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de rhétorique, des Discussions nttlraires, etc. Le P. Barbe comptait au nombre de ses élèves des hommes distingués, entre autres le célèbre d’Ansse de Villoison. Lombard de Langres, qui fut aussi de ce nombre, a parlé de lui avec beaucoup de sensibilité dans ses Mémoires. L’abbé Matthieu (voy. ce nom) a publié : Notice sur le P. Barbe, Chaumont, in-8° de 8 pages, extrait d’un annuaire de la Haute-Marne. Il—n-s et W-s.

BARBEAU DE LA BRUYERE (Juan-Louis), né a Paris, le 29 juin 1710, fils d’un marchand de bois, était destiné à l’état de son père ; mais son goût en décida autrement. Après avoir pris l’habit ecclésiastique, il quitta sa famille pour aller en Hollande, où il séjourna quinze ans. Ce fut la, dit Barbier, sur le témoignage de L. Th. Hérissant, que Barbeau composa 11118 Vie de M. François de Paris, diacre, 1751, in-12 de 80 pages, avec cette épigraphe : Consummatue in brevi eaplerit, etc. Nous remarquerons qu’il n’est fait aucune mention de ce livre dans la nouvelle édition de la Bibliothèque historique de la France. En revenant en France, Barbeau rapporta de Hollande plusieurs cartes peu connues, qu’ll communique à Buache, qui le garda chez lui pendant longues années, et aux ouvrages de qui il a eu part. En 1750, il publia une Mappemonde historique : c’est un tableau chronologique très-ingénieux, dans lequel on voit d’un coup d’œil toutes les révolutions de chaque État, et la situation politique de tous les États contemporains, a une époque quelconque, depuis les temps historiques les plus anciens, jusqu’à 1750. Priestley, Cbantreau, Goflaux, etc., ont publié depuis, sur le même plan, des cartes chronologiques qui vont jusque vers la fin du 18’ siecle ; cependant la Mappemonde historique de Barbeau de la Bruyère est encore consultée avec fruit, parce qu’au mérite de l’invention elle joint celui d’offrir un plus grand détail. Quelques années après, il traduisit de l’allemand, de Strahlemberg, la Deecription de l’empire rtmien, 1757, 2 vol. in-12.11 fut éditeur des Mémoire : pour servir d l’histoire de Port-Royal, parla mére Angélique, Utrecht, 5 vol. in-12, et donna de nouvelles éditions des Tablettes Chronologique : de Lenglet Dufresnoy, 1763, 2 vol. in-8°, qu’il lit encore réimprimer en 1778 ; de la Géographie moderne de Nicolle de la Croix, avec des corrections et augmentations qui en font presque un ouvrage neuf, 1775.2 vol. in-12, souvent réimprimés. Ce tut lui qui, avec Drouet, donna la 4’ édition de la Méthode pour étudier la Géographie, par Lenglet Dufresnoy, 1768, 10 vol. in-12, et il a eu beaucoup de part aux deux premiers volumes de la nouvelle édition de la Bibliothèque historique de la France du P. Lelong, 1768-1778. Barbeau de la Bruyère mourut d’une attaque d’apoplexie, le 20 novembre 1781 ; il s’était marié deux ans auparavant. A. B-*r.-BARBBAU-DUBABBAN. Voyez Dunanaatv.

BARBE DE MARBOIS (Faançots, comte, puis marquis), homme d’État, littérateur, magistrat, naquit à Metz, le 31 janvier 1745. Son père était directeur de la monnaie de cetté ville. Le jeune Marbois, après avoir fait avec distinction ses études littéraires et de jurisprudence, obtint la protection du maréchal de Castries, ministre de la marine, qui lui confia l’éducation de ses enfants. Attaché depuis 1768 au département des affaires étrangères, il fut successivement secrétaire de légation à Ratisbonne, chargé d’alaires à Dresde et à Munich. Lorsqu’à la mort de l’électeur de Bavière, Maximilien-Joseph (1778), l’impératrice Marie-Thérèse éleva, en vertu d’une clause du traité de Westphalie, des prétentions sur les principales provinces de l’électorat, le duc de Deux-Ponts, Charles-Théodore, accourut à Munich pour défendre ses œdroits. Marbois, consulté par ce prince, et sans instructions sur un cas si important, tint une conduite qui excita les plaintes du cabinet de Vienne. Mais il fiut approuvé par le conseil du roi et par le comte de Vergennes, qui dès lors le prit en singulière estime. Cependant l’étroite alliance des cours de Paris et de Vienne ne permit plus d’employer Marbois auprès des princes de l’Empire. @appelé alors en France, il parut abandonner momentanément la carrière diplomatique pour la magistrature, et fut reçu, la même année, conseiller au parlement de Metz ; mais il y siégea peu de temps. Lors de la guerre d’Amérique, le comte de Vergennes le chargea de remplir près des États-Unis les fonctions de secrétaire de légation et de chargé d’affaires de Sa Majesté Tres-Chrétienne, et, peu après, d’y organiser, avec le titre de consul général, tous les consulats français. Dans cette mission, Barbe de Marbois montra autant de zèle que d’habileté, et fit si bien estimer son caractère que William Moore, président et gouverneur de la Pensylvanie, le choisit pour gendre. De retour en France, il fut nommé, en 1785, intendant général des îles sous le Vent. Arrivé à St-Domingue, il se montra dans cette colonie administrateur intègre et courageux. Il remit l’ordre dans les finances, veilla à l’exacte administration de la justice, et résista aux empiétements de l’autorité militaire. Si cette conduite lui mérita l’estime et la reconnaissance des colons, elle lui fit beaucoup d’ennemis parmi les agents dont sa sévérité réprimait les abus de pouvoir et les malversations. Ils sollicitèrent son rappel, mais leurs calomnies ne firent impression ni sur le roi, ni sur le ministre de la -marine, la Luzerne, bon juge dans cette partie administrative, ayant été lui-même gouverneur des îles sous le Vent. Ce ministre approuva en tous points la fermeté avec laquelle l’intendant avait résisté au gouverneur général, qui fut rappelé et dont les ordonnances furent cassées. À la suite de la dépêche du juillet 1789, dans laquelle la Luzerne témoignait ainsi sa satisfaction à Barbe de Marbois, étaitcc billet autographe de Louis XVI : à C’est par mon ordre exprès que M. de la Luzerne vous écrit ; continuez tu a remplir vos fonctions et à m’estre (sie) aussi utile a que vous l’avez été jusqu’ici ; vous pouvez estre a sur de mon estime et compter sur mes bontés. « Signé Louis. » Cependant le contre-coup de la révolution ne tarda pas a se faire violemment sentir a St-Domingue. Dès le mois d’octobre suivant, les habitants arborèrent la cocarde tricolore, et obligèrent les autorités de la prendre. « Ce fut, «lisent les