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BAR

du Barrois, connu en Italie sous le nom d’el signor Nicoleto, descendait de la famille de la pucelle d’Orléans, et vivait dans le 17e siècle. Il a peint un grand nombre de Vierges, genre où il excellait. Ou lui doit aussi le Saint Sigebert qui orne une chapelle latérale de la primatiale de Nancy, près du chapitre. Ce peintre, mort à Rome qu’il habita presque toute sa vie, a laissé un fils né dans cette ville et peintre comme lui, qui prit le nom de du Lys accordé a ses ancêtres par Charles VII, en mémoire de Jeanne d’Arc, et qui vint en 1710 se fixeren Lorraine, où il mourut en 1752. Nicolas du Lys a beaucoup travaillé. Ses tableaux, généralement sombres, ornaient jadis l’église des Tiercelins et celle des Orphelines de Nancy, celles des Bénédictins de Lay, des Prémontrés de Pont-à-Mousson, et les galeries de plusieurs particuliers.

B—n.


BAR (Jean de), bénédictin de la congrégation de St-Maur, naquit à Reims en 1700, et fit profession dans l’abbaye de St-Remi de cette ville. Sa piété, son érudition, le firent remarquer de ses supérieurs, qui l’envoyèrent à Paris pour y travailler à plusieurs ouvrages importants. D. Bar publia, conjointement avec François Pradier et Nicolas Jalabert, l’Etat présent de la France, dédie au roi, Paris, 1749, 6 vol. in-12. il s’occupa aussi fort longtemps et d’une manière spéciale de l’impression d’un grand nombre de livres de piété dont il revoyait lui-même les épreuves. Après la mort de Dantine, son compagnon d’études et son ami, il recueillit et mit en ordre les papiers de ce savant religieux, et y trouva les matériaux d’une 1° édition des Psaumes avec des notes tirées de l’Écriture et des Pères, traduction faite sur l’hébreu, et qui parut pour la première fois en 1758. (Voy. Dantine.) D. Jean de Bar mourut dans la maison des Blancs-Manteaux de Paris, le 25 septembre 1765.

Ch—s.


BAR (Georges-Louis, baron de), littérateur, était né vers 1701, en Westphalie, où sa famille tenait un des premiers rangs. Ayant embrassé l’état ecclésiastique, il obtint un canonicat du chapitre d’Osnabruck, et fut en outre revêtu de la dignité de prévôt, héréditaire depuis longtemps dans sa famille, et qui donnait le droit de présider la noblesse aux états du pays. Possesseur d’une grande fortune dont il se servit pour encourager la culture des lettres, le baron de Bar, dans ses loisirs, s’appliqua lui-même al la poésie française ; et, suivant Barbier, il y surpassa tous les Allemands qui s’en étaient occupés avant lui (Voyez Examen critiq. des dictionn., p. 72) ; mais ce succés auprès des étrangers ne prouve pas que ses vers soient très-bons. Ils furent peu connus en France lors de leur publication ; et ils sont aujourd’hui complétement oubliés partout. Le baron de Bar mourut dans sa terre de Barnau, le 6 août 1767. Ses ouvrages sont : 1° Épitres diverses sur des sujets différents, Londres, 17-10, 2 vol. in-12 ; Amsterdam, 1751, 5 vol. in-8° ; Francfort, 1765, 5 vol. in-12. Le 5° contient des Rêveries poétiques sur différents sujets. Elles ont été imprimées séparément, Francfort, 1766, in-8°. Il existe une traduction allemande des Épîtres, Berlin, 1756, 5 vol. in-12. 2°Coneolationa dans l’infortune, poëme en 7 chants, Hambourg et Leipsick, 1758, in-8°. 5° Babioles littéraire : et critiques, en prose et en vers, ibid., 1761-61, in-8°, 5 parties. 1° L’Anti-Hégésias, ibid., 1762, in-8°. C’est un dialogue en vers contre le suicide,

W-s.


BAR (Jean-Etienne), né à Anneville (Manche), en 1718, était avocat à Thionville à l’époque de la révolution. Il en adopta les principes avec enthousiasme, et fut élu député à la convention nationale par le département de la Moselle. Il y siégea constamment avec la faction de la montagne, et vota la mort de Louis XVI, sans appel et sans sursis. Le 15 août 1705, membre du comité de législation, il proposa au nom de ce comité un projet de décret portant : « Art. 1. Le tribunal de cassation est tenu de juger dans deux mois, à compter de ce jour, toutes les affaires dont les pièces et les moyens lui sont complétement parvenus, à peine de destitution. » Envoyé à l’armée du Nord dans le mois d’octobre 1795 avec Carnot et Duquesnoy, ils adressèrent à la convention le rapport de la victoire de Watignies et du débloque ment de Maubeuge. Rentré dans la convention nationale, Bar en fut élu secrétaire, et dans la discussion qui eut lieu sur la nouvelle constitution qu’il s’agissait de donner à la France, il prétendit que l’initiative de la révision ne pouvait appartenir qu’au peuple. Il prit peu de part aux discussions jusqu’à la révolution dut) thermidor ; et ce fut après cet événement qu’il demanda la cassation du jugement d’un conseil de guerre qui avait condamné à mort le représentant Dechezeaux. (Voy. ce nom.) Il s’opposa ensuite à toute radiation sur la liste des émigrés. Devenu après la session conventionnelle membre du conseil des anciens, il ne conserva ses fonctions que jusqu’au 1" prairial an 5 (28 mai 1797). Nommé par le directoire commissaire prés les tribunaux civil et criminel du Bas-Rhin, il fut réélu en l’an 6, par les électeurs de la Moselle, au conseil des anciens. Il en devint deux fois secrétaire et prit souvent la parole pour des objets de finances et de législation. Il vota pour l’exclusion de Job Aymé ; et, dans la séance du 1" fructidor an 7 (août 1799), il se plaignit de ce que l’on avait attaqué sans raison le Journal des hommes libres, tandis qu’on laissait paraître impunément un pamphlet intitulé : Changement de domicile, ou le conseil des cinq-cents était placé rue de l’Égout, celui des anciens à Montmartre, les conscrits rue des Boucheries, et les royalistes au Cap de Bonne-Espérance. Sur sa demande il fut décidé que le directoire aurait à rendre compte des poursuites qu’il dirigerait contre les auteurs de ce libelle. Après la révolution du 18 brumaire, Bar retourna dans sa patrie, et quelques mois après (mai 1800) le premier consul le nomma président du tribunal de Thionville. Il mourut dans cette ville, l’année suivante.

M-d j.


BARAC. Voyez Borac.


BARAGUEY D’HILLIERS (Louis), général français, né le 15 août 1761 à Paris, d’une famille noble, fit dans cette ville des études qui, sans être