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Il en parut une 2e édition en 1734, 2 vol. in-8°, due aux soins de Baudon, qui augmenta l’ouvrage de notes, des observations chirurgicales de Ruysch et de celles de Brisseau. Antoine Petit en donna une édition refondue, Paris, 1753, 2 vol. in-8°, avec un grand nombre de figures, et y joignit un traité d’ostéologie de sa façon. Cette édition est estimée ; elle est devenue rare. Palfin a en le mérite dans cet ouvrage de joindre la pathologie des parties à la description anatomique. Peut-être est-ce cet exemple qui a donné à Dessault l’idée de suivre le même plan dans ses leçons d’anatomie. On trouve dans ce livre l’énumération des instruments connus dans ce temps-là, et la description de ceux que Paltin avait inventés, et parmi ceux-ci un bistouri pour les hernies, dont Ledran s’est depuis approprié l’invention. On a des notices sur Pallin, par M. Gœthals-Vercruysse, Gand, 1822, in-8° ; par M. A. Voisin, Gand, 1827, in-8°, et par M. Mersseman, Bruges, 1814, in-4°.

F-r.


PALICE (Jacques II ne Chabannes, seigneur de La), un des plus grands capitaines de son temps, suivit Charles VIII à la conquête de Naples et fut nommé lieutenant de ce royaume après la mort du comte d’Armagnac. Il aida Louis XII à recouvrer le Milanais. En 1502, il fut nommé juge du combat singulier entre Bayard et Alonso de Sotomayor. La même année, commandant dans Rubos, il envoya des trompettes défier Gonsalve et les Espagnols renfermés dans Barlette : il ne craignit pas de se présenter plusieurs fois, suivi de 30 ou 40 hommes, aux portes de la place, ou de faire le tour de ses remparts, sans que l’ennemi, insulté par ces bravades, osât sortir pour le combattre. Cependant, l’année suivante, Nemours, qui commandait en chef, ayant dégarni Bubos pour aller chasser les Espagnols de Castellanet, Gonsalve, profitant de cette faute, vint, au milieu de la nuit, foudroyer les murs de Bubos, qui tombaient en ruine. En vain la Palice se montra partout habile général et soldat intrépide, il fut forcé de céder au nombre. La ville fut emportée, et, sans avoir le temps de gagner la citadelle, déjà blessé, pouvant à peine se soutenir, debout contre une muraille, ayant son casque brisé, il arrêtait la fureur des combattants, lorsqu’un soldat l’atteignit à la tête avec sa pique et le fit prisonnier. On le présente à Gonsalve, qui le menace de la mort s’il n’oblige sur-le-champ son lieutenant à rendre la citadelle. Il est aussitôt conduit aux pieds des remparts. Il appelle son lieutenant : « Cormon, s’écrie-t-il, Gonsalve, que vous voyez, menace de m’ôter la vie si vous ne vous rendez promptement. Mon ami, regardez-moi comme un homme déjà mort, et si vous pouvez tenir jusqu’à l’arrivée du duc de Nemours, faites votre devoir. » Cormon se défendit : la citadelle fut emportée d’assaut ; mais Gonsalve ne ternit pas sa gloire par un assassinat : il fit même soigner la Palice par les plus habiles chirurgiens de son armée. On peut néanmoins lui reprocher d’avoir rejeté toutes les offres qui lui furent faites pour la rançon de son prisonnier : il ne pouvait au reste mieux louer ses talents militaires et sa bravoure. En 1507, la Palice se signala dans l’expédition de Louis XII contre les Génois, et fut blessé à la gorge après avoir fait des prodiges de valeur. Il fut encore blessé en 1509 à la bataille d’Agnadel. La même année, il empêcha Vérone et Vicence de se soulever, en forçant avec 700 lances les troupes vénitiennes à s’éloigner. Maximilien lui donna de grands témoignages d’estime au siège de Padoue. La Palice était, de tous les généraux français, celui en qui cet empereur avait le plus de confiance. En 1512, lorsque Nemours tomba sur le champ de victoire de Ravenne, toute l’armée demanda l’assaut et la Palice pour général. Ravenne se rendit. La Palice arrêta la fureur du soldat et fit pendre le capitaine Jacquin, dont la troupe s’était portée à d’indignes excès. Bientôt après l’armée française fut obligée d’évacuer l’Italie, et la Palice la ramena en deçà des monts : Bayard fut blessé dans cette retraite. La Palice entra dans la Navarre, dont Ferdinand le Catholique s’était emparé ; mais cette expédition ne fut point heureuse. En 1513, il fut battu à Guinegate, où Bayard, le duc de Longueville, Clermont d’Anjou et Bussy d’Amboise furent faits prisonniers. En 1515, François Ier monta sur le trône et créa la Palice maréchal de France ; mais il lui retira la charge de grand maître pour la donner à Gouffier de Boisy, qui avait été son gouverneur. Bientôt après la Palice commanda un des grands corps de l’armée qui passa les Alpes avec le monarque français, et combattit avec gloire à la bataille de Marignan, qui décida la conquête du Milanais. En 1521, il se rendit avec le chancelier Duprat à Calais, où Wolsey vint ouvrir des conférences pour la paix. Gattinara, grand chancelier de Charles-Quint, y assista pour son maître. Elles n’eurent d’autre résultat que de laisser à Charles-Quint, à Henri VIII et à François Ier le temps de se préparer à la guerre. Chabannes fut enfin rappelé et nommé lieutenant du duc de Vendôme dans la campagne de Flandre, qui fut sans grands événements, mais où François Ier vit Charles-Quint abandonner son armée à la veille du combat et s’enfuir dans les Pays-Bas. La même année, Chabannes se trouva en Italie à la malheureuse affaire de la Bicoque, où commandait Lautrec, et que suivirent la défection des Suisses et la perte du Milanais. La Palice ayant fait d’inutiles efforts pour détourner Lautrec et les Suisses de se battre : « Eh bien, s’écria-t-il, que Dieu favorise donc aux fols et aux superbes. Quant à moi, afin qu’on ne pense point que je refuse le péril, je m’en vais combattre à pied avec la première infanterie. Et vous, gendarmes français, combattez si vaillamment que