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gentin américain le Commerce, perdu sur la côte occidentale d’Afrique, au mois d’août 1815, traduit de l’anglais, 1817, in-8°. Peltier a encore traduit beaucoup de brochures politiques et littéraires, auxquelles il ne mettait pas son nom, et qu’il débitait aussitôt après leur publication en France, faisant ainsi un commerce de librairie assez considérable. M-d j.


PELTIER (Jean-Charles-Athanase), physicien et météorologiste français, né à Ham (Somme) le 22 février 1785, mort le 27 octobre 1845 à Paris. Après avoir montré de bonne heure de précoces aptitudes pour les arts mécaniques, en défaisant et recomposant une horloge à l’âge de dix ans, le jeune Peltier fut, à l'âge de quinze ans, mis en apprentissage chez un horloger allemand, Braun, à St-Quentin. De là il s’enfuit en 1803 pour aller à Paris, où il entra dans l’horlogerie du célèbre Bréguet. Plus tard il se prépara pendant un certain temps à l’examen pour son a mission à l’école navale de Brest. Ensuite il établit en 1806 une grande maison d’horlogerie à Paris, où il se maria en même temps avec mademoiselle Dufant. En 1815, il eut un instant l’idée de se charger de l’établissement de maréchal ferrant de l’empereur, tenu jusqu’alors par son beau-père, qui venait de mourir. Mais il y renonça, et se retira entièrement du commerce pour se vouer aux sciences physiques et naturelles. S’étant chargé lui-même de l’éducation de son fils, il composa pour lui une grammaire latine, et fréquenta ensuite les leçons des professeurs de la Sorbonne et du collège de France. Ce fut dès 1830, après avoir fait ses premiers essais avec une méchante bouteille de Leyde, achetée chez un marchand de bric-à-brac, qu'il lit son apparition dans le monde scientifique. Il y prit bientôt une des premières places par des découvertes d’instruments qui, si elles n’ont pas le mérite de la nouveauté, ont au moins apporté des corrections essentielles aux appareils existants. Le 10 mars 1834 il présenta à l’Académie des sciences son galvanomètre nouveau à déviation proportionnelle aux forces. Son hygromètre, qui apporte quelque perfectionnement à ceux de Leslie et Deluc, est de 1837, et son électromètre, de 1838. En 1841, enfin, il osa porter un défi à Arago lui-même, en prouvant l'insuffisance du cyano-polarimètre de ce savant, et en démontrant qu’il n’est applicable qu’à deux plans rectangulaires seuls, savoir, celui du méridien et celui de l’horizon. Le cyano-polarimètre de Peltier s’adapte à tous les plans droits ou obliques. Sans jamais avoir occupé une fonction officielle, Peltier était membre de beaucoup de sociétés savantes de Genève, Livourne, Londres, Édimbourg, et correspondant de l’académie de Bruxelles. En 1842 il fit une ascension au Faulhorn avec M. Bravais, pour y mesurer l’ébullition de l’eau à diverses élévations. Il en rapporta le germe de la maladie qui remporta trois ans après. Ses traités se trouvent tous insérés dans les M émoires de l’Académie des sciences de Paris, dans ceux de Bruxelles (classe des savants étrangers), dans l’Institut, les Annales de physique et chimie, les Archives d’électricité de Genève, les Mémoires de la société philomatique, etc. En voici les principaux : 1° Sur les piles sèches, 1830 ; 2° Différence entre la quantité et l’intensité d’un courant électrique, 1833 ; 3° Description et emploi de son galvanomètre, 1834 ; 4° Capacité des métaux pour l’une ou l’autre électricité, 1835 ; 5° Recherches sur quelques animalcules microscopiques (infusoires) qu’il avait découverts (ce sont le vorticella Rœselii et le floscularia), 1836 et 1838 ; 6° Description de son hygromètre, 1837 ; 7° Description de son électromètre, 1838 ; 8° Sur les phénomènes électriques des hygro-météores, 1838. Peltier y prouve que la neige ne donne pas de courants électriques, tandis que la grêle et le grésil en donnent. 9° Sur la différence entre les nerfs sensibles et les nerfs moteurs, 1839. Développement de l’idée du physiologiste anglais Charles Bell. 10° Sur les trombes, 1840 ; Ouvrage capital ; 11° Description de son cyano-polarimètre, 1841 ; 12° Sur l’ébullition de l’eau à diverses hauteurs, et rapport sur l’ascension du Faulhorn, 1843 ; 13° Sur la coordination des causes des phénomènes électriques ; 14° Mémoire sur la météorologie électrique, 1844. Ce mémoire est plein d’idées nouvelles sur la tension résineuse de la terre, compensée par le courant tropical électrique, sur les brouillards d’électricité vitrée, sur la cause électrique du fumage des montagnes, ainsi que des étoiles filantes. On y trouve un curieux chapitre sur la distribution de la température sur la terre en rapport avec les phénomènes hygrométriques et électriques. Dans le Dictionnaire d'histoire naturelle, enfin, Peltier a inséré divers articles. R-l-n.


PELVERT. Voyez Rivière.


PELZEL (François-Martin), historien bohémien, naquit à Reíchenau, en Bohème, le 11 novembre 1735. Après avoir terminé ses études, il devint gouverneur des jeunes comtes de Steinberg et de Nostitz. Il fut ensuite bibliothécaire de la maison de Rostitz. En 1792, il fut nommé professeur de littérature bohémienne à l’université de Prague, et il remplit cette fonction jusqu’à sa mort, qui eut lieu li, 24 février 1801. Pelzel a publié sur l’histoire de la Bohème et sur celle de l’Allemagne des écrits très-estimés, précieux (par l’étendue des recherches et par la critique judicieuse qu’on y trouve. Ses principaux ouvrages sont : 1° Histoire du règne de l’empereur Charles IV, Prague, 1780, in-8° ; 2° Histoire de Bohême, 2 vol. in-8° ; 3e édit., Prague, 1782 ; 3° Notices biographiques et littéraires sur les savants bohémiens, moraves et silésiens de l’ordre des Jésuites, Prague, 1786, in-8° ; 4° Histoire du règne de l’empereur Wenceslas, ibid., 1788, 2 vol. in-8° ; 5° Principes de la langue bohémienne, 1798, in-8°. Ces ouvrages