Ces ouvrages, quoique rares, sont peu recherchés, parce qu’ils n’offrent aucun intérêt ; on y trouve cependant quelques traits assez plaisants. Lenglet-Dufresnoy ne les a pas cités dans sa Bibliothèque des romans.
― Un autre OUDIN (Charles), docteur en théologie, est auteur d’une traduction latine et française d’un discours de St-Jean Chrysostome, qui prouve que personne ne souffre de vrais maux que ceux qu’il se fait soi-même, 1664, in-12.
F-T et W-s.
OUDIN (Casimir), savant bibliographe, né en 1638, à Mézières, était fils d’un tisserand, qui voulait lui apprendre son métier ; mais un goût naturel le portait vers l’étude, et, s’y étant appliqué malgré ses parents, il entra chez les prémontrés à l’âge de dix-sept ans, et prononça ses vœux en 1658 (1). Il lit ensuite ses cours de philosophie et de théologie, et s’attacha particulièrement à l’histoire ecclésiastique. Louis XIV passant, en 1678, à l’abbave de Bucilly en Picardie, le P. Oudin fut obligé, en l’absence de ses supérieurs, de complimenter ce prince ; et il s’en acquitta si bien, que le roi témoigna sa surprise de trouver dans un lieu si sauvage un homme qui eut tant d’esprit. Il paraît qu’oudin regrettait dé’à d’avoir embrassé la vie monastique ; car le monarque lui ayant demandé quelle charge il avait dans la maison, il répondit qu’il portait son mousquet, et que quand il ne pouvait le porter, il le trainait (i). Il fut chargé, en 1681, de visiter toutes les maisons que l’ordre possédait en France et dans les Pays-Bas, et d’extraire de leurs archives les pièces intéressantes pour l’histoire. Il obtint ensuite la permission de se lîxer à Paris, et 7 travailla avec beaucoup d’ardeur à mettre en ordre les recueils qu’il se proposait de publier. Quelques liaisons contractées avec Jurieu, et avec d’autres calvinistes, le décidèrent à se retirer en Hollande, en 1690 ; et il abjura ses vœux et sa religion. Mayer, surintendant des églises de Hambourg, le pressa de se rendre dans cette ville, où il lui promettait un emploi ; mais les olïres qu’il reçut n’avant pu lui convenir, il revint à beyde, où il fut nommé sous bibliothécaire de Yuuiversité, charge qu’il remplit jusqu’à sa mort, arrivée au mois de septembre 1717. Oudin a été jugé très-sévèrement par les auteurs catholiques. C’était, dit l’un deux, un mauvais naturel, un esprit dur, féroce, sans politesse, sans éducation (Mélang, hùror., par Michault. t. 2, p. 3L). Lenglet-Dufresnoy lui est moins défavorable : « ll n’a pas (li Ce fut alors qu’il prit le nam de Casimir ; il avait reçu au baptême celui de Remi. 12) On peut voir cette anecdote racontée avec plus de détail : dans une Lahe du P. Jean Bouycr, prémontré, inserrêe dana les Menuires d¢N1ccron, t. 10, p. 484 :3. Elle est rapporter : avec quelques drféreneeu donc leo Àlolenga tuloviques de Mxcliault, t. 2, p. 31. Le P. Ronyer nous apprend qu’ouairi a publié. outre les ouvrages cités dans le corpIdel’ar1icle : Acta Ii. Lure abbati : Cuuniaœnsia, la-4°. et un ilbelle intitulé la Prhnonrrd dijïoqui, dont ll ne donne ni la dntn ni le format, et qu’o¤ n’ ; secure vn cité dans aucun catalogue. ~., ,, —, · —·
OUD
imité, dit-il, les autres transfuges, qui ne manquent
jamais de se marier, aussitôt après leur
changement. On ne l’a point vu autre part qu’à
la bibliothèque, à l’église ou ches lui ; et, contre
Vordinaiae de ces prosélytes, il a eu l’estime
générale des réformés. n (llétlwd. pour md.
Histoire t tt, p. 365.) On a d’oudin :1°Suppl¢menteur
de acriptoribua, ul acriptia a
Brllarasino aaiiaaia nd aan. 11.60, Paris, 1686,
in-8°. Cet ouvrage fut vivement critiqué par
Guill. Cave, qui accusa l’auteur d’ignorance et
de plagiat. 2° Épttlofd de ration mulionnn atorim,
Leyde, 1692, in-6°. Cette lettre est adressée
à Mayer ; Oudin s’y plaint amèrement du peu de
ressources qu’il avait trouvé dans son ordre pour
étudier. 3° l’¢lcrum cliquet Gallia : et Belgii scriptorum
opuacaila aacra niniquam édito, ibid., 1692,
in-8°. Ce recueil contient un poëme d’Hincmar,
abbé de St-Remi, avec une lettre d’Audrade à ce
prélat, et des opuscules d’llerman, abbé de St-Martin ;
d’Arnold, abbé de Bonneval ; de Guillaume,
abbé de St·’l’hierri, et de Gauthier,
prévôt de Tournai. l’Triaa diaserlatiomim criticaruni,
ibid., 1717, in-8°. La première de ces
dissertations roule sur le manuscrit dhtlexandrie,
dont Grabe s’est servi pour son édition de la version
des Septante, et qu’il croit du L’siècle, coy.
Guns). Oudin cherche à démontrer que le manuscrit
ne peut pas être antérieur au 10e siècle.
Dans la seconde, il prétend prouver que le
traité intitulé Qruraliones ad Antiorlann prùuipcm.
attribué à St-Athanase, est l’ouvrage dun patriarche
d’Alexandrie, qui florissait au 1t* siècle.
La troisième est une critique virulente de l’lmp¢··
riens orientale de Bandnri, qu’il n’avait, dit-on,
pas pris la peine de lire, avant de le réfuter (voy. BANDURI). 5° Commenlariua de arriptaribua Eccleaiœ
antiquù, illorumqu scriptia adhuc extantibua in
nkbrioribus Europa biblioihecù, etc., Francfort
ou Leipsick, 1722, 3 vol. in-foI. L’auteur annonce
que son but est de corriger les erreurs et de réparer les
omissions de Bellarmin, Possevin, Labbc,
Cave, Dupin. et des autres bibliothécaires qui
l’ont précédé ; mais il n’était pas assez versé dans
les langues anciennes pour bien entendre les
ouvrages dont il avait à rendre compte, et.
quoique érudit et très-laborieux, il a commis lui-même
beaucoup d’erreurs, en voulant relever
celles de ses devanciers. Oudin, naturellement
violent, n’a (pas laissé échapper cette occasion de
se venger es critiques de Guill. ’Cave. Il se
montre aussi très-ardent à dénigrer les écrivains
de l’ordre auquel il avait appartenu ; enfin, cette
fois encore, il a encouru le reproche de plagiat.
Malgré ses imperfections, cet ouvrage est utile et
recherché. Ch. Wolf a extrait du troisième volume
la dissertation : De primia arti : typographieœ
iuwntoribua, et l’a publiée dans ses Jlcnuuicnla
typograpliica. t. 2, p. 872. (thy. Gunnmco
et Linmanr.)
W-s.
OUDIN (François), jésuite, né à Vignori, bourg