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Spring-Gardens. Son père avait, à la mort de Thomas Pelham, duc de Newcastle, succédé à la baronnie de Pelham, et il était devenu en 1801 premier comte de Chichester. Sa mère était fille et héritière de Frédérich M. Frankland. Après avoir terminé son éducation au collége de Clare-Hall, à Cambridge, le jeune Pelham débuta dans la vie publique par les fonctions de commandant de la milice du Sussex avec le titre de lieutenant colonel. En 1780, il fut élu membre de la chambre des communes pour le comté de Sussex, qu’il représenta pendant vingt et une années consécutives, et, deux ans après, il devint inspecteur de l’artillerie (Surceyer of the ordnance). Quoique élu en 1780, Pelham ne débuta à la tribune que le 10 mars 1783, pour défendre le rapport présenté par le duc de Richmond sur les comptes de l’artillerie. Il accompagna, la même année, en Irlande, le comte de Northam ton, en qualité de principal secrétaire. Nommé lzun des commissaires de la chambre des communes, dans l’information contre Warren Hastings, Pelham, qui avait été membre d’un comité devant lequel on avait présenté des preuves palpables de la mauvaise conduite des affaires de l’mde, attaqua vivement cet ancien gouverneur, lorsqu’au mois de mars 1787 on agita dans la chambre la convenance de cette manière de procéder, et la motion qu’il présenta in ce sujet passa à une forte majorité. Il se montra, dès 1788, l’adversaire de la traite des nègres, et à l’époque des discussions avec l’Espagne, relativement à l’île de Nootka, il appuya avec force la motion présentée par Grey (devenu depuis lord), pour obtenir la communication de tous les documents existants entre les mains des ministres. « La chambre, dit « dans cette circonstance Pelham, doit défendre « son droit d’enquête la plus minutieuse dans les « négociations avec les puissances étrangères, « l’abandon de ce droit uvant entraîner le pays « dans des guerres et sgs disputes sans fin. » Il s’opposa avec chaleur, en 1790, à l’élévation du droit sur la drèche, par le motif que, le prix de la bière devant nécessairement augmenter si on adoptait cette mesure, il était à craindre que le peuple ne se démoralisât complétement en faisant un plus grand usage de liqueurs fortes et gue la contrebande ne fût encouragée. Dès le ébut de la révolution française, Pelham s’y montra fort opposé et soutint toutes les propositions qui furent faites pour en arrêter les progrès. Pendant toute la durée de la rébellion ’Irlande. en 1798, il exerça de nouveau les importantes fonctions de principal secrétaire sous le marquis de Camden ; et, au mois d’avril 1801, il contribua à faire passer un bill pour renouveler la suspension des dispositions de l’acte de l’habeas corpus. A pelé, dans le mois de juin de la même année, E la chambre des pairs, avec le titre de baron Pelham, il épousa, le 16 juillet suivant, la fille aînée du cinquième duc de Leeds. À la formation de l’administration Addington, il fut secrétaire d’État de l’intérieur. Il défendit avec chaleur les préliminaires de paix avec la France, ainsi que les dispositions du traité lorsqu’il eut définitivement été signé (27 mars 1802). Il eut surtout à combattre dans ces circonstances les attaques de lord Grenville, auquel il fit observer que, s’il trouvait les ministres incapables et si indignes de la confiance de la nation, il était de son devoir, au lieu de faire contre eux de simples discours d’opposition, de demander formellement leur renvoi.. Pelham prit part aux débats sur le bill relatif à la continuation des restrictions imposées à la banque. Il rappele succinctement tout ce qui s’était passé ce sujet depuis 1797, et soutint qu’il était prudent et convenable de continuer temporairement cette mesure, puisque non-seulement elle n’avait produit aucun mal, mais qu’il en était résulté beaucoup d’avantages. Un message relatif aux discussions survenues avec la France ayant été adressé aux lords, le 23 mai, Pelham proposa une adresse au roi, dans laquelle il rejetait tous les torts du côté des Français. Ce fut peu après que, l’état de sa santé ne lui permettant pas de continuer à diriger le département de l’intérieur, il résigna cet office, en rem lacement duquel il obtint la charge lucrative et beaucoup moins pénible de chancelier du duché de Lancastre. Pelham, touché du sort des hommes de lettres, réduits souvent à la plus affreuse détresse vers la fin de leur carrière, conçut, pendant qu’il gérait les affaires de l’intérieur, l’idée de venir à leur secours en rendant lents derniers moments moins pénibles. Il les recommanda à l’humanité du prince de Galles, qui approuva le plan qu’il lui soumit, et l’institution comme sous le nom de Fonda littéraire (Lùterary fiuul) fut créée. Le prince de Galles souscrivit d’abord pour une somme annuelle de Jeux cents guimšes, et se déclara le protecteur de cette utile institution, qu’il a soutenue lorsqu’il est monté sur le trône, et qui continue, au moyen de souscriptions particulières, de venir au secours des auteurs malheureux. Le père de Pelham étant mort, le 8 janvier 1805, il succéda à son titre de comte de Chichester et aux biens attachés à ce titre. En 1807, à la formation de l’administration dirigée par le duc de Portland, Pelham, devenu, comme on vient de le voir, comte de Chichester, fut nommé maître général des postes adjoint avec le comte de Sandwich, et, lorsque cet office fut réduit, il en conserva les appointements jusqu’au li juillet 1826, époque de sa mort. — Henri-Thomas Pelhan, son fils ainé, né le 25 août 1804, succéda à son titre et à sa fortune. D-z-s.


PELHESTRE (Pierre), littérateur, fils d’un tailleur vertugadinier de Rouen, naquit vers 1635. Après avoir achevé ses premières études, il vint à Paris perfectionner ses connaissances. Il avait pris l’habit ecclésiastique et reçu les or-