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de deux cents artistes et sur leurs diverses écoles sont d'un grand intérêt pour l'histoire de l’art dans l'antiquité. Son style, mauvaise imitation de celui de Thucydide, est bien celui d'un so- histe : habituellement négligé, souvent affecté, ilest si concis et souvent si obscur, qu'il faut, pour bien l'entendre, en avoir fait une étude pères aussi a-t-il exercé souvent les éru- its et les commentateurs. Le texte grec de Pau- sanias a paru pour la première fois chez les Alde, r les soins de Marc Musurus, Venise, 1516, in-fol.; édition fort incorrecte et exécutée sur un mauvais manuscrit. Celle de Francfort, 1583, in-fol. (toy. Syzsunc), réimprimée à Hanau, 1613, et celle de Leïpsick, 1696, in-fol., donnée pa Kuhn, sont accompagnées de la traducti atine d'Amaseo, qui avait paru séparément, Florence, 1551; Bâle, 1557; Lyon, 1558, 2 vol. in-16; Francfort, 1624, in-8o. Cette version, plus élégante, mais moins fidèle que celle de Loes- cher (publiée sans le texte grec chez Oporin, Bâle, 1550; in-fol.), forme le 4° volume de la jolie édition donnée à Leïpsick par J.-F. Facius, 1794-1797, 4 vol. in-8o, la premiére où l'on ait essayé de‘rétablir le texte à l'aide des manu- scrits. Malheureusement, le travail a été fait avec trop de précipitation; mais les notes sont judicieuses. L'édition de M. Schæfer, Leipsick, 1818, 3 vol. in-18, est toute grecque. On pré- fère à l’une et à l'autre celle de Clavier, Paris, 1814-1821, 6 vol. in-8o, malgré les nombreuses fautes d'impression qui la déparent. Le texte grec, revu sur quatre manuscrits de la biblio- thèque de Paris, y est accompagné d'une nou- velle traduction française qui a fait oublier celle de Gédoyn (voy. ce nom). L'édition due aux soins de C.-G. Siebelis, Leipsick, 1822-1828, 5 vol. in-8o, est très-estimée ; elle contient de nombreuses variantes et six index. D'après un juge très-compétent (M. Letronne), c'est le tra- vail le plus judicieux et le plus savant qui ait sur Pausanias. M. Emmanuel Becker a pu- lié à Berlin, 1826, 2 vol. in-8o, un texte revu avec attention. Citons encore l'édition donnée par MM. Schubart et Walz, Leipsick, 1838-1842, 5 vol. in-8o, et celle de M. Louis Dindorf, Paris, 1845, grand in-8o, qui fait partie de la Bibliotheca græca publiée par MM. Didot ; elle n'est pas ac- compagnée de notes; mais la traduction d'Ama- seo a été revue et corrigée en bien des passages. Quant à la version française de Blaise de Vige- nère que cite Fabricius, on peut assurer qu'elle n’a jamais existé (1). Nous ne ferons qu'indiquer la traduction italienne de Bonacciuoli, Mantoue, 1597, in-4o, et celle qui a paru à Rome, 1792- 1793, 5 vol. in-4o; l'anglaise, de Th. Taylor,
(1) Trois autres traductions françaises sont demeurées iné- dites : l’une commencée par Caumartin ; une autre annoncée par Publicola Chaussard; et celle de Ba; + Qui, selon le pro- que devait former 3 volumesin-fol. |Lectre de J.-B.-C. Grain-
, dans le Magasin encyclopédique, 7° année, t.6, p.22, et 8° année, t. 1er, p. 254).
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Londres, 1793 et 1794, 3 vol. in-8o; et l'alle- mande, de Goldhagen, 2° édition augmentée, Berlin, 1798, 2 vol. in-8o. Parmi d'assez nom- breux écrits relatifs au géographe qui nous oc- cupe, nous indiquerons : A. Bæckh, De style Pausanie, Berlin, 1824, in-4o; Kænig, De Pau- saniæ fide et auctoritate in historia, mythologia artibusque Græciæ, Berlin, 1832, in-8o; Nibby, Saggio di osservazione critiche geografiche ed anti- quarie di Pausania, Rome, 1817. C.M. P. PAUSE (JEAN pe PLANTAVIT DE LA), abbé de St-Martin-aux-Bois, et évèque de Lodève, était issu d'une famille originaire d'Italie , les Strozzi. Il naquit en 1576, au château de Marcassargue, dans le Gévaudan, chez son aïeul maternel, qui portait le nom, depuis si glorieux, d'Assas. Sa mère, surprise par les douleurs de l'enfantement dans la chapelle du château, lui donna le jour sur les marches mêmes de l'autel, circonstance qu'on ne manqua pas de regarder comme surna- turelle, quand la Pause, élevé par son père dans la religion protestante, l'abandonna pour se réu- air à l'Eglise romaine. Placé d’abord à l'académie de Nîmes, il y fit d'excellentes études, et s'adonna particulièrement à celle de l'hébreu ; il embrassa ensuite le ministère évangélique , et en remplit les fonctions à Béziers avec éclat, jusqu'au mo- ment de son abjuration. En changeant de croyance il ne changea pas d'état : il prit les ordres, et, aussitôt qu'il eut été promu à la prêtrise, il alla étudier à Rome les langues orientales, le chal- déen sous le rabbin converti Dominique de Jéru- salem, et l'arabe et le syriaque sous le savant maronite Gabriel Sionita. Il voyagea dans l'Italie et en Allemagne pour ajouter à son instruction. Lorsqu'il fut de retour à Rome, le pape Paul V l'employa dans les négociations qui mirent fin aux contestations du saint-siége avec la républi- que de Venise. L’ambassadeur de France, qui en avait la direction, conçut une grande idée des talents de la Pause, et le recommanda à Marie de Médicis. Cette princesse le fit son aumônier. Plus tard, premier aumônier de la reine d'Espagne Elisabeth de France, il la suivit à Mädrid, et c'est par la protection de cette souveraine qu'il fut, en 1625, élevé à l'épiscopat. Les devoirs que cette dignité lui imposa, quoiqu'il les remplit avec une régularité exemplaire, et ses travaux scientifi- ques, n'absorbèrent pas tellement son temps qu'il ne trouvât encore le loisir de se méler, plus qu'il ne fallait, d’intrigues politiques. Croyant ne conspirer que contre le cardinal de Richelieu et peut-être même servir le roi, il prit une part très-active à la révolte de Gaston d'Orléans et du maréchal de Montmorenci, en 1632. 11 fut du nombre des prélats de la province du Languedoc impliqués dans cette affaire, que le premier mi- nistre, irrité, fit excepter de l'amnistie; mais, à force de soumissions envoyées du fond de la retraite où il s'était caché, et par un humble hommage au cardinal de son ouvrage intitulé