la carrière militaire, devint capitaine d’état-major, et prit part à l’expédition ont le résultat fut de mettre Alger au pouvoir des Français. Partageant des sentiments répandus en Bretagne, il refusa, après juillet 1830, de servir le gouvernement de Louis-Philippe, et il se livra à des études sérieuses sur la philosophie allemande ; l’histoire contemporaine et la philosophie de l’histoire furent également l’objet de ses travaux, qu’il poursuivit avec une persévérante ténacité. La révolution de février survint ; Barchou de Penhoen, obéissant à ses rancunes contre la dynastie d’Orléans, la vit avec quelque satisfaction, quoique la république ne fût nullement l’objet de ses sympathies. Le département du Finistère l’envoya en 1819 à l’assemblée législative ; il fit partie du groupe religieux et légitimiste qui disposait dans cette réunion d’un assez grand nombre de voix. Le coup d’État du 2 décembre 1851