dans cette ville, il peignit plusieurs vastes fresques à Venise. Ces peintures ne sont remarquables ni par le choix, ni par la variété, ni par l’esprit ; mais elles ont un caractère de grandeur et de pompe qui frappe les yeux des moins connaisseurs.
PELLEGRINI (Camille), l’un des savants qui
ont le plus contribué à éclaircir l’histoire de
l’Italie au moyen âge, était né en 1598 à Capoue,
d’une famille patricienne. Il fut envoyé fort jeune à Naples, où il s’appliqua avec un égal succès à l’étude des langues anciennes, de la philosophie, des mathématiques, de la théologie et du droit canonique. Il se rendit ensuite à Rome pour *perfectionner ses connaissances par la fréquentation des savants et en acquérir de
nouvelles. L’examen des monuments en tout
genre que renferme cette ville tourna ses idées
vers l’étude de l’archéologie. Il conçut bientôt le
projet de s’appliquer à l’histoire de l’Italie, et,
sentant la nécessité de remonter aux sources, il
visita avec le plus grand soin les bibliothèques et
les archives publiques, dont il tira une foule de
pièces intéressantes ; il s’attacha en même temps
former un recueil des anciennes chroniques
des différentes villes, et donna ainsi le premier
l’idée de cette grande et importante collection
publiée depuis par Muratori (voy. ce nom). Pellegrini, après avoir satisfait sa curiosité sur tous les points, revint dans sa ville natale, où il mit en ordre les matériaux qu’il avait recueillis.
Étant tombé malade, il donna l’ordre à sa servante
de jeter au feu tous ses papiers s’il ne devait
pas en revenir. Cette fille, ayant entendu les
médecins dire qu’il n’avait pas vingt-quatre heures
2 ; vivre, se hâta de remplir les intentions de son
maître. Cependant Pellegrini se rétablit ; mais,
informé qu’il n’avait été que trop fidèlement
obéi et que tous ses manuscrits avaient été brûlés,
il se fit transporter à Naples et y mourut de
chagrin le 9 novembre 1663. La riche bibliothèque
qu’il avait formée à grands frais fut dispersée,
et la mémoire d’un savant si distingué s’était
in peine conservée parmi ses compatriotes ;
mais enfin les critiques italiens lui ont rendu
une justice éclatante. Un de ses descendants a
décoré en 1789 le frontispice de la maison qu’il
habitait à Naples d’une inscription à sa gloire,
rapportée par Soria dans les Storici Napolezani, où on lui a consacré une notice intéressante (t. 2, p. 477, etc.), et par Tiraboschi, dans la Storia della letteratura, t. 8, p. 386. On a de Pellegrini : 1° Historia principum Longobardorum cum serie abbatum Cassinensium ab anna 720 ad ann. 1137, Naples, 1643, in-4°. Il y a inséré la chronique de l’anonyme de Salerne et plusieurs autres pièces inédites, avec des explications qui répandent un grand jour non-seulement sur l’histoire de Naples, mais de toute l’Italie. Cet ouvrage important, inséré dans le tome 9 du Thesaur. antiquitat. Italiæ, et dans les tomes 2 et 5 du Corpus scriptor. Italiæ de Muratori, a été publié de nouveau par Franc.-Mar. Pratilli, Naples, 1749, 2 vol. in-t°. Cette édition est augmentée de plusieurs savantes dissertations et de la Vie de Pellegriní. 2° Apparato alle antichità di
Capua overo della Campania felice, ibid., 1651,
in-Ys". Cet ouvrage est composé de quatre dissertations, qui contiennent la descri tion exacte de la Campania felíce, des recherches sur les peuples qui ont le plus anciennement habité ce
pays et sur les différentes révolutions qu’il a
éprouvées. Elles ont été traduites en latin par
Alex. Duclter et insérées dans le tome 9 du Thesaurus antiquitaluns ltaliœ. Fr. Daniele a laissé en manuscrit une Vie de Pellegrini (voy. Daniele).
PELLEGRINO (Domenico), peintre portraitiste
italien, né en 1768 à Venise, mort à Rome vers
183ä. Il a rajeuni l’école du Titien. Après avoir
exécuté à Rome les Noces de Cana, en demi grandeur
naturelle, et dans les plus belles proportions,
il se rendit en 1792 en Angleterre, où il resta dix ans, faisant les portraits de toutes les célébrités aristocratiques du pays. De là, il se rendit en Portugal, et retourna enfin, vers 1808, en Italie, où il séjourna alternativement à Rome, Venise, Naples, etc. Ses portraits, surtout ceux des dames, parmi lesquels on vante celui de la comtesse Ozinski à Rome, se distinguent par le brillant de leur coloris, en même temps que par la tendresse de leur expression. Son tableau des Noces de Cana a été esquissé dans Landon, Nouvelles des arts, t. 2, p. 177, et gravé en outre par Schiavonetti à Londres. — Une branche de
cette famille s’est établie en Allemagne, où un
Dominique Psuxuanvo a composé un traité en allemand, intitulé Sur la déférence primitive de la religion des patriciens de Rome d’avec celle des plébéiens, Leipsick, 1842, in-8°.
PELLEGRINO DI SAN-DANIELO[1] (Jean-Martin d’Udine, plus connu sous le nom de) fut élève de Jean Belliní et florissait au commencement du 16e siècle. Il avait été le condisciple de Jean Martino, autre peintre d’Udine, et lorsque tous deux furent devenus maîtres, il ne cessèrent de peindre en concurrence. Tous deux furent employés à la décoration de deux chapelles contiguës au Dôme. Le tableau de Pellegrino, exécuté en 1502, représentant un S :-Joseph, et que
Vasari mettait au-dessus de tous les ouvrages de
son concurrent, a souiïert en plusieurs endroits
des ravages du temps. Mais son tableau de St-Ai»
gimin et Sr-Jérome, que l’on voit dans la salle du
conseil public de la même ville, est d’une excellente couleur. En avançant en âge, ses teintes
acquirent un moelleux plus prononcé, et il se fit
distinguer par plusieurs nouvelles qualités également précieuses. Le tableau qui existe à Cividale, dans ’église de Ste-Marie dé Bauatí, et qui re
- ↑ Il prit ce nom de la petite ville de San-Daniela, près d’Udine, où il était né.