goûts et les mœurs simples de Méjanes, il les remplit avec autant de zèle que de sagesse. Il établit à Aix un jardin botanique, un laboratoire de chimie et une école vétérinaire. Il y fonda la première société d’agriculture, et il en désigna les membres. Enfin il voulut donner une dernière preuve d’attachement pour sa patrie et d’estime pour la ville qui l’avait adopté ; par son testament du 26 mai 1786, et par ses codicilles des 18 et 19 septembre suivants, il légua sa bibliothèque à la Provence pour être rendue publique à Aix, et il assigna plus de trois mille francs de rente perpétuelle destinés à l’entretien et à l’augmentation de cette belle collection. Méjanes, alors syndic et député de la noblesse de Provence à Paris, y mourut le 5 octobre 1786. et fut enterré à St-Roch, où le registre mortuaire est signé par son ami le vertueux Dulau, archevêque d’Arles, qui, moins heureux que lui, périt dans les massacres de septembre 1792 (voy. Duuu). Méjanes léguait par son testament à la ville d’Aix en Provence sa bibliothèque, composée de 80,000 volumes. Cette bibliothèque fut ouverte au public en 1810. Voyez Rouard, Notice biographique sur le marquis de Méfanes, Aix, 1831, in-8°. A-’r.
MEJEJ, prince du pays des Kenouniens, situé
dans le Vasbouragan, province de l’Arménie,
naquit vers la fin du 5e siècle, d’une des plus
anciennes familles de l’Arménie. «Il faisait remonter
son origine jusqu’à llaïk, fondateur du
royaume : sa race au moins était dans la possession
héréditaire du pays des Kenouniens depuis
plus de six siècles. En l’an 516, sous le
règne de l’empereur Anastase, les Huns-Sabiriens
passèrent le défilé de Derbent, et fondirent sur
a grande Arménie ; ils entrèrent ensuite dans la
petite, et passèrent de là dans la Cappadoce, où
ils firent un immense butin. ils se préparaient à
traverser l’Arménie, pour retourner dans leur
pays ; déjà ils étaient parvenus jusqu’à la province
de Sasoun : Pourzan, marzban, ou commandant
militaire de l’Arménie pour le roi de
Perse, avait pris la fuite, et ils ne trouvaient personne
pour leur faire tète, quand Mejej, ayant
réuni ses forces à celles de plusieurs princes voisins,
marcha contre eux, les mit dans une déroute
complète, leur enleva tout leur butin, et en débarrassa
entièrement le pays. Kobad, roi de
Perse, instruit de la victoire qu’on devait au courage de Mejej, destitua Pourzan, et donna au prince des Kenouniens le gouvernement du pays qu’il avait délivré. Pendant son administration, Mejej sut se faire aimer des Arméniens, et conserver la confiance du roi de Perse Kobad, aussi bien que de son successeur Khosrou-Nouschirewan. Il mourut en l’an 548 à Tovin, après avoir gouverné l’Arménie pendant trente ans. Il eut pour successeur le Persan Tan-Schahpour.- Son petit-fils Musa, comme lui prince des Kenouniens, s’attacha en l’an 620 à la fortune de l’empereur MER
Héraclius, qui s’efforçait de chasser les Persans des provinces orientales de l’empire, dont ils occupaient la plus grande partie. Il le joignit avec un corps de troupes auxiliaires dans la Colchide. Par ordre d’11éraclius, Mejcj se porta sur Tovin, prit Nakhdjewan, et pénétra dans l’Aderbadegan, où il brûla Tauriz. Après avoir rassemblé un butin considérable, il revint passer l’hiver dans la province arménienne de Plaïdagaran, voisine de l’AIbanie, où campait l’empereur. Pendant toute la guerre qu’Héraclius soutint, en Perse, jusqu’à la mort de Khosrou-Parwiz, Mejej lui rendit des services signalés : pour l’en récompenser, Héraclius le lit gouverneur de l’Arménie grecque ; et en cette qualité, hlejej asšista. en l’an 629, au concile de Gazin ou Theodosiopolis, destiné à unir les Arméniens à l’Église grecque. Ce prince gouverna l’Arménie grecque jusqu’en l’an 6b.8 ; il fut alors rappelé par Constant, petit-fils d’l1éracllus, ui le lit venir à sa cour, où i le revètit de hautes ãignités. En l’an 667, il était en Sicile avec l’empereur. Ce prince fut assassiné dans le bain à Syracuse, par un de ses domestiques. Les grands, qui détestaient tous Constant, et qui n’aimaient guère plus son fils Constantin Pogonat, vincent trouver Mejej, et le forcèrent d’accepter la couronne impériale. Constantin fit aussitôt un armement pour chatier les rebelles ; sa flotte fut bientôt en Sicile : les partisans de Mejej n’opposèrent qu’une faible résistance ; Syracuse fut conquise, et Mejcj, contraint de se rendre, fut emmené à Constantinople par le vainqueur, qui l’y lit mettre à mort, en 668. S. M-N.
MEKHITHAR, prètre arménien, qui naquit et
qui vécut à Any, capitale de la grande Arménie,
Ilorissait vers a fin du 12e siècle. Il avait composé
une histoire ancienne de l’Arménie, de la
Géorgie et de la Perse ; on la croit perdue, et on
doit la regretter, d’après la manière dont Vartan
et Étienne Orpélian en parlent. ltlekhithar était
fort instruit dans la langue persane ; il avait traduit
de cette langue plusieurs ouvrages relatifs à
l’astronomie, qui ont eu le même sort que son
histoire.- Mxairnrrnan, médecin arménien, naquit
à Her, ville de l’Aderba’idjan, vers le commencement
du 12e siècle. Aux connaissances médicales
il joignait la philosophie et Fastronomíe ; il possédait
aussi les langues grecque, arabe et persane,
de sorte qu’il pouvait passer avec raison pour un
homme fort habile ; aussi jouissait-il d’une fort
grande considération en Arménie : il était lié
d’une étroite amitié avec St-Nersès-Schnorhali,
l’un des plus illustres et des plus savants patriarches
de l’Arménie, qui lui a dédié plusieurs pièces
de vers. Parmi les Lettres de ce prélat, on en
trouve quelques-unes qui sont adressées à Mekhithar.
Grégoire IV, frère et successeur de Nersès,
n’eut pas moins d’estime pour Mekhithar, qui,
en 1184, lui adressa son Traité desjièeres, que
nous possédons à la bibliothèque de Paris, sous le
n° 107 des manuscrits arméniens.- Mammalia-