Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 27.djvu/100

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’auteur qu’il désigne. l’intrigue des Deux Figaro est calquée sur celle de la Mère coupable ; ce sont les mêmes personnages et à peu près le même genre de comique. Quoique l’imitation soit très-inférieure à l’original, il y a néanmoins de l’esprit, de la gaieté et des incidents bien imaginés ; le dialogue a moins de quolibets, mais il est aussi moins piquant (Corresp. litt., lettre 288). C’est par erreur que M. Lepeintre dit que cette comédie « est évidemment dirigée contre la fameuse pièce du Mariage de Figaro. » (Notice sur Martelly dans le tome 44 de la Suite du Répertoire). 8° L’Intrigant dupé par lui-même, comédie en cinq actes et en prose, Paris, 1802, in-8° ; 4° Une heure de Jocrisse, comédie en un acte et en prose, représentée en 1801 sur le théâtre Montansier, Paris, 1804, in-8° ; le Maladroit, comédie en trois actes et en vers ; 6° les Amours supposés, comédie. Ces deux pièces furent représentées sur le théâtre de Bordeaux. 7° Conseils d’un homme de lettres, ou les Trois Rimeurs ; cette comédie n’a été ni jouée ni imprimée. Martelly avait en outre poublíé un conte intitulé le Bonheur, dans le me 11 (1814) des Mémoires de l’académie de

Marseille.

W-s.


MARTENS ou MERTENS (Thierri) est regardé par la plupart des bibliographes comme le plus ancien imprimeur des Pays-Bas ; mais l’abbé Lambinet soutient, contre l’opinion de Prosper Marchand, de Meennan, de Ghesquière, etc., que Martens fut l’élève, puis l’associé de Jean de Westphalie, qui introduisit l’art de l’imprimerie dans la Belgique ; et les raisons dont il appuie son sentiment n’ont point été réfutées d’une manière victorieuse par Laserna-Santander. Martens naquit à Alost, petite ville près de Bruxelles, vers 1453 ; il s’appliqua à l’étude des langues anciennes et s’y rendit assez habile ; il visita ensuite une partie de la France, de l’Allemagne et des Pays-Bas. De retour à Alost, il y imprima, dit-on, en 1473, le Speculum conversionis peccatorum, par Denis le Chartreux ou Rikel ; mais Lambinet soutient que cet ouvrage est sorti des presses de Jean de Westphalie. Une édition du Liber Prœdicobilis de 1474, citée par Maittaire, mais qui n’a été vue par aucun autre bibliographe, porte les noms de cet imprimeur et de Martens, son associé. Martens imprimait à Anvers en 1476, et personne ne lui conteste l’honneur d’y avoir exercé le premier l’art typographique. Depuis cette époque jusqu’en 1487, on ne retrouve plus de traces de son imprimerie. On peut présumer qu’il employa cet intervalle de dix ans à voyager pour se perfectionner dans son art, et que ce fut alors qu’il visita l’Italie. Il reparut à Alost en 1487, et on le voit imprimer successivement dans cette ville à Louvain, à Anvers et encore à Alost. Il s’établit enfin à Louvain en 1512, et se distingua bientôt par ses belles éditions, imprimées en caractères romains, inconnus à ses prédécesseurs, et surtout par ses éditions grecques que Laserna-Santander trouve si belles, qu’il croit que Martens peut être surnommé l’Alde des Pays-Bas, le père de l’imprimerie grecque de la basse Allemagne. Martens quitta Louvain en 1528, et se retira dans le monastère des Guillelmins d’Alost, auxquels il légua sa bibliothèque et ses biens. Il y mourut, plus qu’octogénaire, le 28 mai 1534, et fut enterré dans l’église de ces religieux sous une tombe sculptée en relief. À la suppression des Guillelmins par Marie-Thérèse, les magistrats d’Alost firent transporter ce monument dans la chapelle St-Sébastien, et y ajoutèrent divers ornements de très-bon goût. Lambinet a fait graver la tombe où ce typographe est représenté vêtu d’une robe de docteur. Martens était lié d’une étroite amitié avec Érasme, qui a consacré à sa mémoire une belle épitaphe, rapportée par les bibliographes cités à la fin de cet article. Il comptait aussi au nombre de ses amis Adr. Barland, Martin Dorp, etc. Outre les langues anciennes, il savait l’allemand, l’italien, le français. Il était d’un caractère gai et aimait les plaisirs de la table. Prosper Marchand a donné une liste de 54 volumes imprimés par Martens ; cette liste a été depuis grossie du double par d’autres découvertes, entre autres, par celles de deux de ses compatriotes, Meert et de Gand. Vingt-sept de ces éditions seulement sont du 15e siècle, et Lambinet juge qu’il n’y en a pas dix d’authentiques ; la marque de cet imprimeur est un double écusson renfermant les lettres initiales T. M., et suspendu à un arbre supporté par deux lions ; il a employé quelquefois la double ancre. On cite de lui comme écrivain : Hymni in honorem Sanctorum ; — Dialogus de virtutibus ; - Alia quœdam opuscula ; - Dictionnarium hebraïcum rive Enchiridion radicum, etc., ex Jo. Reuchlino, in-4°, sans date et sans nom d’imprimeur. Il existe un exemplaire de cet ouvrage à la bibliothèque de Paris. On peut consulter pour plus de détails le Dictionnaire de Prosper Marchand, art. Martens ; Meermann, Origines typographicœ ; Lambinet, Origine de l’imprimerie, t. 2, 97-170 ; Laserna-Santander, Dictionnaire bibliographique choisi, t. 1er, p. 293 ; de Gand ; Recherches historiques et critiques sur la vie et des éditions de Martens ; Alost, 1845, in- 8° ; Vandermeersch, Recherches sur Martens, Gand, in-8° ; Troch d’Alost, Notice sur T. Martens, premier imprimeur des Pays-Bas ; Iseghem, Biographie de T. Martens d’Alost, premier imprimeur de la Belgique, suivie de la bibliographie de ses éditions, Malines et Alost, 1852,

in-8°.

W-s.


MARTENS (Frédéric), chirurgien et voyageur allemand, parcourut plusieurs fois les mers d’Europe ; et, en 1671, alla au Spitzberg sur un navire destiné à la pêche de la baleine. Parti de Hambourg le 15 avril, il quitta le Spitzberg le 22 juillet, et jeta l’ancre dans l’Elbe le 30 août. Martens a publié le récit de cette campagne pénible dans l’ouvrage allemand intitulé Voyage au