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NA ! · eoterls, lesdelstesetalent, cornmeon sait, en minorité devant les l’auteur de l’athelsme ; à bien que les hommes qui mettaient du prix i une conduite mesuree avaient cesse d’y paraitre, laissant la carrière libre à des esprits plus ardents (nog. Moanusr). Naigeon prit, dans cette réunion, la couleur de ses opinions philosophiques, dans lesquelles il ne se distingua que par une apre ténacité. Sa frisure recherchée, la délicatesse de son tempérament, qui lui avait fait adopter dans sa manière de vivre le régime pythagorique, son pédantisme et la roideur de caractère qu’il affectait, formaient un contraste qui prétait assez au ridicule. Il connut, dans la maison du baron, Lagrange, le traducteur de Lucràre et de Sénèque. Naigeon eut part, dit-on, au travail de son ami sur le premier de ces auteurs, et il fut depuis l’éditeur du Sénèque. Une liaison plus étroite, et il laquelle ll dut toute sa consistance littéraire, s’établit entre lui et Diderot. Naigeon et Damilaville, le premier surtout, furent les deux écouteurs en titre de ce philosophe, qui éprouvait le besoin de communiquer son enthous asme et de répandre en longs monologues son intarissable faconde. Grimm entrait en tiers dans leur admiration, mais avec un esprit d’une tout autre trempe. Naigeon composait sa conversation de celle de Diderot ; il copiait son ton. ses manières ; plusieurs productions de Diderot sortirent de ce commerce ntime, et ne sont que des entretiens avec Naigeon. Celui-cl, à son tour. confondit quelquefois ses travaux dans ceux de Diderot. Il ne pouvait manquer de figurer dans la liste des rédacteurs de l’Encvelop(·die ; on remarqua l’article Ame et l’article L’nira£m parmi ceux qu’il y avait donnés. Adepte vulgaire des doctrines qu’il avait ernbrassées avec chaleur, il ne les propageait guère qu’en se traînant sur des idées d’emprunt. l’ouvrage dans lequel il mit peut-être le plus du sien est le rlliliraire philoaophr, ou I)i[f¢·ul1éa sur la religion, proposées au I’. Malclrronclœ, Londres (Amsterdam), 1768. in-lî. Il le composa d’après un manuscrit qui portait le second titre ; le dernier chapitre est de a main du baron d’Holbach. Naigeon faisait passer et imprimer en Hollande les écrits de ce aron, et il ajoutait des notes aux plus considérables (voy. ltormea). Le ministre protestant Leeene avait donne une mauvaise traduction du Traite de la Tolérance dans la religion, ou de Ia Libmë de convienne, par Crellius ; Naigeon la retoucha et la lit paraitre avec l’Intoléran¢·a conrainruc de crime at de folie, par d’Holb&ch. Il réunit divers opuscules de ce dernier dans son Recueil philosophique, ou Mélanges le pièces sur la religion et la n•oral¢, L0|ldr4%S(Amit8rdllll), 1770. 2 vol. in-12, qui contiennent, en outre, des morceaux attribués à Dumarsiis, Vauvenargues, Fontenelle. Mirabaud, Burigny. et une Dissertation sur l’origine des principes religieux, par lelster. Lagrange ayant laissé incomplète sa tra NAI IT duction deshtyuo. Nalgcon 7 fit des corrections, la termina, l’enrichit de notes critiques, histor-l·· ques et littéraires, et la publia augmentée da illust de Diderot sur la cia Je Shûgnu, Paris, t11tt-1170, ’I vol. ln-li, Laharpe, en pulvérisant dans une réfutation profixe, mais victorieuse, les sophismes et les assertions gratuites qui surabondent dans ce panégyrique, réserve toute sa colère (pour Diderot, et ménage l’éditeur au travail uquel il accorde même quelques expres sions d’estrme. Nalgeon reprodulslt, peu de temps après (UBI), une partie de cette traduction de Sénèque, dans la Collection des rnoraliates anciens, imprimée par Didot, collection dont ll composa le discours préliminaire et à laquelle ll fournit encore une nouvelle traduction du Manuel dïpmàra, où il n’avait pas de peine a surpasser Dacieri-ll prit part, sans succès, aux deux concours de l’académle de Marseille, qui produislœnt les beaux Eloges de Lafontaine et de Racine, par Chamfort et Laharpe ; mais il lit revivre, avec le titr•e de Notices, ses deux Essais mal accueillis sous des formes oratoires, et ll les mit en tète du Lqfonroine et du Racine sortis des presses de Didot pour l’éducation du Dauphin. Parmi les réimpressions à part de la Notice sur Lafontaine, nous citerons celle deïaissc, Dijon, 1795, in-8°, de 18 pages. On a dés né Naigeon comme un des collaborateurs de Raynal, sur cet unique fondement, selon nous, que tout semblait inséparable entre lui et Diderot. Il avait esquissé en t78t une Via de Julien, que l’ouvrage de (iibbon ne permet point. de regretter. En 1188, il publia le llomilioreur de Turgot et. deux ans après, les Eléments de morale unioarsella, du baron d’Holbach, ami de vingt-clnq ans, qui venait de lui étre enlevé. Cette amitié a rendu suspect à plusieurs personnes le témoigna ire de Naigeon, rl’après lequel Barbier a restitué au baron nn grand nombre décrits philosophiques, anonymes ou pseudonymes. Quelles alllrmations, cependant, méritaient plus de confiance que celles d’un homme qui avait été le dépositaire de tous ces écrits ? et ces atlirmations ne sont combattues par aucun témoignage de poids, sl l’on erceple Laharfe, qui donne à Damilaville le Uhriuianism décor’ !.· mais cette opinion est lnflrmée ar la correspondance même de Voltaire, el par l’anecdote consignée dans le Dictionnaire des anonymes, l*• édit., t. L, p. viij. Laharpe était d’ailleurs si mal informé sur ces secrets du parti philosophique, qu’il attribue opiniâtrement à Diderot le iode de la nature, qui est bien certainement de Morelly. D’un autre côté, quelle invraisemblance ya-t-il à ce qu’un écrivain aussi fanatique a sa manière que l’était d’Holbach ait multiplié des productions dont les matériaux lui étaient fournis par les conversations journalières de ses convives, parmi lesquels il trouvait même plus d’un aurifialre pour la rédaction de ses manifestes contre ce qu’il appelait les préjugés ? Naigeonjqui com