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démons se montrant sensiblement aux hommes, Angers, 1586, in-4o ; Paris, 1605 ou 1608, même format. L’auteur nous apprend que son but est de démontrer l’existence des êtres immatériels, contre l’opinion de certains philosophes, qui n’admettent aucune substance incorporelle. Il y a beaucoup d’érudition dans cet ouvrage, et l’on y trouve une foule de faits singuliers et curieux. 4° Édom ou les Colonies iduméanes en l’Asie et en l’Europe ; colonies d’Hercule Phénicien et de Tyr, Paris, 1620 ou 1623, in-8o. C’est l’extrait de dix ou douze volumes qu’il avait composés sur le même sujet et qui heureusement n’ont point été publiés. Dans l’épître dédicatoire au roi de la Grande-Bretagne, l’auteur dit gravement qu’il est le personnage dont Issachar n’était que la figure, puisque ce mot, traduit en français, signifie Le Loyer, et par conséquent que c’est a lui qu’il a été donné par la bénédiction de Moïse de connaître et d’expliquer l’origine de toutes les nations ; mais ce n’est pas assez pour lui d’avoir été prédit par les prophètes, il l’a été également par Homère et il a découvert dans l’Odyssée un vers (le 183e du 5e livre), qui, rendu mot pour mot, signifie Pierre Le Loyer, Angevin, Gaulois, d’Huillé (voy. l’Édom, p. 224). Après de pareilles découvertes, on ne s’étonnera pas que Le Loyer ait trouvé que les habitants de l’Anjou tirent leur origine d’Ésaü ; et il le prouve par les racines des noms des hameaux et ses fermes qui environnent Huillé, village où il ne doute pas que les fils d’Ésaü ne se soient d’abord arrêtés et d’où ils se sont étendus dans tout l’Anjou. Ce serait abuser de la patience des lecteurs que de pousser plus loin l’analyse de pareilles rêveries. Les curieux de détails, au défaut de l’ouvrage, pourront consulter le Dictionnaire de Bayle ou les Mémoires de Niceron, t. 26.


LOYER (Godefroy), religieux dominicain, né à Rennes, professait les humanités, lorsque la lecture de 1 ouvrage de son confrère le P. Chevillard, sur les îles de l’Amérique (voy. Cnam.-Lno), lui inspira le désir d’aller prêcher la foi aux infidèles. Il remplit les fonctions de missionnaire à la Martinique et à la Grenade, et courut de grands dangers parmi les Caraïbes, qui occupaient encore une “partie de ces îles. Une fois, entre autres, dépou` é de ses vèœments et attaché à un (poteau, il n’attendait plus que la mort, lorsqu’un e ces barbares, instruit dans la religion chrétienne, lui sauva la vie. Bientôt après ; il fut réduit à la dernière extrémité par le mal de Siam, qu’il gagna en soignant les malades. Il fut ensuite envoyé à St-Domingue, mais son état de souffrance le força de regagner sa patrie : Un essai si malheureux ne ralentit pas son zèle ; car en 1700 il lit le voyage de Rome pour exposer au collège de la Propagande les besoins spirituels de la cote de Guinée. Nommé préfet apostolique de cette contrée, il partit de altoc elle le 10 avril 1701, avec deux personnages E

LOY

distingués du royaume d’1ssiny, qui avaient été élevés à Paris aux frais du roi. Loyer passa deux ans à la Côte-d’Or, mais ses pieux efforts n’y furent pas couronnés de succès, et un établissement français que l’on voulut former ne put réussir. Comme on ne recevait ni secours ni nouvelles d’Europe, Loyer s’embarqua, en mars 1 703, sur un navire portugais, qui périt en mer. *ll se sauva dans une chaloupe, abords au Brésil, et, après une suite non interrompue d’accidents fâc eux, il revit la France en 1706. Ses infirmités l’empêchèrent de retourner en Guinée, et il mourut en 1715, peu de temps après avoir publié : Relation du royaume d’lssigny, Cóte-d’or. pays ds Guinée, en/ifriqus, etc., Paris, 1714, 1 vol. in-12, iig. On y trouve des détails intéressants sur la géographie du pays et ses productions, les mœurs des habitants, eurs usages, leurs lois, leur gouvernement et leur religion. C’est la meilleure relation de ce pays que nous ayons dans notre langue ; elle est écrite avec simplicité et candeur. E~s.


LOYKO (Fúux), chambe an de la cour du roi Stanislas-Auguste Poniatowski, né vers 1750, lit sur l’histoire de sa nation des recherches que les guerres civiles qui désolèrent la Pologne l’empéchèrent de publier. Ses nombreux matériaux

avaient été conservés dans la bibliothèque des princes Czartoryski, à Pulavvy. Naraaewics et Czacki en ont fait usage. On a de Loyko : 1° Colllection des déclarations, notes et discours tenus à la diète de 1772 ; 2° Essai historique pour démontrer la nullité les droits des puissances étrangères sur les possessions de la république de Pologne, Varsovie, 1773 ; Londres, 177t, 2 vol. in-8o. Le premier volume a pour titre : les Droits des trois puissances alliées sur plusieurs provinces de la rt !publique de Pologne, ’ les réflexions d’un gentil.. homme polonais sur les lettres patentes et prétentions de ces trois puissantes ; et le second : l’Insufisance et la nullité des droits des troù puissances copartageantes sur plusieurs provinces de la répit» blique de Pologne, authentiquement lin ton tries et proucdes par Histoire, etc. Cet ouvrage, dans lequel les droits de la Pologne sont fermement établis, est très-rare. Ifauteur mourut vers 1800. G—r.


LOYNES. I/bye : Lmooouva.


LOYOLA. Voyez lames.


LOYS DE BOCHAT. Voyez Bocnsr.


LOYS DE CHÉBEAUX. Voyez


LOYSEAU(Cmuu.es), jurisconsulte, né ù Nogent-le-ltoi, près de Chartres, en 1566, futreçu

avocat au (parlement de Paris, où il continua la réputation e son père, Renaud Loyseau, jurisconsulte distingué que Diane de Poitiers et le duc d’Aumale, son gendre, avaient honoré de leur confiance. Six ans plus tard, il fut nommé lieutenant particulier du présidial de Sens, dont il prépara la soumission à Henri IV. Peu de après, il devint hailly de Châteaudun, et rem ’t cette place pendant dix ans avec beaucoup de