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qui refuse d’admettre sans preuves cet affligeant éloge. Heureusement pour sa mémoire, il a des droits plus certains et mieux fondés à l’estime de la postérité. Il essaye de rétablir le cinquième livre d’Apollonius de Perge, d’après l’indication de Pappus, qui nous apprend qu’il traitait de maximis et minimis ; et quoiqu’il n’ait pas été entièrement heureux dans cette entreprise, on est obligé de convenir qu’il n’y a qu’un grand géomètre qui ait osé la tenter (voy. Apollonius et Viviani). Il imagina une nouvelle théorie des sections coniques, adoptée et étendue par La Hire ; il perfectionna les gnomons ; l’arithmétique lui eut aussi des obligations (voy. Mariano Fontana) ; on a de lui divers traités sur l’astronomie, sur la nature des éléments, sur la mécanique, sur les propriétés de l’aimant, sur la musique, et sur d’autres parties de la physique et des mathématiques ; enfin il a publié différents ouvrages sur l’histoire, et un recueil de poésies (Rime, 1552, in-8°.) On trouvera dans les Mémoires de Nicéron la liste des ouvrages de Maurolyco qui ont été imprimés, au nombre de quinze ; les principaux sont : 1° des Traductions latines de Théodose, de Ménélaüs, d’Autolycus, d’Euclides, d’Apollonius, etc., la plupart accompagnées de savants commentaires, qui ont été fort utiles aux nouveaux éditeurs. 2° Cosmographia de forma, situ, numeroque cœlorum et elementorum. etc. Venise, 1543, in-4° ; souvent réimprimée dans le 18e siècle. 3° Theoremata de lumine et umbra ad perspectivam radiorum incidentium , Venise, 1575, in-4° ; nouvelle édition, avec les notes de Clavius, Lyon, 1613. Il approche, plus que personne, dans cet ouvrage, de la véritable manière dont nous voyons les objets ; mais il lui restait encore à vaincre des difficultés qui ont arrêté longtemps ceux qui ont achevé après lui ce qu’il avait commencé. (voy. l’Hist. des mathématiques de Montucla, t. 1er, p. 696 et suiv.) 11° Admirandi Archimedis Syracusani monumenta omnia quæ existant, Palerme, 16833, in-fol. C’est plutôt une imitation d’Archimède qu’une traduction littérale des ouvrages du géomètre ancien. La première édition s’étant perdue par un naufrage, fut renouvelée sur un exemplaire retrouvé en 1681. (Voy. ibid. p. 563). Maurolyco avait laissé

un grand nombre de traités manuscrits. dont on peut voir la liste dans la Biblioth. Sicula de Mongitore, et dans les Elogi d'uomini illustri de Lor. Crasso. Outre les auteurs déjà cités on peut consulter, pour des détails, la Vie de Maurolyco (en italien) par un de ses neveux, Messine, 1613, in-4° ; les Éloges des hommes illustres de Tessier ; le Dictionn. de Chaufepié, etc.

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MAUROLYCO (Sylvestre), neveu du précédent, hérita, sinon de ses talents, au moins de son ardeur pour l’étude. Étant passé fort jeune en Espagne, il fut attaché, en 1583, à la garde de la bibliothèque de l’Escurial, et chargé, par le roi Philippe II, de parcourir l’Europe, pour recueillir des manuscrits dignes de faire partie de cette collection. Il obtint, en récompense de ses services, une abbaye, et fut nommé en 1568 l’un des aumôniers du roi. Il revint peu de temps après en Sicile, et fut pourvu en 1592 à l’abbaye de Sancta Maria de Roccamatore, dgpt il répara et embellit les bâtiments, comme on l’apprend dune inscription placée au-dessus de la porte de la salle capitulaire. Il vivait encore en 1613 ; mais Mongitore n’indique point la date de sa mort. On a de lui : hmfia ram intitula mon Oceono di lutte le rçligíoui dd lwfltlth Hflifiítle, 1613, in-fel. C’est une histoire des ordres monastiques = elle est un peu meilleure que celles qui lavaient précédée ; mais elle a été surpassee par les ouvrages de Ph. Bonauni, d’llélyot, etc. Maurolyco a laissé plusieurs ouvrages manuscrits,

qui supposent des recherches, et dont on trouvera la liste dans la Biblioth. Sicula, t. 2, p. 226

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MAUROY (P.), publiciste français, né à Paris vers 1806, se fit recevoir avocat, devint à la fin de 1848 Secrétaire du procureur général de la cour d'appel de Paris. chef du secrétariat du ministère de l'Intérieur en 1849, et conseiller de préfecture du département de la Seine en 1861. Il a publié 1° en 1811, Question d’fU9fl’› Précédé da rmi : de la domination romaine dans le nord de l’Afríque, Paris, 18511, in-8° ; 2’ Du commerce des peuples ; de l’Afrique septentrionale dans l’antiquité, Paris, 18§ 5 et 1846. Membre *le la commission centrale de la société de gécsrfluhie. il a fourni à son Bulletin quelques articles et rapports. Mauroy avait pris part à la rédaction de divers recueils de jurisprudence, publié des Etain çmniparëea in droit romain. et fait paraître en 183% une bne-Chure politique dans le sens conservateur intitulée Cèdrrom-nout ? åprèt l’¿Qt¢ttt8l’¢1|¢rcIi£¢, appåa lïaarrlciala guerre ! Mauroy est mort en 1866. Z..


MAUROYENY (Namur), nommé hospodar de Valachie, en 1787 après Alexandre Maurocordato, dut son élévation au fameux capitan-pacha Gazi-L Hnãfiln, dont il avait été le drogman. La cour de Constantinople ayant déclaré la guerre ù celles de St-Petersbourg et de Vienne, Maureyeny montra tant de : ele pour les intérêts de la Porte, qu’il obtint lhonneur insigne, et sans exemple pour un Grec, de commander un eotpade tmupes ottomanes. À la tête de 18,000 hommes. dont un tiers était des chrétiens valaques et bulgares. il ouvrit la cauntflsufl en 1788, entra dans la Trausytvanie. et remporta les åremters avantages sur les Autrichiens en en sant plusieurs fois le ns avant-postes, qui nepnrent résister aux charges de la cavalerie turque. En récompense de ces succès qu’il souilla par des ravages inutiles. il reçut du grand vizir un sabre et un cafetan-Moins heureux dans les campasnes suivantes, et battu deux tais par les autrichiens. il tut obfixé de se replier dans la Bulgarie. Voulant reprendre l’offensive, il repassa le Danube non loin Widdin, et se retrancha près de Kolafat, en Valachie ; 45