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tiré-à deux cents exemplaires ; 6°. Mon journal d’un an, suivi de Poésies diverses par madame M. D. S. J. N. A. J. F. D. (madame Mérard de St-Just, née A.-J.-F. d’Ormoy, sa femme), 1188, iu-12 ; 7° Espiègleries, joyeusetés, bons mots, folies, des vérités, 1789, 3 vol. in-18, dont quelques exemplaires portent le nom de la marquise de Palmarèze. La plupart de ces pièces, dit M. Brunet, sont « plus dignes de l’Arétin et de Meursius que d’un poëte de bonne compagnie. » 8° Mon bouquet et vos étrennes, hommage offert à madame Bailly, 1789, in-18 ; 9° Manuel du citoyen : S. P. D. M. S. J. C. S. F. H. P. L., éditeur, 1791. petit in-12, 10° Fables et contes en vers, 1791, 2 tomes en 1 volume in-12. « Il y a, dit M. Brunet. des exemplaires avec les dates de 1787, de 1792 et de l’an 2 de la république. 11° Éloge historique de J.·S. Bailly, suivi de notes et de quelques, pièces en prose et en vers, 1795. in-18, tiré à vingt-cinq exemplaires ; 12° les Hautes-Pyrénées en miniature, ou Épîtres réunies en forme d’extrait du beau voyage à Barèges et dans les Pyrénées de J. Dusaulx, membre du conseil des Anciens et traducteur de Juvénal, octobre 1790, in-18 d’une feuille, tiré à vingt-cinq exemplaires. La date de 1790 est celle de la composition, mais non celle de l’impression, qui doit être de 1795 ou environ, ce que prouve le titre donné à Dusaulx. 13° Imitation, en vers français, des odes d’Anacréon, in-8°, sans date, de 72 pages, tiré à trente-six exemplaires. On trouve à la suite un Dialogue en vers pour célébrer nos victoires et la paix, suivi d’un divertissement en musique et danse, ce qui donne à ce volume la date de l’an 6 ou environ. M. Brunet cite une édition in-18, avec la date de 1798. 14° Le petit Jehan de Saintré et la Dame des belles cousines, romance suivie de celle de Gérard de Nevers, an 6, in-12.

MERARD DE SAINT-JUST (Ann-Jeanne-Félicité, née n’Ormoy, femme du précédent, née à Pithiviers (Loiret) le 28 juin 1765, a laissé quelques ouvrages qui, de même que ceux de son mari, ne sortent point de la médiocrité. Ce sont :

1° Bergeries et opuscules de mademoiselle d’Ormoy l’aînée (depuis madame Mérard de St-Just), Paris, 1784, in-18 ; 2° Mëmoires de la baronne d’Alvigny, Paris. 1788 ; in-12, réimprimés en 1793, in-18, sous le titre : les Dangers de la passion du jeu, ou Histoire de la baronne d’Alvigny : et une seconde fois sous le titre : la Mère coupable, ou les Dangers de la passion du jeu ; 3° la Corbeille de fleurs (démence de mademoiselle de Panor, en son nom Rozadelle de St-Ophale). Paris. 1796, in-18, attribuée quelquefois à H. Merard de St-Just ; 4° le Petit Lavater, ou Tablettes mystérieuses, Paris, 1799-1801, 3 vol. in-18. Un volume a paru chaque année : c’est une espèce d’almanach. 5° le Château noir, ou les Souffrances de la jeune Ophele, Paris, 1799, 1 vol. in-12 : nouvelle édition, ibid., 1821, 2 Vol. in-12 ; 6° Six mois d’exil, ou les Orphelins par la révolution, Paris, 1805, 3 vol. in-12 ; 7° Alexandrine de Blesancourt, ou les Dangers de l'inconséquence, Paris, 1822, 2 vol. in-12 ; 8° des Poésies diverses de madame Mérard de St-Just se trouvent à la suite de Mon journal d'un an de son mari (voy. l’article ci-dessus). Nous ignorons l’époque e la mort de madame Merard de St-Just.

Z.


MÉRAT [Laurent-Germain) naquit à Auxerre en janvier 1712 dune ancienne famille de robe. Il fit de bonnes études chez les pères de la doctrine chrétienne à Noyers. Ses humanités terminées, il s’appliqua à l’étude de l’histoire naturelle et de la médecine. La botanique avait surtout pour lui un attrait particulier ; aussi vint-il à Paris se perfectionner dans cette science, sous le célèbre Bernard de Jussieu, complétant d’ailleurs son éducation médicale dans cette grande ville, où les cours de toute espèce abondaient déjà. Il y joignit l’étude du dessin, et s’y distingua tellement, qu’Aubriet l’indiqua comme propre pour cette partie à accompagner au Pérou les académiciens qui, sous la direction de la Condamine, allèrent mesurer un degré du méridien. Mais, lorsqu’on le chercha pour le charger de cette mission, il était dans les Alpes, herborisant. Dans le même but, il visita successivement la Suisse, la Savoie, l’Italie, l’Allemagne, la Hollande, les Pyrénées, l’Espagne, toujours à pied, suivant la recommandation de Tournefort, l’un de ses guides les plus chers. Au retour de ses courses lointaines, qui lui prirent deux années, il revint à Paris et fit part de ses découvertes et de ses observations à ses maîtres, dont il devint l’ami. Il resida aussi quelque temps à Montpellier pour en connaître la faculté, alors la plus, célèbre de l’Europe. Mérat fut lié depuis cette époque non seulement avec Bernard de Jussieu, qui ne l’appelait que notre ami, mais encore avec MM. Geoffroy, Salerne, Thouin, Buffon, Daubenton, etc. En 1738, il eut l’avantage d’herboriser avec le grand Linné, durant le séjour que fit à Paris l’illustre Suédois. Cependant le besoin d’une profession et l’amour du pays porteront Mérat à retourner à Auxerre pour s’y établir en 1739. Il choisit la pharmacie. parce que l’étude de sa chère botanique en était la partie essentielle. Il refusa alors des offres avantageuses pour obéir à la voix de sa patrie. En 1751, ·il fut reçu membre de la société des sciences et belles-lettres, d’Auxerre, et occupa successivement la plupart des fonctions municipales, accordées à la haute estime qu’avaient pour lui ses concitoyens, auxquels d’ailleurs il prodigua son savoir et ses conseils avec un désintéressément nuisible à sa fortune. Pendant les loisirs de sa profession, Mérat étudia les plantes de la contrée qu’il habitait, dans un rayon de cinq à six lieues, les décrivit et en composa un traité, fruit de quarante ans de recherches. Il est intitulé Histoire des plantes qui croissent dans le comté auxerrois, etc., orné de planches. Cet ouvrage, qui renferme