Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 3.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée
43
BAR

plusieurs coups et fait prisonnier, mourut six mois après des suites de ses blessures. Sa mort priva Charles VII d’un général qui joignait à une expérience consommée une valeur et une fidélité peu communes. Le roi fit porter son corps à St-Denis, ou il fut inhumé dans le tombeau des rois, et avec les mêmes honneurs et les mêmes cérémonies. Quoiqu’il eût une fille de Sibylle de Montant sa femme, il avait appelé son neveu, Louis de Faudoas, à sa succession ; ce qui valut à la maison de Faudoas les trois fleurs de lis de France dans ses armoiries. Cette maison a subsiste jusqu’à nos jours dans la personne de M. Félix de Faudoas, parent de mesdames de Crussol, Tonnerre et de Bovigo. B—P.

BABBAZAN (Étienne) naquit à St-Fargeau, en Puisaye, diocèse d’Auxerre, en 1696, et mourut à Paris en 1770. De tous les genres de littérature auxquels, avec ses heureuses dispositions, il aurait pu se livrer avec succés, Barbazan choisit l’étude des auteurs français, depuis le 12° jusqu’au 16e siècle. Profond dans la connaissance du langage de ces temps, il en suivit habilement les progrés, ne négligea pas même le patois des provinces ; et ses écrits l’ayant fait estimer des savants, ils le décidèrent à venir à Paris. L’abbé Perau avait commencé une collection par ordre alphabétique de pièces relatives « l’histoire, et l’avait laissée à la lettre C : Barbazan eut part à la continuation de cet ouvrage, qui fut publié en 1745-62. (Voy. Ptinau.) En 1756, il fit paraître le prospectus de son Glossaire du notweatt Borel ; en même temps Ste-Palaye annonça un Glossaire de la langue française. La concurrence intimida le premier, qui, dénué de moyens pécuniaires, ne voulut pas lutter contre un académicien riche ; et aucun libraire n’osa traiter de son manuscrit, tant en imposait la réputation de son antagoniste. Il ne lui restait que le parti d’en proposer l’acquisition à Ste-Palaye lui-même. Celui-ci, prévoyant que cet ouvrage pourrait servir à la perfection du sien, accepta. Le prix fut convenu, mais l’acte de cession ne fut point signé, et le marché n’eut pas lieu. Cet ouvrage, formant six portefeuilles in-fol., passa, après la mort de Barbazan, dans les mains du marquis de Paulmy, qui, après s’en être servi pour ses travaux littéraires, s’en arrangea avec la bibliothèque de la chancellerie. Cédé par celle-ci à la bibliothèque royale, il est enfin passé à celle de l’Arsenal, mais privé de la première partie, qui s’est perdue. Cette perte est d’autant plus sensible, que l’auteur y indiquait comment, par les vignettes et par les caractères, on peut reconnaître l’époque ou les manuscrits ont été faits. Cette partie contenait encore une notice des auteurs qu’il avait consultés, des exemples d’écritures de tous les temps, et une vie abrégée des écrivains français du premier âge, avec une notice de leurs productions. Pour venger ces écrivains de l’espèce de mépris dans lequel il les voyait injustement plongés, Barbazan avait composé plusieurs ouvrages dontlesmanuserits nese sont pastrouvésasa mort. On doit particulièrement regretter un Dictionnaire étymologique dont la publication avait été annoncée. On a de cet auteur : 1° Fabliauœ et Contes des poëtes fivmcofr au tea 15°,14’ et15e siècles, Paris, nsc, 3 vol. in-12. 2° L’or¢fène de chevalerie, Lausanne et 99118, 1759, in-12. Il y a en tête de cet ouvrage un discours préliminaire fort curieux, qui contient un essai sur les étymologies et une dissertation sur l’origine de la langue française. 5° Le Costoiemmt, ou Instruction d’un père à son lila, ouvrage moral, traduit dans le 15e siècle, d’après le Discipline cléricales de Pierre Alphonse, juif portugais, qui l’avãit lui-même traduit de l’arabe. Ce livre, imprimé en 1760, in-12, contient encore quelques pièces historiques et morales en vers, qui sont également du 15e siècle ; le tout est précédé d’une dissertation sur la langue des Celtes, avec quelques observations sur les étymologies. En 1808, on a publié, en 4 vol. in-8°, fig., une édition de ces trois ouvrages. Uéditeur (M. Méon) y a joint quelques pièces intéressantes ; il est seulement à regretter qu’il n’ait pas suivi l’exemple de Barbazan, qui expliquait tous les endroits difficiles, et qu’il n’y ait pas joint des notes. R—’r. ’ BARBE (Sainte), vierge et martyre. On n’a rien de bien certain sur cette sainte, honorée toutefois avec une dévotion particulière par les Latins, les Grecs, les Syriens et les Moscovites. Baronius pense qu’on doit préférer ceux qui la font disciple d’origine et placent son martyre à Nicomédie, en 255, sous le rogne de Maximin l°’. Jos. Assemani préfere les actes qui se trouvent dans Métaphraste et Montbritius. On y lit que Ste. Barbe fut martyrisée à Héliopolis, sous le règne de Galère, vers l’an 506. D’autres prétendent que son père, n’ayant pu lui f’aire abandonner la foi de Jésus-Christ, lui trancha lui-même la téte, et fut ensuite frappé de la foudre ; ce qui fait qu’on Pinvoquait dans les temps d’orage. Il y avait autrefois près d’É¢lesse un monastère qui portait le nom de Ste-Barbe. T—n.

BARBE, reine de Pologne, fille d’Étienne Zapoly, comte de Scépus ou Zips, palatin de Transylvanie, épousa, en 1512, Sigismond Ier, roi de Pologne, et mourut le 2 octobre 1525, emportant les regrets du roi et de la nation. Cette princesse, qu’on avait surnommée Esther a cause de sa piété touchante, ne donna que deux filles à Sigismond ; l’une mourut jeune, et l’autre fut mariée à l’électeur de Brandebourg. B-P.

BARBE RADZIWIL, reine de Pologne, fille de George Radziwil, castillan de Wilna, et veuve de Stanislas Gastold, palatin de Troclti, se fit remarquer par son esprit et par les grâces de sa ligtue, et inspira une passion violente au jeune Sigismond (Auguste), fils de Sigismond, roi de Pologne. Attentive aux leçons d’une mère fort adroite, Barbe sut exciter cet amour par des rel’us menager avec sn, Le fils du roi s’unit à elle par un mariage secret, n’osant point l’avouer pour sa femme, dans la crainte d’encourir la disgrâce de son père. Le mystère que demandait cette union en fit longtemps le charme, et contribua beaucoup à la rendre durable. Ce ne fut qu’à la mort du roi, en 1518, que Sigismond, se voyant en possession du trône, déclara publiquement son mariage, et ordonna aux palatins et aux principaux officiers de la cour, alors à Wilna, d’al›-