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(Milan), 1736, 4 vol. in-fol. Le quatrième volume contient le traité : De antiquis monachorum ritibus, cité sous le n° 2. La préface est très-curieuse ; dom Martène y montre l’inutilité des corrections faites par le P. Commire aux poésies de St-Orient. 5° Veterum scriptorum et monumentorum moralium, historicorum, dogmaticorum, ad res ecclesiasticas, monastíicas et politicas illustrandas collectio nova, Rouen, 1700, in-4°. C’est une continuation du Spicilège de dom d’Achery. Les pièces contenues dans ce volume ont été reproduites dans le recueil suivant. 6° (avec dom U. Durand) Thesaurus novus anecdotorum, Paris, 1717, 5 vol. in-fol. Le premier volume contient des lettres inédites des papes, des rois et de plusieurs hommes illustres du moyen âge ; le second, des lettres des papes Urbain IV, Clément IV, Jean XXII et Innocent VI, et différentes pièces relatives à l’excommunication de l’empereur Louis de Bavière, et au schisme des papes d’Avignon ; le troisième, d’anciennes chroniques et divers monuments servant à l’histoire ecclésiastique et civile ; le quatrième, des actes, des conciles, des synodes et des chapitres généraux des plus illustres congrégations ; et le cinquième, des opuscules de différents auteurs ecclésiastiques qui ont vécu depuis le 1° jusqu’au 11e siècle. 7° Voyage littéraire de deux bénédictins (dom Martène et dom U. Durand), Paris, 1717 ; ibid., 1724, 2 vol. in-4°, fig. C’est le récit du double voyage dont on a parlé, et la notice des objets les plus curieux qu’ils ont vus dans les abbayes de France et d’Allemagne. On y trouve un grand nombre de remarques d’érudition, et différentes petites pièces dont ils n’avaient pu faire usage dans leurs grands recueils. 8° (avec le même) Veterum scriptorum et monumentorum historicorum, dogmaticorum, moralium amplissima collectio, Paris, 1724-29-33, 9 vol. in-fol. Chaque volume est orné d’une bonne préface, qui fait voir le fruit qu’on peut tirer des pièces qui y sont renfermées. Le premier contient plus de treize cents lettres ou diplômes des rois, princes et autres personnages illustres ; le second, plusieurs actes relatifs à l’abbaye impériale de Stavelo, et les lettres de l’abbé Wibald que les éditeurs comparent à notre Suger ; des lettres du pape Alexandre III, adressées à différents ecclésiastiques du diocèse de Reims, de Ste-Hildegarde, de l’empereur Frédéric II, etc. ; le troisième, les lettres d’Ambroise le Camaldule, celles de Pierre Dauphin, supérieur général, et de plusieurs autres personnages du même ordre ; elles avaient été remises aux éditeurs par dom Mabillon, qui les avait rapportées d’Italie ; le quatrième, des pièces relatives à l’histoire de l’empire d’Allemagne ; le cinquième, d’anciennes chroniques de France, d’Angleterre, d’Italie, de Constantinople, et des guerres de la terre sainte ; le sixième, des pièces relatives aux ordres religieux établis dans les 11° et 12e siècle ; le septième, des capitulaires des rois de France, et des actes des conciles qui ont précédé ou suivi celui de Pise ; le huitième, les actes du concile de Bâle, des synodes diocésains, etc. ; et enfin le neuvième, des opuscules inédits des auteurs ecclésiastiques.

Dom Martène est l’éditeur du sixième volume des Annales ordínis Sti-Benedicti, ouvrage important que dom Mabillon n’avait pas pu terminer. Il a laissé en manuscrit une Histoire de l’abbaye de Marmoutier, avec les preuves, 2 vol. in-fol., et une Histoire de la congrégation de St-Maur, qui a été continuée par dom Fortet, de 1739 à 1747, 3 vol. in-fol. L’Éloge de ce savant religieux a été imprimé dans le Mercure du mois d’août 1739. On peut consulter, pour plus de détails, l’Histoire littéraire de la congrégation de St-Maur.

W-s.


MARTELLY (Honoré-François-Richaud), poète dramatique, naquit en 1751 à Aix, en Provence, d’une famille honorable. Son aïeul, médecin distingué, tut anobli pour le courageux dévouement qu’il avait montré pendant la peste de Marseille. Après avoir achevé ses études sous les jésuites, qui tentèrent de se l’attacher, il fréquenta l’école de droit et se fit recevoir avocat au parlement de Provence. Ayant eu l’occasion de voir jouer Lekain, il conçut une passion si vive pour le théâtre n’il résolut de suivre cette carrière. On dit que, le même jour où il plaida sa première cause devant la cour d’Aix, il fit ses débuts dans la tragédie sur le théâtre de cette ville, mais cette anecdote est plus que suspecte. Quoi qu’il en soit, Martelly ne tarda pas à abandonner le barreau. Après avoir débuté par le rôle de Tancrède dans sa ville natale, i parut successivement sur les principaux théâtres de province, où il se fit également applaudir dans la tragédie et dans la comédie. Il vint ensuite à Paris et fut pendant quelques années attaché au théâtre Molière, mais avec moins de succès. Il avait pris pour modèle le comédien Molé, ce qui le fit surnommer le Molé de la province, et donna sujet au quatrain suivant :

Molé, dans ses succès, sublime et sans envie,
Ne peut en Martelli reconnaître un rival ;
À juste titre on doit applaudir la copie,
Mais il faut respecter toujours l’original.

Sur la fin de sa vie, il se retira dans une jolie maison de campagne près de Marseille, où il mourut le 8 juillet 1817. On a de lui : 1° Fables nouvelles, Bordeaux, 1788, in-12 ; 2° les deux Figaro, ou le Sujet de comédie, comédie en cinq actes et en prose, représentée en 1790 au théâtre du Palais-Royal ; Paris, 1791, in-8°. Cette pièce, réimprimée plusieurs fois, fait partie de la Suite du répertoire du Théâtre-Français, publiée par Lepeintre, édit. in-18, t. 49. L'intention, dit Laharpe, en est maligne et satirique ; plusieurs traits sont dirigés contre Beaumarchais, en paraissant tomber sur son principal personnage ; et cela est d’autant plus mal qu’il n’a fait que travailler sur le canevas qui appartient à