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651. ’ NOE l’esprit et de grandes connaissances dans son art, Noël se soit cru obligé de faire, dans un de ses derniers ouvrages, sinon son apologie, du moins l’énumération de tous les titres qu’il avait à la considération publique. On a de lui : 1° Traité historique et pratique de inoculation, Reims, 1789, in-8o ; 2" Analyse de la médecine et parallèle de cette prétendue science avec la chirurgie, Reims, 1790, in-8o ; 3° Dissertation sur la nécessité de réunir les connaissances médicales et chirurgicales, Paris, 1804, in-8o ; Ô Ilefutation d’un mémoire sur l’hygiène publique de la cille de Reims, adressé aux étudiants en médecine, Reims, in-8o ; 5° Noël à ses concitoyens, Reims, 1826, in-8o ; 6° Observations et ré/lexions sur la réunion de la médecine à la chirurgie, Reims, 1828, in-8o. L-c-J.


NOEL (François-Joseph), littérateur français, naquit vers 1755 à St-Germain en Laye, de parents peu riches. Son père, né en Provence, était marchand fripier. D’heureuses dispositions pour le travail et pour l’étude, montrées par François-Joseph dans son adolescence, lui firent* obtenir une bourse au collège des Grassins, puis à celui de Louis-le-Grand, où il eut pour condisciple Robespierre. Après avoir remporté plusieurs prix à l’université, il embrasse létat ecclésiastique, fut d’abord maître de quartier et ensuite professeur de sixième à Louis-le-Grand. Il débuta dans la carrière des lettres en 1786, par un Éloge de Grasset, in-8o. Une première mention honorable fut accordée en 1787 par l’Académie française à une ode que l’abbé Noël avait envoyée au concours, lorsque le comte d’Artois (depuis Charles X) lit les fonds d’un prix pour célébrer le dévouement héroïque du duc Léopold de Brunswick, qui périt dans une inondation de l’oder. Un Éloge de Louis XII, par le même auteur, fut couronné par la même Académie (en 1788, et imprimé in-8o). L’Épître d’un vieillard protestant aux Français réfugiés en Allemagne valut au jeune lauréat une mention honorable de l’Académie en 1789. Enfin, une troisième palme fut décernée en 1790 à son Éloge du maréchal Vauban, et ce fut le dernier prix d’éloquence décerné par cette compagnie avant sa suppression qui, ainsi que celle de toutes les académies, fut prononcée par un décret de la convention rendu, sur le rapport de l’abbé Grégoire, dans la séance du 8 août 1793. Ce fut aussi le dernier travail purement littéraire de l’abbé Noël, qui, dans la suite de sa longue carrière, ne donna plus guère que des traductions, des recueils, des éditions, et, il faut le reconnaître, de savantes et utiles compilations. Ses Éloges de Louis XII et de Vauban, d’abord publiés séparément in-8o, ont été réimprimés en 1812 dans un Choix d’éloges couronnés par l’Académie française. — La révolution vint ientôt ouvrir une nouvelle carrière à l’auteur, qui s’en montra zélé partisan. Il quitta l’habit ecclésiastique, se démit de sa chaire au collège royal, dirigea le journal qui avait pour F

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titre la Chronique, et prit part ù la rédaction des premières années du Magasin encyclopédique (1792, etc.). Il avait obtenu une place de chef de bureau au ministère des relations extérieures. Lorsque, après l’arrestation de Louis XVI à Varennes, l’assemblée constituante s’occupa du choix d’un gouverneur pour le Dauphin. Noël fut inscrit parmi les candidats. Il publia cette même année (1791) les Voyages et mémoires du comte Benyowsky sur la Pologne, ouvrage rédigé par J. Hiacynthe de Magellan, 3 vol. in-8o. Peu de jours après la fameuse journée du 10 août 1792, il partit pour aller remplir à Londres une mission diplomatique, confiée à ses soins par le conseil exécutif qui venait de remplacer l’autorité royale. Au commencement de 1793 il était chargé d’affaires à la Haye, lorsque, après la fin déplorable de Louis XVI, il fut grièvement insulté, ainsi qu’un autre agent français (Thainville), et l’un et l’autre quittèrent leur résidence. Le Moniteur du 20 février annonça leur retour à Paris, et bientôt un procès-verbal des administrateurs de police constata le civisme et la bonne conduite de l’ex-envoyé en Hollande (Moniteur du 9 mars). Noel, si l’on en croit la Biographie universelle et portative des contemporains, venait de publier une Lettre sur l’antiquité¿ du bonnet rouge. « Cette Lettre, dit l’auteur de la France littéraire, est vraisemblablement insérée dans quelque recueil périodique ; elle valut à son auteur une nouvelle mission diplomatique. » En effet, à cette époque, le journal otiiciel annonça (16 juin) que de nouvelles missions étaient données à Noël, à Maret, à Sémonville, à Grouvelle et à Chauveliu. Cette même année 1793, Noel publia le Journal d’un voyage fait dans l’intérieur de Pfimérique septentrionale, traduit de fanglais d’Anburey, 2 vol. in-8o. Cette traduction, faite en commun avec Sautreau de Marsy, est enrichie de notes. Noel fit aussi imprimer alors, sous le titre de Nouveau siècle de Louis XIV, un recueil de poésies-anecdotes du règne et de la cour de ce lprince, 4 vol. in-8o. C’est un choix curieux ait dans le nombre très-considérable de chansons, d’épigrammes et de vers satiriques qui abondèrent sous le despotisme du grand roi, et où ses maîtresses, lui-même et toute sa cour étaient, en dépit des parlements et de la Bastille, attaqués avec l’audace et la licence les plus effrénées. Les recueils de ces pièces sont conservés manuscrits dans plusieurs cabinets, et forment dix à douze volumes in-4o. Noël et ses collaborateurs Cantwell, Soulès et, selon quelques biographes, Sautreau de Marsy, ont joint à leur collection des notes et des éclaircissements. Le tout est précédé d’un avertissement écrit dans le style révolutionnaire de 1793, et où les éditeurs annoncent leur projet, resté sans exécution, de publier les chansons, les satires et les épigrammes qui parurent sous le régent et pendant le règne de Louis XV. Ces recueils existent aussi