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années à l’ouvrage de Bachet de Meziriac : Problèmes plaisants qui se font par les nombres (voy. Meziriac, XXVIII, 512). Mais comme son devancier, le P. Leurechon ne se borna pas aux problèmes mathématiques, il en donna plusieurs de physique amusante; et ce furent ceux qui firent le succès de son livre, dont les réimpressions se multiplièrent rapidement (1)[1]. L’édition que les amateurs semblent préférer est celle de Pont-à-Mousson, 1629, petit in-8°. Cl. Mydorge et dom Henrion se sont exercés successivement sur l’ouvrage de Leurechon, que les Récréations mathématiques d’Ozanam, quoique bien supérieures, n’ont point fait entièrement oublier (voy. MYDORGE).

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LEURET (François), médecin et anatomiste français, né le 29 décembre 1197, à Sancy, où son père exerçait la profession de boulanger, vint étudier à Paris la médecine, qu’avait déjà embrassée son frère, enlevé par une mort prématurée. Blais ses faibles ressources étant insu fils antes pour lui permettre ile continuer ses études, il fut contraint de s’t-ngag•·r dans une légion l’infanterie. Il quitta donc Paris. La protection du professeur Royer-Collard, alors tout-puissant à l’établissement de Charenton, ne tarda pas à le mettre a même de quitter le service militaire, auquel il était peu propre, et il fut attache à cet établissement en qualité d’élevi· rétribué. Si ; mois après il en devenait interne, et jusqu’en 1826, année où il prenait le grade de docteur, il ne cessa de se livrer a des études spéciales de chimie et de physiologie. Il publia dans la Nouvelle Bibliothèque médùale un mémoire sur les efela de l’ucélaI¢ de morp/mie, 1821 ; Im autre mr la structure de lu membrane interne de l’rsIw•wc el des intestins, 1825 ; un troisième sur un mode d’«ltératwn propre aux rillonté : de cette membrane. août 1825 De concert avec ll. Lassaigne, il redi-803 tlt·5 Recherchex physiologiques el chimique : sur les fonction : drgexnrvx, l’aris., 1825. in-8°, travail auquel l’Acadëniie des sciences arrorda une mention honorable et qui jouit encore aujourd’hui il’une juste réputation. Leuret tenta ensuite d’aller exercer la médecine dans sa ville natale ; mais, plus fait pour des études scientillqurs que pour la pratique, il fut ramené à Paris par son désir de se livrer tout entier à la science, et trouva dans le célèbre aliënistc Esquirol, qui aimait à s’entourer de jeunes gens distingués et de travailleurs assidus, un protecteur et un appui. Il prit la place de Georget, enlevé par une mort prématurée, et devint un des rédacteurs des Annales Jhygiéne et de médecine légal :. où il a consigné une foule d’excellents mémoires. L’un surtout, sur le choléra de 1831, attira l’attention des hommes de l’art. Leuret avait., au milieu de

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Llll · Ifépldémte, fait preuve difplus noble dénuement. Médecin temporaire de l’hôpital qu’on avait on ganlsé au Grenier d’abontlancc, ll eut à lutter, au début de son service, contre le plus absolu tlénùment. Les malheureux cholériques n’avaient ni linge ni médicaments, et l’argent manquait pour faire face aux premières nécessités. Neconsttltant que son cœur, Leuret, bien qu’lnconnu alu duc d’Orléans, se rendit au Palais-Royal, exphsa avec vivacité au prince le dénùment de l’hôpital improvisé, et obtjnt à l’instant 2.000 francs avec lesquels il organisa les premiers secours. Ayant fait connaissance près d’FIsquirol du neveu de ce médecin, M. hlitivié, lui-même médecin distingué, il composa en collaboration avec lui un mémoire tnr la fréqmnre du pouls, principalement che : les aliéner, Paris, 1832, et un autre sur la prrmilenr spéryîque du crrreau, 1832. Ce travail le conduisit à’des recherches intéressantes faites de concert avec un habile statisticien, M ; Guerry, sur les · dff¢’··entr.r mesures de la fële, lesquelles l’I’ol’l( point été publiées. En 1854 partirent ses l’mgment : psyeluoloqvquex, qui ont établi sa réputation comme médecin et philosophe. Écrit avec talent, finement pensé, harili par les vues et savant par les détails, ce livre sortait ile la voie timiile où s’était tenu Esquirol, et obtint chez les alpinistes un grand succès. Leuret s’y déclarait partisan ile Vécole physiolo ;·, ique ; et atîn ile poursuivre la démonstration iles faits dont ses Fv-ig·1mitv n’é· taient qu’une généralisation, il entreprenait, en i$3Él, Ill"’sluafomle comparée du tyiléme rterreux considère dans ses rupporls now : l’ml•lhqeneel-euret était alors devenu mtltlecin en chef du service iles aliénés is Yhospiee ile Bicêtre, et il avait pris en outre la direction il’un asile privé C’est la qu’il eut l’occasion d’appliquer souvent les principes tlteramttliques qu’il ai ¢léveloppé$ dans son Twmlrment moral d~ lufilie. Paris. ltîltl, in-8°. Il développe sa isocline dans un mémoire qui a clé inséré ilans le tome lt du Recueil de l’aeail«imie ile métlccine, et qui traite de la mmfrmn momie dans le traitement ile la folie. Ses iilées rencontrèrent ile nombreux et de redoutables contrailieteurs. On sait combien, chez les hommes ile l’art, Pantagonlsme des opinions, parfois jointe à la rivalité des intérêts, produit d’inimitiés et même de haines. Leuret en eut à souffrir plus que d’autres ; et peut-élre dans sa polémique, dont les journaux et les réunions médicales étaient le théâtre, ne se conforina-t-ll pas toujours aux règles de la moiltiration. Du reste, frappé de ce que ses premières assertion ! avaient de trop absolu, il les moililla six ans après dans les Indication : il more pour le traitement moral de la folie. 1816, ln-8°*. L’excès’du travail et la contention intellectuelle que détermine parfois la fréquentation des alténés avaient réagi d’une manière faeheuse sur la santé de Leuret. Aiyant été chercher dans sa vlllc natale un rétaii lesement qu’il tte pouvait trouter au mllletl de

  1. (1) La 2e édition, Paris, 1626, in-12°, 838 pages, est accompagnée de notes critiques signées D.A.L.G.