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ION verve poétique, dans Ronsard, avant que Malherbe eut « dé gasconné » la langue et qu’elle eût commencé à prendre une forme régulièrement polie, quoique peut-être aux dépens de son énerg o. Dans le siècle de Montaigne enfin. de Tliou et surtout Pasquier (1), ses contemporains, qui ont vécu avec lui et ul ont connu l’homme, le citoyen, le philosojilge, paraissent l’avoir mieux apprécié sous ces divers rap orts ; ils s’accordent du moins sur sa bonne iiii, la base nécessaire des jugements que porte Pasquier, qui le critique elle censure, mais qui l’cslime et l’honore : elle n’est problématique que pour un siècle où les aveux de l’amour-propre passent pour un raffinement de vanité. « On re«· marquait en lui, dit de. Tliou, beaucoup de sincérité et de franchise, comme ses Essais, l’immortel monument de son esprit, le témoigneront à la postérité. » Et en ellet, la postérité l’a reconnu ainsi. Ce sentiment de contemporains honnêtes et instruits, confirmé panelle, doit servir à fixer l’opinion sur notre philosophe d’après les faits que nous fournit l’écrivaEn. Et lorsque Pasquier ajoute que la vie de Montaigne n’a guère été autre que le « général n de ses écrits, quoiqu’elle ait été plus réglée selon leur auteur. il donne par là même in entendre que. si sa vie ne fut pas constamment des plus régulières, il fut véritablement l’homme de son livre, un homme de bonne foi. G—c|=:.

MONTAIGU (Pmaae Guitars na), gentilhomme auvergnat d’une naissance illustre, maréchal des llospitaliers de St·.lean de Jérusalem, fut élu treizième grand maître en 1108 ; peu de temps après il rendit un service important aux chrétiens d’Arménie, et contribua puissannuent à la victoire qu’ils remportèrent sur Soliman, sultan d’Iconium, qui les avait attaqués. En reconnaissance d’un tel service le roid Arménie concéila à l’ordre la ville d’Aleph, avec les forteresses de Châteauneuf et de Comard. Montaigu ne contribua pas moins efficacement à repousser Conrmliu, sultan de Damas, qui venait assiéger St-Jean d’Acre. Quelque temps après il rétablit le château de Césarée, qui était ruiné. Pendant le siège de Damiette, et à la prise de cette ville. il fit des prodiges de valeur. En I 223 il assistaàtasseinblée de Ferentino, qui avait été convoquée pour les affaires de la terre sainte. Il parcourut ensuite la plupart des États de l’Europe pour solliciter des secours, et ses sollicitations ne furent pas sans succès. À son retour en Asie il trouva la Palestine livrée a l’anarchie. les llospitaliers ell les templiers plus divisés que jamais ; le comte de Tripoli s’était emparé d’un Jlanoir de la Beligion : il avait fait écorclier tout vif un chevalier, et poignarder un autre. Montaigu. En la tctede ses braves guerriers, entre dans leslitatsde ce prince, P ¢Ill’’îy.» Hist Tlxuann, et Leurs de Pasquier, citée p. ISS,

MON 23 et en obtient une réparation convenable. En li28 il engage le pape il rompre la trêve conclue entre les musulmans et les croisés. Ce n’est« pas le plus beau trait de son histoire. La même annéei refusa de se rendre a l’armée des Latins, tant qu’elle serait commandée par l’empereur Frédéric II, que le pape avait excommunié. Cette conduite du grand maître attira sur l’ordre, de la part de l’empereur. de violentes persécutions, et qui auraientlété portées plus loln sans l’intervention du pape lui-même. Pierre Guérin de à ont aigu mourut dans la Palestine en 1230. L—n-e. 3l0N’l’A|GlAiGn.1.| ; s Avcews ma ?. l’un des plus illustres prélaï du 13e siècle, était né en Auvergne d une ncienne et noble famille. Pourvu d’un canonicat ’àNarbonne, il fut élu archexeque de cette villeen 1290, avant d’avoir été élevé au sacerdoce. Il se lit ordonner par l’archeièque de Bourges, Simon de Beaulieu : et ayant établi un vicaire général pour l’administration’de son diocèse, il se rendità Rôme, où il fut sacré. À son retour il s’occupa de la restauration de sa cathédrale. et sut intéresser à çe pieux dessein le pape, dont il obtint de grands secours. Il convoqua en 1299, à Béziers, un concile provincial dont les actes ont été publiés par llarténe. dans le tome 4 du Thu. nm :. anculolor. Après y avoir cité Amalrie, vicomte ilo Narbonne, qui avait cherché à se soustraire à-sa suzeraineté. il l’obligea de lui faire hommage pour les domaines qu’il tenait de l’Église. Il se prononça pour Philippe te Bel dans les démèlés que cc prince eut à soutenir contre Boniface VIII. déclara que ce pontife était déclin, et interjeta appel de ses sentences au futur concile. Il fut l’un des commissaires nommés pour examiner la conduite des templiers ; et l’histoire lui reproche d’avoir ouvert l’avis que ces malheureux ne fussent point entendus dans leur défense (voy. J. Blomi’. Le zèle qu’il montra dans cette occasion fut récompensé par la place de chancelier qu’il occupait en 1309. Il passa deux ans après du siège de Narbonne sur celui ile Rouen, et mourut lc 23 féwicr 1318. Ses restes furent transportés à Billom, et inhumés dans la collégiale te cette ville. Il avait fondé en lîllt le collège de son nom à Paris, et il lui légua une partie ile ses biens. Z·

MONTAIGU (GlLLES Ãvexci.ix nn’, Ctll’(lilltl.~Cl arrière-petit-ncwu du précédent. florissait dans le M’siècle. Son habileté lui mérita la bienveillance du roi Jean, qui appuva son élection-à’l’évêché de Terouanne. Il assista en lîlîiti à la funeste bataille de Poitiers, et y combattit sous les veux de son souverain. Jean, trahi par la fortune. fut mené prisonnier en Angleterre, où.)’eelin le suivit avec le titre de son chancelier. Ayant entamé des négociations pour la paiv qui n’cur«·ut pas le résultat qu’il espérait. il remit les sceaux et se retira dans ses terres en Auvergne. Le roi. * de rc•···: r dans ses États, se liâta de rappeler un