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29 avril 1700. On a de lui : 1° une édition du livre de Papire Masson, Descriptio Fluminum Gallia, 1578 ;

2° une édition augmentée de moitié du Lexicon geographicum de Ph. Ferrarius, 1670, in-fol. ; 5° Geographia ordine litterarum disposita, in-fol., 2 vol. ;le second porte la date de 1681 ; le premier, celle de 1682 ; 1° Dictionnaire géographique et historique. C’est en grande partie la traduction de l’ouvrage précédent. Baudrand était mort, laissant imparfait son travail, qui a été achevé par D. Gélé, bénédictin, et publié par le frère de Baudran, 1705. 2 vol. in-fol. Michel-Antoine Baudran a laissé en manuscrit Geographia christiania, sive Notitia archiepiscopatuum et episcopatuum totius orbis, etc.

A. B-t.

BAUDRICOURT (Jean de), fils de Robert de Baudricourt, ce gouverneur de Vaucouleurs qui envoya Jeanne d’Arc au roi Charles VII. Moins dévoué, dans sa jeunesse, à son souverain que ne l’avait été son père, il entra, en 1465, dans la rébellion connue sous le nom de guerre du bien public. Jean de Baudricourt y suivit les drapeaux du comte de Charolais : cette guerre domestique s’étant terminée après quelques mois par le traité de Conflans, où les mécontents dictèrent la loi au monarque, Louis XI chercha à s’attacher par des bienfaits un serviteur dont les talents pouvaient lui être utiles, et dont l’erreur était aussi pardonnable que celle de l’illustre comte de Dunois, un des principaux rebelles. Ce prince le fit chevalier de son ordre, et de celui de St-Michel, vers l’année 1472. Il l’envoya, en 1477, en ambassade auprès des cantons suisses, et le négociateur obtint une défense générale, sous peine de la vie, à tous les sujets de leur république, de porter les armes contre la France : transaction illusoire, qu’il était de la dignité et de la politique de Louis XI d’exiger authentiquement, mais dont l’intérêt des cantons leur conseillait d’éluder l’exécution. En 1480, le même roi nomma Baudricourt gouverneur de Bourgogne, et lui donna le commandement de Besançon. Charles VIII n’eut pas moins à se louer que son père de ses services et de sa fidélité, et les récompensa d’une manière plus éclatante encore. Aussi brave et habile capitaine qu’adroit et sage négociateur, Jean de Baudricourt contribua, par sa valeur et ses talents militaires, au gain de la bataille de St-Aubin-du-Cormier, où Louis de la Trémouille fit prisonnier le duc d’Orléans, depuis Louis XII, en 1488. Charles VIII l’honora, à cette époque, de la dignité de maréchal de France. En 1491, il s’employa à faire sortir le jeune roi de la tutelle de la régente, madame de Beaujeu, sa sœur, et à réconcilier le duc d’Orléans avec le duc de Bourbon. Baudricourt entra, avec le comte de Dunois, fils de celui dont il vient d’être fait mention, et plusieurs prélats et seigneurs, dans la ligue que les princes réconciliés formèrent et jurèrent sur les évangiles pour le maintien de l’autorité royale et le soulagement du peuple. Quelque louable et noble que fût un pareil engagement, on ne peut s’empêcher de remarquer combien il était déplorable que, dans ces temps malheureux, l’autorité du souverain fût tellement précaire, qu’il eût besoin de l’appui de ses propres sujets pour être obéi ; c’était le résultat funeste de l’indépendance que le régime féodal donnait aux seigneurs. Le maréchal de Baudricourt, dont une si vertueuse association honore la mémoire et consacre la fidélité, suivit le roi Charles VIII dans son expédition de Naples, en 1495. À son retour, il fit bâtir le château de Blaise, près duquel il fonda, à

Braquencourt, un des premiers couvents que les minimes aient eus en France. Il mourut à Blois en 1499, et fut enterré dans l’église des minimes, à Plessis-lez-Tours.

S-Y.


BAUDRILLART (Jacques-Joseph), agronome, naquit à Givron, en Champagne, le 20 mai 1771, de parents cultivateurs. Il montra des dispositions précoces pour l’étude, et fut admis au collège de Bethel, où il s’appliqua particulièrement aux mathématiques, à la physique et à la chimie. Appelé en 1791 dans la garde nationale de Charleville, il partit l’année suivante pour l’armée avec le bataillon des Ardennes, où il devint quartier-maître. Bientôt il passa dans l’administration militaire, et suivit les armées de Sambre-et-Meuse, de Mayence, du Danube et du Rhin. Enfin, il quitta le service eu 1801. Il avait amassé par son économie une faible somme qu’il plaça et qu’il perdit. Cet accident le détermina à solliciter une place dans l’administration des forêts. Cette nouvelle carrière d’ailleurs avait beaucoup d’attrait pour lui. Il possédait sur l’aménagement des bois des connaissances qu’il avait encore étendues pendant son séjour en Allemagne. Il entra d’abord dans cette administration comme traducteur ; et, après avoir passé par différents grades, il devint chef de division en 1819. D’après l’éloge qu’elle entendit faire de lui, mademoiselle Lepeinteur de Marchère, d’une ancienne famille de Normandie, désira l’avoir pour époux. Il vivait ainsi fort heureux, lorsqu’une nouvelle organisation administrative le plaça dans un rang inférieur à celui qu’il occupait depuis si longtemps. Il ne put surmonter le chagrin que lui causa ce coup inattendu. Après avoir langui pendant une année, il mourut à Paris, le 21 mars 1832. Baudrillart était chevalier de la Légion d’honneur, membre de la société royale d’agriculture, de la société d’encouragement, de celle de Saxe-Gotha, et de plusieurs autres sociétés savantes, françaises et étrangères. Nous citerons de lui : 1°Avec M. Doniol : Collection chronologique et raisonnée des arrêts de la cour de cassation, en matière d’eaux et forêts, depuis et compris l’an 7 (1798) jusqu’en 1808, Paris, 1808, in-8°. 2° Avec MM. Doniol et Chanlaire : Annales forestières, ouvrage périodique, formant, de 1808å 1811, 7 vol ; in-8°. 3"Annuaire forestier, 1811, 1812, 1815, in-12. 4° Mémoire sur la pesanteur spécifique des bois, etc., Paris, 1815, in-8°. 5° Code forestier, avec un commentaire, etc., ouvrage adopté par la direction générale des forêts, ibid., 1827, 2 vol. in-12. 6° Traité général des eaux et forêts, chasses et pêches, ibid., 1821-28, 6 vol. in-4° et atlas. Cet important ouvrage est un recueil de lois et ordonnances depuis 1219 jusqu’en 1821, avec des instructions, des méthodes de culture, et des dictionnaires techniques.