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nommé alors général de brigade, et le député Defermon fit décréter qu’il avait bien mérité de la patrie, quoique dans les débats, où il avait été appelé comme témoin, il eût été accablé de témoignages de mépris et d’injures par les accusés et par les journaux royalistes, qui alors, nombreux et puissants, répétaient à l’envi : Libera nos a Malo. Malgré un tel service, Malo fut réformé en août 1797. Il se rendit alors au palais directorial et se livra aux invectives et aux menaces les plus graves contre la majorité du directoire, notamment contre Larevellière, qu’il maltraita de la manière la plus outrageante. On crut que cette démarche hardie avait été provoquée par un parti puissant, et qu’il devait servir Pichegru et la majorité des conseils contre le directoire ; mais il n’en fut rien. Malo rentra dans l’obscurité. Il cessa bientôt d’être employé, et mourut tout à fait oublié dans les premières années du gouvernement consulaire.

M-dj.


MALOET (Pierre), médecin français, né à Clermont, en Auvergne, reçu docteur de la faculté de médecine de Paris en 1720, devint médecin de l’hôtel des Invalides et membre de l’Académie des sciences en 1725. C’est dans les Mémoires de cette société savante qu’il a rassemblé beaucoup d’observations intéressantes de médecine pratique. Il prit dans un écrit intitulé Chirurgie non est medicine certior, Paris, 1736, in-4°, une part active à la dispute qui s’était scandaleusement élevée touchant la prééminence de la médecine sur la chirurgie. Il mourut en 1742. — Son fils, Pierre-Louis-Marie Mamer, naquit à Paris en 17 30, et fut reçu docteur en médecine de la faculté de cette ville en 1752. Envoyé à Brest en 1758 pour combattre l’épidémie qui ravageait la marine française, il montra dans cette circonstance tant de zèle et de talent, qu’à son retour, en 1759, il fut nommé professeur de physiologie et de matière médicale à Paris, et médecin en chef de la Charité, où il ouvrit un cours de clinique. En 1773, il devint médecin de Mesdames de France, inspecteur des hôpitaux militaires du royaume et conseiller du roi. Il accompagna Mesdames Adélaïde et Victoire, tantes de Louis XVI, a Rome, en 1791, fut porté sur la liste des émigrés et perdit tous ses biens, qui furent vendus. Sa bibliothèque seule fut sauvée par le soin de ses amis, à la tête desquels on doit nommer le docteur Bergeret. Avant de rentrer dans sa patrie, il alla porter les secours de son art dans Gênes, désolée par une funeste épidémie, dont il eut bientôt arrêté les progrès. Rentré en France, il n’y trouva plus de fortune, mais le chirurgien que nous venons de citer s’empressa de lui céder son logement ; et il reçut de ses confrères de Paris des marques du plus vif intérêt. Nommé l’un des quatre médecins consultants de Bonaparte, il se livrait encore avec zèle à l’exercice de la médecine lorsqu’il fut frappé, le 22 août 1810, d’une apoplexie foudroyante, à laquelle il succomba. On connaît de lui : 1° une dissertation assez curieuse, Ergo homini sua vox peculiaris, 1757, in-L° ; 2° l’Éloge historique de Vernage, Paris, 1776, in-8° ; 3° Rapport sur les avantages reconnus de la nouvelle méthode d’admínistrer l’électricité dans les maladies nerveuses, Paris, 1783, in-8°.

P. et L.


MALOMBRA (Pierre), peintre vénitien, né en 1556, fut élève de Jacques Palma le jeune, mais peut être considéré comme étranger à l’école de ce maître. Il n’a rien fait de maniéré, et s’il sortit quelquefois de la véritable route, ce fut plutôt par erreur que par système. Sa famille jouissait d’une certaine aisance et lui procura une bonne éducation. Sa maxime favorite était que l’on doit préférer l’honneur au gain, et il y conforme toute sa vie. Il avait reçu quelques leçons de Salviati, et les conseils de ce maître lui donnèrent un bon goût de dessin. La douceur et la tranquillité de son caractère lui permirent de donner il ses ouvrages un fini plus précieux que n’avaient coutume de le faire les peintres de son temps. Dès sa première jeunesse il avait cultivé la peinture, mais seulement comme amusement. Des malheurs imprévus ayant détruit sa fortune, il trouva une ressource dans son talent. Le sénat de Venise l’employa à la décoration du palais du doge. Il réussit singulièrement dans le portrait et dans les tableaux de demi-proportion. On voit à St-François de Paule quatre tableaux où il a représenté divers miracles de ce saint. La précision des contours, la grâce, l’originalité des poses et de l’expression feraient douter qu’il sortit de l’école de Palma, ou du moins qu’il travaillât a cette époque. Il avait aussi beaucoup de talent pour peindre l’architecture et les perspectives. On estime particulièrement les tableaux où il a peint la place St-Marc et la grande salle du conseil, et dans lesquels il a représenté des cérémonies sacrées et civiles, telles que processions, réceptions, audiences, etc. Malombra mourut à Venise en 1618.

P-s.


MALOT (François), théologien appelant, naquit au diocèse de Langres en 1708, et fit ses études au collége des jésuites de cette ville, et ensuite dans la communauté de Ste-Barbe, à Paris. L’esprit qui dirigeait ce dernier établissement ayant provoqué sa destruction en 1730, Malot fut obligé d’en sortir, et entra comme précepteur chez le président le Mérat, de la chambre des comptes. L’éducation finie, il alla en 1751 se faire ordonner prêtre par M. de Caylus, évêque d’Auxerre, qui n’exigeait pas la signature du formulaire ; mais il ne se livra point au ministère. Il était d’une santé délicate, et aimait la retraite et l’étude ; il s’occupa de la composition de quelques écrits, dont le premier paraît être un ouvrage sur les Psaumes ; nous n’en connaissons pas bien précisément l’intitulé ; peut-être est-ce celui qui fut publié en 1751. sous ce titre : les Psaumes de David, traduits en français selon l'hé-