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bibliothèques de Rome les matériaux de ses ouvrages, tous consacrés à la gloire de la Ste-Vierge. Dans sa Bibliotbera Mariana (t. 1", p. 599), il en indique quinze déjà publiés et cinq sur le point de l’être ; un catalogue spécial publié en 1667 (Vienne, Cosmerov, in-8o) sous le nom du P. Mariophílus Teresianus, et intitulé Parma Marianne, en compte vingt-sept déjà imprimés et trente-deux encore inédits ; Sarteschi (De srripror. congr. Jlalr. Dei, p. 135-145) en décrit trente et un imprimés et quarante-trois manuscrits, qu’il avait tous eus sous les yeux ; mais il convient que cette liste n’est pas encore complète, et il nous apprend que le P. Louis Marracci (voy. l’article suivant), ans la Vie de son frère demeurée inédite, en comptait jusqu’à cent quinze, tous conservés, imprimés ou manuscrits, dans la bibliothèque du couvent de Ste-Marie in Campizello, à Rome, où le P. Hippolyte passa toute sa laborieuse carrière. Cet infatigable écrivain s’étonnait lui-même qu’avec une constitution frèle et délicate il eût pu sutiire à de tels travaux, et il disait hautement que c’était un miracle du à la protection de la Mère de Dieu. Il mourut le 18 mai 1675. Le principal de ses écrits : 1° Bíbliotheea Mariana, Rome, 2 vol. in-8o, est une notice biographique et bibliographique, par ordre alphabétique, de tous les auteurs qui ont écrit sur quelques-uns des attributs ou es perfections de la Ste-Vierge, avec la liste de leurs ouvrages. Le nombre des écrivains qu’il indique s’élève à plus de trois mille, et celui des ouvrages à plus du double, tant imprimés que manuscrits, venus à sa connaissance. Ce livre, rare et recherché des bibliographes, est terminé par cinq tables curieuses qui facilitent les recherches. Parmi ses autres productions nous citerons : 2° Ponti/im mazimi zllariani, Rome, 1642, in-8o ; 3° liege : Mariani, ~1bíd., 1654, in-8o ; 4°Purpura Mariana, ibid., 1654, in-8o. C’est la notice des papes, des rois et des cardinaux qui se sont signalés par une dévotion particulière à la Vierge. 5° Brave compendio della vita di S. Iiaimondo Nonnato, dell’ ordine della Madonna della Mercede, etc., ibid., 1655, in-8o ; 6° Anziuim Mariani, ibid., 1636, in-8o. C’est la liste des curés et des simples prêtres dont la dévotion à la Vierge a éclaté par quelques actes particuliers. 7° Heroïdes Mariam, ibid., 1659, in-8o ; 8° Fides Cajetana in controccraia conceptions B. M. V. ad libram paritatis appensa, et nulla inventa, etc., Florence, 1655, in-8o ; réimpriméà Palerme, à Lyon, à Bruxelles, à Messine, à Vienne en Autriche, à Cordoue, Avignon, Valence, etc. C’est une apologie du cardinal Cajetan. 9° Trutina Mariana, Placentia, 1660, in-8o ; Bruxelles, 1662 ; Vienne en Autriche, 1663, in-8o ; 10° Vindíratio Chrysostomira. Rome, 1664, in-8o ; 11° Polyanlhea Mariana, Cologne, 1683 ; Rome, 1694, in-fol. ; Cologne, 1727, in-4o. La 1" édition est augmentée d’un Appendix ad bibliothecam Marùznam, contenant plus MAR

de mille noms d’auteurs oubliés dans le premier ouvrage, ou qui n’avaient écrit que depuis 1648. 12° ll fut Yéditeür de Conreplio immaculalœ Deipara* Virginia Mariœ, cclebrata ucxv anagraimnalilms prorsus puris ex hoc Salutalionîã ÊHQCIÎCØ programma le deductù : Ave, Maria. gratia plena ; Domínus tecllm, à J.-B. Agnensi Cymeo Calcenai, mrdinali : Julii Bospigliosi aulico cœco, Rome, 1665, in-8o, avec une notice sur l’auteur. On a imprimé depuis d’autres recueils du même genre. Parmi les ouvrages inédits du P. Hippolyte nous citerons Bullarium Marianum, 2 vol. in-fol. ; Idea bildiothecaz magna Jlariamz, 16 vol. ; - Bibliolheca parpurea Mariana, 2 vol. ; - Catalog !! immaeulanu Mariana.:, recueil de passages de plus de cinq cents auteurs en faveur de l’opinion de l’immaculée Conception ; - Sancti atque il-lustres doctores antiqui pro immamlatd n. v. conception : objecti cuidam Pseudo-Cajetano, etc., in-lv. W-s.


MARRACCI (Louis), savant orientaliste, né à Lucques en 1612, entra comme son frère Hippolyte dans la congrégation des clercs réguliers de la Mère de Dieu, et s’y distingue par ses lumières et par son zèle pour la pureté de la foi. Il y enseigna pendant sept ans la rhétorique aux novices et passa ensuite par les différentes charges de sa congrégation ; il trouva cependant le loisir de s’appliquer à l’étude des langues orientales ; et le pape Alexandre VII, informé de son mérite, le nomma en 1656 à la chaire d’arabe du collége de la Sapience, qu’il remplit avec distinction. On découvrit dans ces temps-là, en Espagne, des lames de plomb très-anciennes toutes couvertes de caractères arabes, et les Espagnols ne manquèrent pas de les attribuer à l’apôtre St-Jacques ou à ses disciples ; mais le P. Marracci démontra que c’était l’ouvrage de quelques faussaires mahométans, et les fit proscrire par un décret de la congrégation de l’Index, dont il était membre. Le pape Innocent XI le choisit pour son confesseur, et voulut l’élever aux premières dignités ecclésiastiques ; mais on ne put vaincre sa modestie, et il mourut à Rome le 5 février 1700, à l’âge de 88 ans. Le plus important des ouvrages du P. Marracci est sa traduction de l’Alcoran, dont la première partie (Prodromus ad refutationem Alcorani, etc.) parut d’abord à Rome, 1691, 4 part. in-8o. L’auteur l’a fait précéder d’une Vie de Mahomet, tirée des auteurs arabes les plus estimés, et d’une Dissertation sur le titre de l’Alcoran, le dialecte dans lequel cet ouvrage est écrit, les versions qui en ont été faites, le plan et le style de cette production, etc. Dans sa réfutation, le P. Marracci s’attache à prouver que les prophéties qui démontrent la vérité de la religion chrétienne sont en même temps la condamnation du mahométisme ; que Mahomet n’a appuyé sa mission d’aucun miracle ; que les dogmes du christianisme sont conformes à la raison, et que ceux de l’islamisme sont absurdes ;