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ii NAH étre tué par les tirailleurs anglais, et ce ¤’est pas sans peine qu’un de leurs officiers lui sauva la vie. Prisonnier, il courut encore grand péril, car le commandant anglais le garda en otage contre un citoyen de Batavia, qui, soupçonné d’espionnage, était menacé du dernier supplice par les Hollandais (voy. Précis de la campagne de Java, par le duc de Saxe-Weimar). Le 24 août il avait déjà reçu cinq blessures, heureusement assez légères : deux jours après, dans une charge des dragons anglais, il fut cerné et reçut au bras un coup de pistolet, par suite duquel il fut fait de nouveau prisonnier de guerre. Après cette expédition, qui arrarha pour quelque temps à la Hollande une de ses plus belles possessions, le général Jansens et le général de brigade de Kock, chef de l’état-major du commandant en chef, donnèrent les témoignages les plus flatteurs pour « l’intelligence et le zèle infatigable dont Nahuys avait fait constamment preuve et pour la bravoure par laquelle il s’était distingué dans toutes les affaires qui avaient eu lieu successivement du t0 au 26 août ¤. À cause de sa conduite méritoire dans cette expédition, il fut désignéà l’empereur Napoléon- par son chef et par le ministre des colonies, le duc Decrès, pour la Légion d’honrieur, mais c’était au moment le plus critique de l’empire ; et par. suite des événements politiques, il ne reçut la croix d’honneur que sous le règne du roi Louis-Philippe, qui lui fit délivrer par son ministre Guizot une déclaration écrite, portant que lui, le roi, considérait les services rendus à l’empire comme rendus à la France elle-même. Après une pénible captivité à Java, adoucie parfois par le traitement humain de quelques généreux officiers anglais, Nahuys fut transporté avec d’autres prisonniers de guerre au Bengale, où il eut la satisfaction de voir réparer par le gouverneur général des Indes britanniques, lord Minto, le tort que lui avaient fait les autorités nouvellement établies à Java. On accorda à tous les prisonniers de guerre une pension mensuelle convenable, et l’accueil des Anglais était fort prévenant, convaincus qu’ils étaient que les troupes qui avaient défendu Java avaient fait si bien leur devoir en face de forces supérieures, que la prise de Java seule avait coûté plus de troupes à l’Angleterre que la conquête de toutes les autres possessions nécriandaises. Nahuys passa huit mois aux Indes britanniques, après quoi il fut transporté en Angleterre avec quelques autres officiers ; il partit ensuite sur parole ur la ville de Reading au Berltshire, endroit ggsigné comme séjour aux prisonniers de guerre. La il partagea pendant une demi-année la demeure et le sort de son ami de jeunesse, le général de Kock ; il s’en fallut beaucoup que le traitement des prisonniers ressernblit ici à celui qu’ils avaient reçu aux Indes britanniques ; la plupart d’entre eux n’avaient d’autres ressources que dix-huit pence par jour accordés par ; le gouvernement. À titre

NAH · de fonctionnaire civil, Nahuys sut obtenir son élargissement et la permission de se rendre en France ; ce fut au mois de décembre 1813, année d’une si grande importance pour la Néerlande, qu’il atteignit Paris. Ayant appris les nouvelles de la Hollande, il résolut de s’y rendre sans délai ; on conçoit que ce voyage fut accompagné de bien des dangers, sous les soupçons de la police et sous le retentissement des armes ; après bien des peines, Nahuys sut enfin se procurer un passeport avec lequel il prit la route de la Hollande par la Suisse, et encore n’aurait-il pas atteint son but si le prince de Metternich ne lui avait donné à Bâle une lettre de recommandation. Arrivé à la Have, il offrit au gouvernement restauré ses services militaires à ses propres frais, et déjà, avant la fin de ltilh, il recevait la mission honorable de partir pour Java comme premier commissaire du prince souverain des Pay s-Bas, tant pour annoncer la prochaine arrivée de troupes néerlandaises, que pour prendre quelques mesures provisoires à cet effet. Mais le vaisseau sur lequel il s’était embarqué échoua sur les côtes hollandaises dans une terrible tempête, au mois de décembre ; à peine l’équipage ut-il sauvé. Nahuys avait montré tant de présence d’espr-it au milieu de ce naufrage. qu’à son retour à la Haye, quelques jours après, il reçut du prince souverain la charge de faire tous ses efforts pour retirer une petite caisse de valeur du vaisseau échoué ; il se rendit immédiatement à Hellevoetsluis. et malgré la mauvaise volonté du pilotccôtier de le conduire dans les glaces flottantes, il eut le bonheur d’accomplir l’ordre qu’il avait reçu. Trois mois après il était sur une corvette de guerre, mais la vie si remplie d’aventures du bacon Nahuys prit encore une autre direction. L’empereur Napoléon avait re aru en France, et les suites de cet événement fîgent renoncer notre voyageur à son projet de partir pour Java ; il ofïrit son épée pour la défense de a patrie menacée, et bientôt il se trouvait volontaire non soudoyé dans les rangs de l’armée hollandaise ; il fut placé comme major sous le commandement du général Chasse. Blessé de nouveau dans les jours mémorables de 1815. il fut proposé au prince d’Orange pour la croix de l’ordr-e militaire de Guillaume ; cette proposition était accompagnée de paroles des plus flatteuses sur sa conduite. Enfin en décembre 1815, le moment était venu où la première nouvelle expédition de troupes néerlandaises pour Java put avoir lieu ; on croyait alors qu’il n’était pas nécessaire d’envo er d’avance des commissaires, supposant que les Anglais à Java ne manqueraient pas de prendre toutes les mesures convenables ; on sait qu’il s’en fallait de beaucoup, et les renseignements particuliers que reçut le major Nahuys lui démontrèrent l’urgence de bonnes précautions. Etisur l’ofl’re qu’il fit de faire le trajet de Java’} ses propres frais, permission lui