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18 PAL même, opiniâtre et continuelle. Le premier ouvrage de Palissot. qui commença pour lui cette longue période de vie agitée par de continuels et de violents combats, fut la comédie du Cercle, donnée sur-le théâtre de Nancy, sa patrie, en présence du roi Stanislas, le S6 novembre 17511 ; l’auteur n’avait pas encore vingt-six ans. Dans une scène de cette comédie, un philosophe joue un rôle fort ridicule ; et il était impossible de méconnaître J.-J. Rousseau dans cegxhilosophe. nos philosophes qui, depuis, outrag rent llousseau cent fois plus cruellement qu’il n’est outrage dans cette scène, allectèrent alors pour lui le plus vif intérêt, et s”élevèrent avec animosité contre Vauteur du Cmle. Dans cette première et déjà assez violente querelle. Palissot montra de la fermeté, et.|.·J. Rousseau de la noblesse. L’atl’aire se termina enfin ; mais le ressentiment de Palissot pour les philosophes qui l’avaient suscitée ne sèteignit point avec el ez il éclata dans les Petites Leltrea contra de grand : philosophes, qui furent imprimées l’année suivante, en 1756. Diderot surtout, dont l’emphase et le galimatias prètaieltt au ridicule. y était fort maltraité. Les esprits s’aigrirent de plus en plus : la comédie des Philosophes, représentée en 1760, les exaspéra au [plus haut degré. Considérée sous le rapport de art, cette pièce fameuse manque d’invu1tion ; l’intérêt en œt très-faible ; le dénouement n’en est pas heureux. Le plan est trop servilement calqué sur celui des Fenaua mronm : mais elle est écrite avec correction, avec naturel, souvent même avec élégance ; le style est bien celui de la comédie, surtout de la comédie satirique ; quelques caractères sont bien peints, entre autres, celui de la femme philosophe ; ily a des scènes excellentes. etlapièce entière ent un très-grand succès : le ressentiment des philosophes fut extrême. Palissot n’abandonna pas c champ de bataille à des ennemis si redoutables’par leur nombre et par leur violence. Il défendit sa pièce contre Voltaire lui-même. La correspondance qui s°établit ü cette occasion entre e patriarche des philosophes et l’auteur hardi qui avait traduit les philosophes sur la scène est curieuse à plus d’un égard, et otfro plus d’une singularité. Voltaire, si emporté, si i rascible, si incapable de garder des ménagements, surtout lorsque des intérêts si chers à son cœur étaient compromis, en garde beaucoup avec Palissot : ilyarnèmeune sortedefaiblessedaris ses plaintes. On-voit qu’il craint.d’ar¤er contre lui, vieux soldat de la philosophie, un jeune athlète plein d’ardeur., de vivacité, de et avide de combats. À VW ! lllêfitiez, lui écrit•il en le flattant, d’être l’ami des iloaoplaea. au ¤ lieu d’écrire contrôles ’... J’ai toutar : rendu justice i vestalenta, lui dit-il.ailrs : et j’ai toujours souhaité que vousna wirisaiealesarnuesquecontrenosennenis. · raiuotcontinna la gucmecontre lesanc)·clopé PAL disles et les philosophes dans un poëme satirique dont le titre est emprunté d’un poëme de Po. La Duciade française parut en 176& ; elle rfgrit alors qu’en trois chants. Voltaire, à qui l’auteur l’envoya, lui accusa poliment la réception de sa petite drôkrie. « Un mot d’un homme comme M. de Voltaire, dit dans une note Palissol, suffit quelquefois pour faire naître une x grande idée. » Ge mot de petite drdlerie fil donc concevoir à Palissot le dessein d’allonger son poème et de le porter à dix chants ; c’est ce qu’il appelle une grande idée, et que nous appellerons peut-être plus justement une mauvaise idée. En France ou aime la satire ; mais on n’aime pas les longs poëmes satiriques, et il serait facile de condlier cette apparente contradiction. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’aucun long poëme satirique n’y a réussi ; et ce n’est pas la Duaeùtde qui donnerait un démenti à cette preuve de fait. Dans les dernières éditions et les dernières années de sa vie, l’auteur a encore allongé ce poëme, en intercalant dans plusieurs chants de nouvelles satires contre ses nouveaux ennemis, et des tirades contre des hommes exécrables, accolant ainsi par un amalgame fort étrange les crimes politiques aux sottises littéraires qui seules at aient d’abord été l’objet de sa verve satirique, et associant sans raison et sans goût les noms de Marat, de Robespierre, de Couthon et de St-Just, à ceux de Marmontel, de Diderot, de Fréron, de Lemierre, etc. Dans œ poème, la satire, souvent outree, est injuste et p us mordante que gaie ; il y a cependant des endroits plaisants, et la versification en est facile et correcte. La Dunciade ne devait (pas apaiser les ennemis de Palissot ; les haines re oublièrent, les libelles se multiplièrent. Longtemps porté vers le théâtre, et par un attrait naturel, et par un succès mele d’orages. mais que ces orages lui rendaient plus cher encore, le même auteur avait fait, avant sa Dunriode, les Nouveau.: Mënechmra. qui furent représeules en 1762 ; et depuis la Duneiade, le Satirfque ou l’Ho•une dangereux :. et les Courtimnea. Ces deux pièces essuyèrent beaucoup de difficultés pour être jouées : les actrices trouvaient le sujet des Courrùanea trop peu décent. Des intrigues assez compliquées suspendirent longtemps les représentations du Setirigue. Palissot joua, il faut en convenir, dans ces intrigues, un rôle peu frme et en même temps maladroit ; il répandit le bruit que cette pièce était d’un de ses ennemis et que c’était lui qu’on avait voulu peindre sous les traits d’un satirique odieux. On prétend même que, pour mieux donner le change, iltit supplier le lieutenant de police par Pablré de Yoisenon de défendre la l’¢|)|ÉS¢|I’lüolI, et qu’il fut ensuite furieux du succès de cette demande. cette dernière partie de l’anactlote n’est point avérée, nique l’al :•I»é.de Voiaeuon n’ait jamais voulu la vouer : mais pour qu’il ne la désavouât pas, il n’était pas nécessaire qu’elle fût vraie, il suffi