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M8 aun grandvldeqnî un petit des que lamentatauce est une fois vaincue ; il annonce qu’lI répondra à toutes les oljjuections contre ses conclusions. Les partisans plein se soulevèrent en elîet contre lui : la matière subtile, l’éther, les esprits aériens et autres substances mystérieuses accoururent de toutes parts au secours de la doctrine reçue, et il fut facile de remplir avec ces dociles agents le haut du tube de Torricelli comme l’intérieur des pompes, des soulllets et des seringues, dont on avait bouché les ouvertures avant de les mettre en jeu. La physique du temps trouva un interprète digne d’elle dans le P. Noel, jésuite, qui écrivit successivement deux lettres à Pascal, et publia en outre un traité intitulé le Plein de euide. Le lecteur nous dispense sans doute d’exposer ici les théories physiques du jésuite, qui y mele-une métaphysique non moins curieuse. et y fait entrer une discussion sur les espèces du pain et du vin du sacrement de l’eucharistie. Pascal eut beau jeu dans ses réponses, qui sont des modèles de dialectique, et où l’on entrevoit déjà le’style eF le ton que devait prendre plus tard le spirituel auteur des Prociacùlea. Quant à la cause de la suspension du mercure dans le baromètre, le P. Noel admet d’abord la pression de l’air atmosphérique, qu’il remplace ensuite parla légèreté anoeeaare du mercure, pour revenir de nouveau a la pesanteur de l’air. Lorsque Pascal publia ses expériences touchant le vide. il voulait seulement prouver que le vide n’était pas absolument impossible. Il envisageait déjà la pression de l’air comme cause de l’ascension des liqueurs ; mais il n’osa la mettre en avant. faute if expériences assez convaincantes. Au moyen d’un appareil de son invention, il avait soustrait le mercure à l’action de l’air dans les deux branches d’un tube recourbé, et il avait vu les deux colonnes se mettre de niveau. Il avait encore observé que la hauteur de l’une des colonnes variait en raison des différences menagées dans la pression de l’air sur l’autre colonne. Cette expérience était décisive aux yeux de tout homme non prévenu ; mais Pascal, voyant qu’elle pouvait encore offrir quelque prise aux objections faites jusque-là par les partisans du plein, chercha le moyen de ever tous les doutes par quelque expérience tranchante ; et c’est alors qu’il conçut le projet de porter le baromètre a différentes hauteurs pour s’assurer si l’élévation et Yahaissement de la colonne mercurielle correspondraient à la hauteur et au raccourcissement de la colonne atmosphérique. Ce fut la même année de la publication de ses expériences sur le vide qu’il écrivit a son t beau-frère I., Périer (15 novembre (M7) pour lui proposer de porter le baromètre sur le Puyë deborne. Pascal avait communiqué son projet à tous ses amis ; et le P. dersenne le transmit à tous ses correspondants en Italie, ·en Pologne. en Suède, en Rolande et ailleurs : en sorte que

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PAS IO !. tous les physiciens étaient dans l’attente du résultat de cette grande expérience, qui ne put étre falte que le ttl septembre de l’année sui-. vante. Elle eut lieu en présence de plusieurs personnes éela. irées, avec toutes les récautlons convenables. Le baromètre’fut observié à diverses stations de la montagne ; et les hauteurs du mercure furent comparées a celles du baromètre qu’on observait en même temps au lieu le plus bts de la ville de Clermont. On trouva trois pouces une ligne et demie de différence dans la auteur du mercure entre la station du sommet du Puy-de-Dome et celle du jardin des Minimes. La naturerne pouvait s’expliquer plus nettement, et sa réponse ne laissait rien il désirer. La pesanteur et le ressort de l’air furent encore confirmés par l’expérience d’un ballon a demi plein ’ d’air, qui, porté sur le Puy-de-Dôme, s’entla par degrés et s’arrondit à mesure qu’on l’élevait dans un air plus rare et chargé d’un moindre poids. Ainsi toutes les incertitudes furent levées ; illusion fut dissipée, et le principe de l’horreur du vide vit crouler en un instant toute l’autorité dont il avait si longtemps joui dans l’école. Pascal, qui n’avait pu faire lui-même l’expérience du Puy-de-Ddme confiée à son beau-frère, voulut se procurer à Paris le plaisir d’observer des résultats analogues : il répéta l’expérience en petit sur la tour de St·.Iacques de la Boucherie et sur plusieurs autres édifices élevés (t). Les partisans du plrin supportèrent impatiemment leur défaite. Trois ans après expérience du Puy-de-Dome, un jésuite de Mont-l·’errand fit soutenir en 165t des thèses publiques. où Pascal fut accusé de s’être approprié les expériences de 1’orricelli. C’était une injustice manifestrknpuisque dans son écrit sur les expériences touc nt le vide Pascal · avait soigneusement distingué les expériences d’Italie (dont’l ignorait alors le véritable auteur} de celles qu’il avait faites publiquement à Rouen en ttlttl.-et qui lui appartenaient en propre. Dans sa Lettre ai. If. de Ribeyre t. L p. 198 et suivantes il se justifia complètement : il y rend un témoignage éclatant de son estime envers le savant professeur de Florence, qu’il ne nomme pas autrement que le grand Torrirelli, ce qui réfute pleinenlent cette autre accusation de ses ennemis. que dans sa lettre à M. Périer. où il propose l*expérience du Puy-de-D6me, il avait évité avec soin de nommer Torricelli. La vérité est qu’à l’époque de cette lettre il ignorait que les expériences d’Italie eussent été faites par Torricelli, et qu’il ne l’apprit que longtemps après. Il Bossut et Condorcet, se sont trompés lorsqu’rIs ont placé les expériences de l’ar-s avant celle de tllernwut, et qu’ils ont indiqué et-ll-ci comme une pensée pusterieirre ayant pour but de fourmr des résultats plus senwhlw. Puscnl dit expressément que l’t· ; p¢riem, ·e du Puy-de-Dôme lui suggera l’ulée de cell :-s qu’¤l llt a Paris tlrecil Je la gronde expé mue de l’ry-nI•hre ms lrg-rur~. etr.. t. 4, p 369 et 3°~0· tloasut a’est rettiné sur ce point dnnal’é-rtt·~n qu’il n donnée de son l)·»¢m••• a¤.r lt vie ot les ouvrages du Pu al. À la ln du 2° volume de con Bases aarr l’Aralorre générale du narathnrulrqua. ~ 6 2