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au temps de Justinien (voy. Cave, Smÿn. est-les. His : or.). On ne sait rien de la vie de cet historien. La Chronique de Malalas a été réimprimée à la suite de celle de Joseph Genesius, dans l’édition des Écrivains de Htístoíre byzantine, Venise, 1733, in-fol. La meilleure édition en a été donnée par L. Dindort’ (Bonn, 1836, in-8°), dans la Naucelle bgzaazine ; l’éditeur l’a accompagnée d’une version latine. W—s et Z-I.

MALARME (la comtesse Charlotte de), de l’académie des Arcades de Rome, et l’une des plus fécondes de nos romancières, née à Metz le 14 février 1753, était sœur du comte de Bournon, minéralogiste célèbre (voy. Bournon). Quoique noble et pourvue d’une éducation conforme à sa naissance, mademoiselle de Bournon se livra dès sa jeunesse à la composition de divers romans, et même d’un libelle fait en commun avec Cahaisse, sous ce titre : le Fripon parvenu, ou Histoire du sieur Delzenne. Par suite de cette publication, faite en 1782, et dans laquelle un homme puissant était désigné et grièvement injurié, madame de Malarme fut emprisonnée à la Bastille, où toutefois elle resta peu de temps. Cette persécution ne put l’empêcher de demeurer fort attachée au gouvernement royal. Elle émigra dans les premières années de la révolution avec sa famille, publia quelques romans en Suisse où elle s’était réfugiée, et se hâta de revenir en France dès que cela fut possible. Habitant alors la capitale, elle y reprit le cours de ses publications, dont en 1828 on portait le nombre de volumes à 117. Le plus connu est Niralba, chef de brigands, Paris, 1800, 2 vol. in-12, qui a eu un grand nombre d’éditions. Nous en citerons encore quelques-uns : 1° Constance d’Auvalière et Jules d’Épernon, Paris, 1813, 3 vol. in-12 ; 2° la Famille Tilbury ou la Caverne de Wolkei, Paris, 1816, 3 vol. in-12 ; 3° Olympia et Ethelwolf, Paris, 1818, 3 vol. in-12 ; 4° la Sourde muette ou la Famille d’Ortemberg, Paris, 1819, 3 vol. in-12 ; 5° les Ruines d’un vieux château de la Haute-Saxe, ou Gervas et Ferdinand de Mondonedo, Paris, 1821, 3 vol. in-12-, fig. ; 6° le Brigand démasqué, ou le Pouvoir des serments, Paris, 1824, 3 vol. in-12, fig. ; 7° les Deux propriétaires d’un vieux château dans les Hautes-Alpes, ou les Intrigants punis, Paris, 1824, 4 vol. in-12. Madame la comtesse de Malarme est morte vers 1830, dans un âge très-avancé. M—n js

MALARTIC (Anne-Joseph-Hippolyte, comte de), d’une ancienne famille de 1’Armagnac, naquit à Montauban le 3 juillet 1730. Il entra au service en 1745 dans le régiment de la Sarre, et passa en 1719 dans le Canada avec celui de Béamdont il était alors aide-major. Il lit toute la guerre du Canada, reçut la croix de St-Louis pour avoir été *blessé en enlevant, à la tête de son régiment, les -abatis du fort Carillon (Ticonderago), le 8 ’ et 1758, et fut encore blessé aux deux ’ du 13 septembre 1759 et du 28 avril MAL

1760. Revenu en France, il fut fait en 1763 colonel de Vermandois, envoyé en 1767 dans les Antilles, et nommé en 1769 commandant en chef de la Guadeloupe, avec le grade de brigadier. À son retour, devenu maréchal de camp, il fut constamment employé jusqu’en 1792, que le roi

le nonuna lieutenant général et gouverneur des établissements français la Fest du cap de Bonne-Espérance. La fermentation des esprits dans ces co onies, qui eut pour triste suite meurtre de M. de Macnemara, rendait ce poste aussi important que périlleux. Malartic arriva au mois de juin 17 92, et réussit à tout pacilîer. Il parait qu’il sollicita en récompense le cordon rouge qui lui était promis depuis 1781 ; mais lorsque sa demande arriva au ministère, l’ordre de Stbouis n’existait plus. Cependant la révolution marchait, et les décrets de la convention nationale, sur la liberté des noirs, inondaient de sang les colonies d’Amérique. Malartic, voyant que la mère patrie était hors d’état de les protéger, ne s’occupa plus que du salut de la colonie dont le roi l’avait particulièrement chargé. Il profita habilement de

Finfluence et de l’autorité que lui donnait la confiance générale qu’il avait su se concilier. Se réservant l’exécution des lois qui appartenait à sa qualité de gouverneur, il organise une assemblée coloniale qui, bien dirigée, prit la résolution de ne reconnaître comme obligatoires les lois émanées de la France qu’a ; n*ès les avoir examinées et sanctionnées. Aucun décret révolutionnaire ne fut publié ni exécuté dans les Iles de France et de Bourbon. On pourvut par les ressources de ln colonie à sa défense ; et l’île de France, heureuse et paisible, résista constamment aux attaques des Anglais. Le directoire voulut voir une révolte dans cette indépendance que la colonie s’était momentanément attribuée. En juillet 1706, il y envoya deux agents nommés Baco et Bumel, pour y faire publier les lois non reconnues et destituer le gouverneur. Au moment de leur débarquement, ces deux envoyés annoncèrent maladroitement leurs desseins sur la personne de

M. de llalartic. Conduits à l’assemblée coloniale, ils éprouvèrent, sur l’objet avoue de leur mission, un refus positif, quoique fort adouci par les plus sincères protestations de respect et d’attachement pour la mère patrie ; -sentiments que la colonie n avait jamais cessé de professer. Mais

  • leurs résolutions secrètes ayant transpire, le

peuple s’assem1›la ; et, pour soustraire Baco et Burnel à son indignation, il fallut les faire embarquer sur une corvette qui les ramena en Europe. Les relations qui parurçnt alors, disent que le gouverneur, âgé de soixante-*six ans, tut ralnené en triomphe au palais du gouvernement, porté sur les épaules de ce peuple qui se félicitait d’avoir conservé un chef in la sagesse duquel on devait la paix et le bonheur. Depuis cet événement, malgré les plaintes et les réclamations @envoyés malhabiles, la tranquillité de l’île ne