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nistration, de nombreux embellissements furent projetés et effectués. Des établissements importants, tels que le jardin de botanique, l’observatoire, le cabinet de physique et de chimie, les bibliothèques, le museum et l’école de peinture, sculpture et architecture, furent conservés à la ville, dotés par elle et contiés à la surveillance de l’autorité municipale. La Peirouse, après la suppression de l’école centrale en 1803, demeura attaché comme professeur d’histoire naturelle à l’école spéciale des sciences de Toulouse, et il conserva les mêmes fonctions lorsque cette école, à l’époque de l’établissement de l’université, fut érigée en faculté des sciences. C’est pour l’usage de ses élèves qu’il fit imprimer en 1799 des Tables méthodiques des mammifères et des oiseaux observés dans le département de la Haute-Garonne, brochure extraite d’un ouvrage plus considérable, accompagné de 120 planches enluminées, qui est resté dans le portefeuille de l’auteur. Cependant le principal objet des travaux de la Peirouse était une histoire détaillée des plantes des Pyrénées : elle devait se composer de 200 planches in-folio, dont il a paru 43 en 1795. La Monographie des saxifrages, imprimée en 1801, devait aussi faire partie de ce grand ouvrage ; mais les circonstances n’ayant pas permis à 1’auteur d’exécuter son plan dans toute son étendue, il voulut au moins en laisser un sommaire qui a paru à Toulouse en 1813 sous le titre d’Histoire abrégée des plantes des Pyrénées et Itinéraire des botanistes dans ces montagnes. c’est une énumération, d’après le système de Linné et jusqu’aux fougères seulement, de toutes les plantes observées dans les Pyrénées, avec leurs caractères distinctifs en latin, l’indication des principaux auteurs qui en ont parlé et des observations en français sur celles qui n’avaient point été décrites ou qui l’avaient été d’une manière insuffisante. En tête du volume est un précis historique des voyages faits dans les Pyrénées par les botanistes antérieurs à la Peirouse et un extrait des manuscrits laissés par Tournefort sur les (plantes de ces montagnes. Malgré les recherches de ses prédécesseurs, le nombre des plantes nouvelles que l’on doit à la Peirouse monte à plus d’une centaine. Il a donné à ce livre en 1818 un supplément qui contient encore quelques espèces auparavant inconnues. L’académie des sciences de Toulouse, qui avait été supprimée comme toutes les autres en 1792, ayant été rétablie en 1807, la Peirouse en fut nommé secrétaire perpétuel, et il a rédigé en cette qualité différents éloges et autres discours qui sont encore inédits. Il était aussi l’un des quarante mainteneurs des Jeux Floraux : l’Institut et plusieurs académies étrangères se l’étaient associé. Outre les ouvrages mentionnés dans le courant de cet article, on trouve de lui plusieurs Mémoires dans les recueils des académies de Toulouse, de Stockholm et dans le Journal de physique. Nous citerons encore sa Statistique agricole du canton de Mont-/Istruc, qui a été couronnée parla société centrale d’agriculture de Paris. Il est mort le 18 octobre 1818, âgé de 74 ans.

C-v-r.

PÉLABON (Etienne), poëte provençal, né à Toulon, le 20 janvier 1745. Il remplissait les fonctions de charpentier-machiniste au théâtre de cette ville. Il exerça longtemps cet emploi, dans lequel il montra une grande habileté. Ses talents dans ce genre le firent appeler par la direction du grand théâtre de Marseille. Il fut attaché à cette dernière jusqu’à sa mort, arrivée le 1er novembre 1808. — On doit à Pélabon une comédie en deux actes et en vers patois (dialecte de Toulon). Cette comédie, qui passe pour un des chefs-d’œuvre du théâtre provençal, est intitulée lou Groulié bel esprit vo Suzeto et Tribord. Elle fut jouée pendant l’hiver de 1789 sur le théâtre de Toulon, dirigé alors par le sieur Bernard ; elle obtint un brillant succès. Elle eut plus de vingt représentations de suite, ce qui est vraiment extraordinaire sur un théâtre de petite ville. La femme du directeur, excellente actrice, native de Marseille, créa le rôle de Morotte (Maroto). — L’auteur joua lui-même celui de Manicle (Maniclo). Lou Groulié bel esprit a été imprimé pour la première fois à Toulon en 1790. On l’a réimprimé un assez grand nombre de fois. M. Mary Lafon cite trois éditions d’Avignon, datées de 1805, 1813 et 1821. Voici les éditions que nous avons sous les yeux : 1° Avignon, an V (1796), in-8°, chez Alphonse Berenguier, imprimeur-libraire, place du Change ; 2° Avignon, an XIII (1805), in-8°, chez le même ; 3° Avignon, 1813, grand in-12, sans nom d’éditeur ni d’imprimeur ; 4° Avignon, 1821, grand in-8°, chez Françoise Raymond, libraire, près le collége royal ; 5° Marseille, 1838, in-8°, à l’imprimerie de Terrasson, rue du Pavillon, 20 ; 6° nouvelle édition, Marseille, 1839, in-12, à l’imprimerie du même ; 7° Avignon, 1840 (1841 sur la couverture), avec une planche de bois, in-8°, chez Pierre Chaillot* jeune, imprimeur-libraire, place du Palais ; 8° nouvelle édition, Toulon, 1850, in-12, imprimerie de F. Monge et compagnie, rue de la Miséricorde, 6. — Pélabon l’avait composé une autre comédie en un acte, en vers français et provençaux, intitulée la Réunion patriotique, dans laquelle il cherchait à peindre le retour des partis à la paix. La déesse Minerve haranguait le peuple et l’exhortait à la sagesse. Cette comédie n’a pas été imprimée. On attribue à Pélabon deux autres pièces, l’une politique, Lou sans-culotto à Niça, l’autre d’amour, Mathieu et Anne. Ces deux pièces ont été perdues. — Il ne