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mes, etc.. la Haye (Lyon), 1737, 2 vol. in-12 ; elle a été refondue dans l’histoire de cette ville ; 2° les Amours de Callisthène et d’Aristoclée, la Haye (Paris), 1740, in-12 ; réimprimés avec des additions en 1765 sous ce titre : Callisthène, ou le Modèle de l’amour et de l’amitié. L’auteur avait pris l’idée de ce roman dans Plutarque. 3° Mœurs et usages des Grecs, Lyon, 1743, in-12. Cet uuvrage, plein de recherches curieuses, est divisé en quatre parties, dans lesquelles Ménard traite de la religion des Grecs, de la forme de leur gouvernement, des sciences et des arts qu’ils ont cultivés, et enfin de leurs usages domestiques. 4° Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nîmes, Paris, 1750-58, 7 vol. in-4°, fig. ; ouvrage très-savant, et auquel on ne peut reprocher que son excessive prolixité. Il en a été donné un abrégé avec continuation jusqu’à nos jours par L.-P. Baragnon, sous le titre : Abrégé de l’histoire de Nimes de Ménard, Nîmes, 1831-33, 3 vol. in-8° ; nouvelle édition, ibid., 1838-40, 4 vol. in-8°. 5° Réfutation du sentiment de Voltaire sur le testament politique du cardinal de Richelieu, 1750, in-12 (voy. Foncemagne et Richelieu). Ménard a publié avec le marquis d’Aubaïs : Pièces fugitives pour servir à l’histoire de France, Paris, 1759, 3 vol. in-4°. Les ièces que renferme cette collection s’étendent (de 1546 à 1653 ; elles sont accompagnées de notes savantes, pleines de recherches sur les personnes, les lieux, les dates, etc. ; aussi ce recueil est-il très-estimé. Il préparait une édition des Œuvres de Fléchier, in-4° ; le premier volume, le seul qui ait paru, est précédé d’une Vie de Fléchier, par Ménard, très-bonne à consulter. L’Éloge de Ménard, par le Beau, a été inséré dans le tome 36 des Mémoires de l’Académie des inscriptions ; ou en trouve un extrait dans la Nécrologie des hommes célèbres, pour l’année 1770.

W—s.


MÈNARDIÈRE. Voyez Mesnardière.


MENASSES. Voyez Manassès.


MENC (N. ne), né en Provence, d’une ancienne et bonne famille, vers 1740, était conseiller au parlement d’Aix depuis six années lorsque la révolution opérée dans la magistrature par le chancelier Maupeou le contraignit à suivre une autre direction. Il acheta une charge de maître des requêtes en 1774, et déploya dans ses nouvelles fonctions une aptitude qui fut bientôt appréciée par le ministère. On lui confia le rapport de plusieurs affaires importantes ou délicates, et le garde des sceaux le choisit pour faire partie d’une commission chargée de la recherche, de l’interprétation et de la réunion en un corps des ordonnances des rois de France et de tous les autres documents relatifs à la législation et au droit public de la monarchie française[1]. Mais il ne prit part que pendant peu d’années aux travaux de la commission. Il périt, par suite d’un accident, chez son ami Laurent de Villedeuil, au mois de novembre 1784. Le pamphlétaire Baudouin de Guemadeuc (voy. ce nom), qui a tracé le tableau le plus hideux de ses confrères les maîtres des requêtes, ne reproche à Menc que d’avoir été mis au corps de garde pour s’être battu avec le suisse de la Comédie française[2]. Une imputation plus grave lui a été faite dans les Mémoires secrets. On prétend que le défaut de fortune l’a fait plusieurs fois gauchir dans ses fonctions de magistrat[3]. Il faut se garder d’ajouter foi entière aux propos recueillis fort légèrement par les auteurs de ces mémoires, dans le but d’amuser la malignité publique. Menc était d’ailleurs, disent les mêmes Mémoires, un homme d’esprit et de mérite. On a de lui une traduction estimée des Réflexions de Machiavel sur la première décade de Tite-Live, avec un discours préliminaire, Paris, 1782, 2 vol. in-8°. Le traducteur, dans ce discours remarquable par la profondeur des vues, a devancé l’opinion, généralement reçue aujourd’hui, qui absout Machiavel du reproche d’avoir cherché à propager des principes pernicieux en politique. — Menc (le P. Paul-Antoine), prieur des dominicains de Marseille, sa patrie, s’est fait connaître par plusieurs ouvrages qui ont remporté le prix à l’académie de cette ville : 1° en 1755, sur cette question : Le bonheur est plus commun chez les petits que chez les grands ; 2° en 1756, sur celle-ci : l’homme est plus grand par l’usage des talents que par les talents eux-mêmes ; 3° en 1766 pour son Éloge de Gassendi, qui a été imprimé à Marseille, 1767, in-12 ; 4° en 1767, sur cette question : Quelles sont les causes de la diminution de la pêche sur les côtes de Provence, et quels sont les moyens de la rendre abondante. Ersch (France littéraire, 2e suppl., 1806, p. 360), et M. Quérard, après lui, lisent la date de la mort du P. Menc à l’année 1784. Mais sa vie ne s’est pas prolongée jusque-là. C’est au maître des requêtes que cette indication doit s’appliquer. L-st-x.


MENCIUS. Voyez Meng-Tseu.


MENCKE (Othon), savant philologue, né le 22 mars 1644 à Oldenbourg, dans la Westphalie, était fils d’un des premiers négociants de cette ville. Après avoir terminé ses humanités, il alla faire son cours de philosophie à Brême, et fréquenta ensuite les principales universités d’Allemagne, cherchant l’occasion d’exercer partout son malheureux talent pour la dispute. À Iéna, il réduisit au silence son antagoniste, homme très-exercé dans ces sortes de combats ; et ce petit triomphe commença sa réputation. Il fut nommé en 1668 professeur de morale à l’académie de Leipsick, et il remplit cette chaire avec

  1. Cette commission fut composée de quatre magistrats (MM. de St-Génies, Pastoret, le Coigneux et Menc), de quatre membres de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (MM. la Porte du Theil, Bréquigny, Paulmy et Clément), et de quatre bénédictins (dom Poirier, dom Brial, dom Labbat et dom Lièble).
  2. Espion dévalisé, 1782, in-8°, p. 217.
  3. Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la république des lettres, 1756, in-12, p. 2.