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tt) NAD harpes, on doit reconnaître que leurs instruments ont eu un grand débit jusqu’à l’invention de Sébastien Erard, dont nous parlerons après un ne sutné historique. C’est en 1720 qu un luthier de Donawcrtb, nommé liochbruclser, employa pour la première fois les pédales au moyen. desxuelleson pouvait, sur la rpe, élever les cordes un demi-ton sans interrompre l’exécution. Cette harpe ne fut connue en France qu’en 1710, et le neveu d’lIochbrucker, luthier et bon harpiste, en perfectionna l’usage vers 1770. Blais c’est Krumptsola (dont la femme avait un talent prodigieux) qpi, avec Naderman, donna au mécanisme de harpe a crochets sa plus grande perfection. Sébastien Erard, trouvant ce mécanisme encore bien imparfait, fit une foule d’essais dispendieux que nous ne pouvons relater dans cet article. Sa première harpe, construite sur ses principes, parut à Londres en 179t. Malgré tous ees perfectionnements, la musique de la harpe était très-bornée et hors du domaine de l’art. Cousineau père l’avait bien senti des 1782 : il essaya d’y remédier par un double rang de pédales. Mais Sébastien Erard était seul destiné à porter la harpe à sa plus hautâperfection. C’est ce qu’on appelle le harpc ai de monument, la seule en usage aujourd’hui parmi les artistes. Au mois d’avril 1815, Brard soumit sa nouvelle ha à l’examen de l’Académie des sciences et derlîcadémie des beaux-arts réunies. Prony, tnusiciençharpiste, lui-même, lit un rapport dont nous avons cité les conclusions à l’article Erard. Peu après l’impression de ce rapport, parut l’ouvrage suivant : Obaerrelions de ILII. Nnderltan frères rar la harpe à double mouvement, ou Reponse à la note Je Il. le Prony, 1815, b feuilles in-fol. et 9 planches. I. Félis, dans la Revue musicale, t. 2, p. 337, avant fait un article raisonné sur la harpe et ses perfectionnements, rendit une justice compléte aux inventions de Sébastien Erard. Henri Naderman a publié un écrit intitulé Itéfw tation Je ce gui a été lit en faveur des différents unkeaisnses Je la Iurspe ai double ntonresnent, Ou Lettre à I. Fais, etc., 1828, in-8° de 56 pages ; avec un Supplément, ibid., 1829, in-8° de 32 pages. Il. Fétis répondit à Naderman, dans la Revue aussiralc, t. 3, p. t, et p. 265. F—t.e.

NADEHDIN (Ninoue-Is-a.sorenn), littérateur russe.-né le 17 (5) octobre 180t s Nistmi-Biélomut, le gouvernement de Biasan, mort s St-Pétersbourg le 23 (lt) janvier 1856. Fils d’un curé de village, il reçut sa première instruction dans la maison paternelle. En 1815, il entra au séminaire de ltissan et en 1820 dans l’académie ecclésiastique de loscou, où il s’occupa surtout de l’étude de la nouvelle philosophie allemande. Après avoir, en 182t, pris le grade de magister en théologie, Nadesttdin fut, en IB25, nommé professeur des littératures russe et latine au séminaire de Riasan. L’année suivante, il résigna ces fonctions en même temps qu’il sortit de l’état

NAD ecclésiastique. À Moscou, où il était en dans une famille noble comme préœpteur, il lit la connaissance de Katchenowsliy, rédacteur du Ilïeatni} lwropy. qui lui ouvrit les colonnes de ce journal. En 1831, Nadeshdin en fonda lui-mérne un autre :-1e Télescope de lloecoe. remar·· quable par ses articles sérieux et profonds, ainsi que par sa polémique contre le 1télégraphe. Nommé professeur d’anch(·ologie à l’université de cette ville, il lit des cours aussi sur la logique et l’histoire de la philosophie. sciences que, malgré leur i caractère d une gravité souvent rebutante, il sut rendre attrayantes par le charme de sa parole. Pendant l’été de l’année,1832, il lit un voyage en i Allemagne, en France et en Italie, où il noua des relations avec Heeren, Otfried Muller et Raoul Rochette. De retour en Russie, il alla explorer la Crimée dans un but historique et archéologique. Forcé par l’état de sa santé à résigner ses fonctions de professeur d’uni·ersité, Nadeshdin se retira en 1836 à Wologda, où il quitta également la riëaction du Tëlearope de.|las«·ou, journal qui bien t après cessa de paraitre. Après avoir parcouru la Russie méridionale, il seliva. en 1838, à Odessa ; ce fut aux frais de la société d’histoire et d’antiquités établie dans cette ville que. de 18&0 à 1842. il fit un grand voyage dans le sud-est de l’Europe. Invité, après son retour en août 1812, à se charger de la rédaction du Journal du ministère de lïnrérieur, Nadeshdin prit dès lors sa résidence à St-Pétersbourg. Nommé en 18 !i5 conseiller d’État hors cadre, il coopéra en 1816 ii la fondation de la société géographique russe ; il fut jusqu’à sa mort président de sa section ethnographique. Après avoir été, en l8Eil. nommé conseiller d’État titulaire, il mourut en 18îi6 d’une paralysie des membres inférieurs, contre laquelle il avait en vain. pendant plusieurs étés, emplloyé les bains minéraux de la Crimée. Na-GBS din I publié séparément : l’Àlhambra russe, Odessa, 1839 (en russe}. C’est une description des palais de Baktchiséraï, ancienne résidence des hans de Crimée et souvent comparée à la ville de Grenade. — Promenade à travers la Bcxaombie, Odessa, 18&0 (en russe} ; — traduction en russe du volume 10 de la Géographie de Irina-, St-Pétersbourg, 1855, in-8°. Il a ensuite inséré de longs articles Sur la Scythfe (Hérodote et Sur les antiquités du card·¢•t de l’E uropc, dans les llémoirea de la société d’hiuoire et dhnliquitéa d’Odeaaa, années l83t et 18§t Qen russe). Dans les Annuler de Vienne, il a donné en allemand un mémoire remarquable Sur les dialectes rouen, 18L0. Nadeshdin a aussi fourni son contingent au Dirtionnaire encyclopédique rune de Moscou et à la Bibliothèque de lemare de Senkowski, de 1836 à t838. Comme rédacteur du Télampe de llouoe et du Journal du ministère de Iïnlérùur à St-Pétersbourg, il s’est principalement chargé de la pfrtie archéologique et géographique de ces puications, comme il a, d’un autre côté, enrichi