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il NAD · pies, et Lie le reste servait à l’entretien des ministres l’islamisme, qui priaient sans œsse pour la vie du roi et la prospérité du royaume, Vos prières ont donc été inutiles, leur répliqua Nadir, puisqrrslles n’ont pu empêcher la Perse d’être enva ’, démembrée, dévastée, et ses rois d’être détronés, incarcérés, égorgés ou fugitifs. les prières et celles de mes soldats ont été plus ellicaces ; c’est nous qui avons sauvé la Perse : c’est nous qui devons jouir de vos biens. n ll en fit dresser l’inventaire, montant à soixante millions de revenu, et les confisqua au profit de son trésor. Il accorda la pair aux Turcs, qui renoncèrent à toutes leurs conquêtes, et il envoya un ambassadeur à Constantinople pour en porter la ratification. Il donna le gouvernement général des provinces occidentales à son frère Ibrahim, qu’il chargea d’observer les Ottomans, et celui du Khoraçan à son fils Riu, qui devait contenir les Ouzbeks et les Turcomans. Il ordonna au khan de Chyraz de reprendre les des de Bahrain sur les Arabes de llaskat. et se rendit à Ispahan, où il rassembla une armée de tt)0,000 hommes, destinée à punir les Afghans de Candahar. Houcéin-lihan, leur prince, malgré des services rendus à la Perse contre l’usurpateur Aschraf, son cousin germain et son ennemi personnel, avait le tort d’être fils et frère des deux chefs de la révolte des Afghans-Khaldjis (voy. lrrlamroun), et d’avoir favorisé celle des Afghans-Abdallis. Nadir arriva devant Candahar en mars 1737. Prévoyant que le siège serait long. il transforma son camp en une place forte qu’il nomma Nadir-Abad. et qui est le Candahar d’aujourd’hui, à une lieue de l’ancien. Il envoya des détachements qui soumirent ou détruisirene plusieurs tribus d’Afghans et de Beloutchis. D na le même temps, son fils aîné portait. la gue·È·e chez les Ouzbeks, s’emparait de Balkh et battait les troupes du roi de ltoilrara. Nadir, ayant reçu des renforts, pressa le siège de Candal1ar, qui durait depuis plus de dix mois, et prit cette vile d’assaut e 24 mars 1738. [In grand nombre d’Afghans y furent passés au fil de l’épée : il transplanta les autres, les remplaça, suivant sa coutume, par une nouvelle population, amenée de diverses provinces ; il incorpora les jeunes gens dans son armée, et envoya prisonniers dans le htazanderan Houcéin-Khan. avec sa famille et les enfants de ltirsàtahmoud. Il avait conçu le projet de conquérir l’Hindoustan. Les réponses évasives, faites au nom de l’empereur moghol lohammedêchah à un ambassadeur rsan chargé de réclamer contre l’asile accor ; dans ses États aux Afghans émigrés et de demander qu’on les renvoyat en Perse, le congé refusé a un autre ambassadeur ui était venu réitérer les mêmes réclamations, teîs furent les prétextes de Nadir pour entreprendre cette Mais son véritable but était de s’endeatré•orsdel’l¤¤le. Lafaihlesaedeœt

NAD empire, les intrigues qui divisaient la cour de Dehly, les intelligences qu’il entretenait avec quelques-uns des principaux omrahs lui aplanissaient tous les obstacles. Il part au mois de mai, reçoit la soumission des habitants de Ghazna et de Kaboul, xprend de vive force la citadelle de cette dernière place, y appelle son fils, auquel il donne le nom et l’autorité de vice-roi en son absence ; défait Naser-Khan, gouverneur de Peichour et de Kaboul ; traverse a gué, sur des ponts de bateaux, l’lndus et les différentes rivières qui se jettent dans ce fleuve ; accepte la reddition de Laliore ; arrive sans résistance dans les plaines de liarnal, où il met en déroute l’armée indienne, et s’empare de Dehly, qu’il inonde de sang. Toutefois, il traite le monarque avec quelque modération : maître de sa rsonne, il lui rend la liberté et la plus grandi : partie de ses États (voy. Momuunn XIV et NllAI·Al.·MOI.0’li). Chargé des dépouilles et des malédictions des peuples de l’empire mogol, Nadir quitta cette capitale le 7 safar H5 ! (16 mai 1739), emmenant une princesse du sang impérial, qu’il avait fait épouser à Nasrallah, son second fils. Son armée eut beaucoup à souffrir de la chaleur et des irruptions des Afghans, et perdit beaucoup de monde en repassant les rivières que les pluies avaient grossies. Mais déjà Nadir n’est pus le père de ses soldats : l’avarice, l’orgueil ont endurci son cœur ; ses jours de gloire vont disparaître, et bientôt on ne verra plus dans le sauveur de la Perse qu’un brigand couronné, qu’un farouche tyran. Parveuu sur les bords du Tchenab, il ordonne à tous ses soldats de verser au trésor royal l’or et les bijoux qu’ils ont rapportés de l’Inde. Quelques-uns obéissent, et reçoivent en échange des habits, des présents de peu de valeur ; d’autres sont dépoui lés brutalement de leur butin : plusieurs aiment mieux le jeter dans l’eau que de se voir enlever le fruit de leurs travaux ; la plupart enterrent leurs richesses, dans l’espoir de revenir les chercher ; mais il fut sévèrement défendu de repasser le fleuve, Après bien des fatigues, Nadir, ayant atteint les provinces a l’ouest de l’lndus, que Mohammed-Schah lui avait cédées, fut obligé de conquérir celle du Sind, dont le gouverneur refusait de se soumettre, et cette expédition lui couta plus de monde ue son invasion de Yllindoustan. Enfin, au bout se deux ans, il revit sa nouvelle ville de Candaliar le 3 ou 7 safar 1153 (30 avril ou 6 mai M60). Un mois après, il arriva à Hérat, rende :-vous général des nouvelles.levées qui devaient le suivre contre lesouabeks. Tous desa famille s’y étant réunis, il y des fêtes solennelles, dont la pompe fut encore augmentée par ferpoaition publique des trésors qu’il avait rapportés de l’|nde, parmi lesquels on remarquait le fameux trône du paca et une tente construite par ses ordres, .laquelle on n’avait employé que la aoie, ’l’or. les diamants et les